Météo-junte:
La junte en feu après une fausse alerte. Les prévisions restent cependant que bientôt on parlera de feue la junte. Baril à $ 18.61.
Le 24 décembre 2001 à 20:05, un changement de programme totalement imprévu mais totalement rafraîchissant a lieu sur la télé de la junte: au lieu d’une heure à endurer la tronche de Bouteflika, les algériens découvrirent avec émerveillement un écran gris, suivi un peu plus tard de la splendide mire de l’ENTV.
Alerte rouge et affolement général chez les tyrans. Belkheir coupe court un repas de Noël qui lui restera au travers de la gorge. Il se précipite sur son portable et appelle Toufik, lequel n’a même pas le temps de torturer à mort le supplicié du jour. Eh oui, se lamente-t-il, il y a des jours « sans »…
Belkheir : Allo, Toufik, t’as vu, l’écran TV est gris…un gris lugubre…
Toufik : T’es sûr que ce n’est pas le visage de Nezzar ?
Belkheir : Enfin, pas entièrement..
Toufik (allumant sa télé) : je confirme, c’est un écran gris.
Belkheir : Je ne rêve donc pas …peut-être est-ce une nouvelle junte qui tente un coup d’état…
Toufik : Fort probable. Un écran gris dans les pays du Sud veut dire coup d’état dans 90% des cas d’après les recherches de notre Mokh Touati.
Belkheir (tremblotant) : ya sahbi, qu’ils nous pendent s’ils veulent, bessah wladna wladna…
Toufik : Du calme Larbi, il y a tout de même 10% de chances que ce soit beaucoup moins grave. Peut-être bien que l’avion de Bouteflika a explosé en plein vol…
Belkheir : Il le mérite d’ailleurs, on l’a averti plusieurs fois à propos des lignes rouges…
Toufik : J’ai dit « peut-être » Larbi. Alors pas de conclusions hâtives…allons à l’ENTV et voyons de prés…
Belkheir : ouah, ouah, à tout de suite…
Toufik, Belkheir et Fodil Cherif se retrouvent au siège de l’ENTV, les mines défaites. Mais bien vite ils s’aperçoivent qu’il n’y a point de traces d’une néo-junte dans les parages! Ils s’embrassent alors et jubilent pendant de longs moments, puis ils se mettent autour d’un petit « feu de bâtiment ».
Belkheir : Tu vois Toufik, rien de grave, je te l’ai dit. Ce n’est qu’un ridicule incendie sans implications politiques ou géostratégiques…
Toufik : Mais c’est toi qui te faisais des soucis…
Cherif : Dites donc, j’ai le matériel nécessaire pour éteindre l’incendie, j’y vais ?
Belkheir : non, non, laisse-nous nous réchauffer un peu. On a eu vraiment froid dans le dos. Que toute l’Algérie brûle s’il le faut, pourvu que soient préservés wladna wladna…
27 décembre 2001