Météo-junte :
Boudiaf junior accuse Belkheir. Belkheir accuse le coup. Ailleurs de la sécheresse sur toute l’Algérie grâce à la baraka des généraux. Bientôt un programme pétrole-contre-eau sous l’égide de l’ONU. Baril à $ 19.93.
Sid Ahmed Ghozali (SAG) veut devenir président. C’est l’une des dernières volontés macabres de cet insolent petit despote qui garde toujours les traces du majestueux coup de pied populaire du 26 décembre 91. Pourtant, en regardant son CV, on est tenté de croire que des personnes de son espèce feraient tout pour se faire oublier, et ne sortiraient dans la rue qu’en haïk et laâdjar. Regardons de prés ce CV :
Flashback, 1956: les lycéens et étudiants algériens décrètent la grève illimitée pour soutenir la révolution. SAG adhère à sa manière à cette grève et monte au « maquis » parisien, d’où il ne descendra qu’à la fin de l’été 1962 avec un diplôme d’ingénieur.
Voilà pour son passé d’ancien Moudjahid…
De 1962 à 1991, il mange à tous les râteliers du régime. Conjuguant la petitesse de sa personne et son avidité à faire milles courbettes aux princes du moment, il slalome entre la tête de la Sonatrach, différents ministères, et des postes d’ambassadeurs.
Voilà pour son passé d’éternel opposant …
En Juin 1991, il accède au poste de premier ministre en marchant sur les centaines de cadavres décimés par les tueurs de Nezzar et Lamari. Il promet alors des "élections libres et honnêtes". Mais c’est tout ce qu’il a promis: il n’a jamais promis qu’il laisserait les vainqueurs accéder au pouvoir…Entre Décembre 91 et Juin 92, son gouvernement annule les élections, déporte des milliers d’innocents dans les camps du Sud, et commence une guerre à outrance contre le peuple.
Voilà pour son passé de démocrate de d’homme de parole….
Malgré cela, SAG a quand même consenti à répondre à certaines de nos questions* :
Question: M. SAG, comment avez-vous ressenti les résultats du vote de Décembre 91?
SAG: Le “vomissement” que constituaient ces élections avait quand même une signification et que je l’ai dit à la télévision. Il exprimait un rejet extrêmement fort par le peuple algérien de ses dirigeants, responsables à ses yeux de tous ses maux.
Q: Mais vous, SAG, premier ministre d’alors, faisiez-vous partie de ces dirigeants que le peuple a "vomi"?
SAG: Je suis toujours mal à l’aise quand on me pose cette question…Il ne faut pas procéder à des élections avant d’avoir laissé la société algérienne disposer d’une représentation diversifiée sur la scène politique.
Q: Mais selon vous, 60 partis, ce n’est pas encore très diversifié?
SAG : Tout à fait.
Merci SAG, on vous souhaite de pouvoir être candidat de nouveau, comme ça le peuple aura une seconde chance pour vous vomir….
* Les réponses proviennent de l’interview de Ghozali au Monde, 11 Janvier 2002.
15 janvier 2002