“Pluie d’été″. Une pluie de fer d’acier et de sang. Sur Gaza ! Comme jadis sur Ouessant ! Un tsunami d’obus, de bombes, d’avions, de stridences supersoniques, d’hélicoptères : l’apocalypse a maintenant un nom – pluie d’été ! Poétisation de l’horreur !
Pourquoi ce déluge de feu ? Pourquoi l’enfer ?
Un jeune soldat israélien est fait prisonnier par un groupe de résistants palestiniens. Il est proposé à l’Etat hébreu de l’échanger contre des prisonniers. Réponse immédiate et catégorique du gouvernement israélien : niet, pas d’échange, vous Palestiniens, libérez le prisonnier sans condition, Nous Israël on ne libère que dalle, aucun des milliers de vos prisonniers ne sortira de nos géoles, le Hamas est responsable et puisque c’est une direction palestiniens élue démocratiquement, eh ! bien, tous les Palestiniens sont coupables,… et que commence l’apocalypse !: Tapis de bombes, destruction des infrastructures vitales, rapt des ministres du Hamas … En langage clair, il y a qu’un seul patron dans la région et c’est Israël qui a le droit d’occuper vos terres, de capturer, d’emprisonner, de pratiquer à longueur d’année des assassinats dits ciblés, de ne pas respecter les résolutions de l’ONU, de vous cantonner derrière un mur de béton, quant à vous Palestiniens vous n’avez pas le droit de vous battre, pliez l’échine et tendez vos joues… Une volonté d’humilier tout simplement abjecte.
Avec cette force qui casse, piétine et tue , le prétexte de l’offensive rappelle que la vie d’un juif pèse bien plus lourd que la vie de tous les Palestiniens réunis, que le soldat Gilad Shavit est bien un être humain de neuf mois enfanté dans la douleur d’une mère et élevé dans l’amour des siens et que de l’autre côté, les Palestiniens ne sont que des mutants, des monstres terroristes tombés du ciel par une nuit d’orage et pullulant sans fin ! Qu’est-ce donc que cette affirmation sinon du racisme à l’état pur, l’expression revendiquée de la supériorité des races, le mépris fasciste pour l’autre, celui d’en face qu’on a dépouillé de sa terre, de sa dignité, de ses droits élémentaires, de son humanité !
Le racisme est l’essence même du colonialisme. Colonialiste, l’état d’Israël ne pouvait que basculer dans le racisme ! Ivres de leur force, de leur impunité et du soutien inconditionnel des Etats-Unis, voilà les dirigeants Israéliens dans le costume du colonialisme français : négation des Droits des Algériens et conséquemment mechtas bombardées, assassinats, arraisonnement des dirigeants de la rébellion, barbelé, rafles, tortures ! La France y a perdu son âme ! Et n’est-ce pas déjà fait pour Israël.
L’état d’Israël existe. L’Histoire en a décidé ainsi et personne ne doit, ne peut remettre en cause ce fait. Cet état a droit à la sécurité. C’est incontestable et là n’est pas le problème. Le problème est que les faucons israéliens ne veulent la sécurité que pour eux. Ils veulent une sécurité au détriment de celle des leurs voisins. C’est une sécurité pensée, modelée à partir de prémisses racistes, ancrées profondément dans leur esprit: la seule chose qui puisse garantir la sécurité d’Israël est, sinon leur anéantissement total, du moins le maintien dans la ruine permanente de tous ses voisins Arabes ! (y compris l’Egypte). Garder les territoires occupés, voire s’élargir à d’autres et maintenir les pays arabes dans l’instabilité et la misère, ce sont là les deus piliers doctrinaires de la politique israélienne.
L’union soviétique n’existe plus, les Etats-Unis – alliés protecteurs – règnent en Maître absolu sur la planète, la France a définitivement enterré le gaullisme, l’argument terroriste légitimé par le 11 septembre : voici une chance en or que l’état hébreu n’a pas le droit de laisser passer dans la réalisation de son rêve du Grand Israël et ce n’est pas maintenant qu’on va quitter les terres occupées et tant- pis pour les droits, la dignité et même la vie de quelques millions de Palestiniens – ce n’est là que vétille, il suffit de crier aux terroristes et le tour est joué ! C’est dire que les va t-en guerre israéliens, fort d’un rapport de force extrêmement favorable dans le domaine militaire, politique et médiatique ne sont pas près à accepter une paix juste qui nécessite la reconnaissance d’un état palestinien, le retrait des terres palestiniennes et la reconnaissances des droits légitimes de chacun y compris la sécurité. L’Irak, le seul pays qui pouvait un peu inquiéter Israël est pour une grande part détruit et continue de l’être ( l’objectif de l’invasion de l’Irak est le confort d’Israël qui en doute ? et c’est une parfaite réussite et non un échec comme on tente de nous le faire croire ), quelques provocations aidant, la Syrie te l’Irak connaîtront le même sort, ainsi une politique systématique de la terre brûlée ne manquera pas de décimer les Palestiniens et les Arabes de la région, ça y est, on y est presque, encore quelques efforts et enfin le Grand Israël et la paix pour des siècles. A moins que…
Le sentiment d’appartenance à une race supérieure de la junte dirigeante israélienne, et la foi en leur invincibilité qui va avec, sont les principaux ressorts de la tragédie qui secoue le moyen orient: pour un juif tué c’est Guernica – mais pas de Picasso pour en éterniser l’horreur, pour un soldat hébreu capturé, c’est Ouradour ! – mais plus de démocrates pour s’en émouvoir. Depuis des années, le sort des Palestiniens n’a rien de différent de celui des Algériens sous l’occupation française ou celui des Polonais et autres Ukrainiens sous l’occupation allemande : précarité, misère, bastonnade, bulldozers, bombardements, éliminations physiques, tortures, punitions collectives, rien n’y manque et souvent en pire ! Avec cependant cette innovation de taille : l’utilisation systématique de la technique de l’arroseur arrosé, du voleur qui crie au voleur.