Ce qui permet d’échafauder une autre équation en cours de réalisation :
« Socialistes » = LaREM = la Droite = Front National.
Voilà le credo qui est en train d’accoucher d’un paysage politique français en construction depuis 40 ans.
La cohabitation inaugurée par Mitterrand en 1986-1988 n’est pas subie, c’est la consécration d’une stratégie délibérée qui sera reprise par la suite en 1997-2002 entre Chirac et Jospin et se continuera ensuite sous des formes variables.C’est au fond cela le « en même temps » macronien.
L’an prochain D. Trump peut-être arrivera au pouvoir en France avec un quinquennat de retard.
« La droite n’aime pas les arabes et la gauche n’aime pas les musulmans » : Mot d’esprit militant d’un Jean-Claude Casanova qui n’aime ni les arabes ni les musulmans.
Ça, c’est la partie la plus facile : crier au racisme, à l’islamophobie, à la xénophobie, se lamenter… alors que c’est une tendance générale un peu partout en Europe et c’est encore pire aux Etats-Unis où les « minorités visibles » souffrent le martyre depuis une époque esclavagiste ségrégationniste et suprémaciste blanche qui n’a jamais vraiment cessé.
Ce qui est vraiment en jeu, ce ne sont ni les arabes, qu’ils soient un peu ou un peu moins berbères, ni les musulmans, islamistes ou pas, ni les immigrés africains, maghrébins, asiatiques ou autres extraterrestres, porteurs ou non de virus mortels.
Les vrais objectifs cachés, les vraies victimes visées par ces bricolages, ces travestissements, ces tours de passe-passe qui semblent désigner les réprouvés de l’autre monde, naguère colonisés ce sont les Européens, les Français eux-mêmes. Ceux que l’on cherche à amadouer, ceux que l’on flatte de participer à la civilisation la plus élevée, la plus morale, la plus charitable.
Ces Français sont déclarés victimes d’une invasion de crève-la-faim, de parasites, de fainéants par nature (comment peut-on expliquer qu’on l’aient dominés, assujettis, asservis… si facilement ?) qui ne songent qu’à siphonner les caisses sociales des pays d’accueil, qu’à profiter de la générosité des Européens.
Qui songent même à proliférer, à se multiplier et, en fin de compte, à se substituer aux populations autochtones (on ne dit pas « indigènes », c’est impoli… on dit à la rigueur « souchistes »)
Et pourtant, les dindons de la farce ce sont bel et bien les populations européennes qui sont intoxiquées, manipulées à travers ce discours parce que ce sont les Européens et, en l’occurrence, les Français qui sont visés.
Ce n’est d’ailleurs pas une stratégie si nouvelle que cela. Sous la IIIème République, on a entendu les mêmes discours dans la bouche des Jules Ferry ou des Boulanger, dénoncés par E. Zola ou O. Mirbeau. On les retrouve dans la bouche de l’Empereur Guillaume II (petit-fils de la reine Victoria), de Goebbels ou de D. Trump. On les lit quotidiennement aujourd’hui en France où « On se lâche », « il n’y a plus de tabous », « on s’assume »…
Question : pourquoi tout cela ? Quels enjeux ? Quels objectifs ?
Deux exemples très récents :
1.- L’augmentation des frais d’inscription dans les universités françaises a été salué par tous les partis xénophobes et, à quelques exceptions près, partout ailleurs, puisque cette augmentation considérable n’est appliquée qu’aux étudiants non européens.
C’est pourquoi l’indignation n’a été que très symbolique. Les nababs que les transnationales entretiennent des le tiers-Monde continueront à envoyer leurs moutards dans les universités françaises, leurs femmes accoucher dans les cliniques de Paname et leurs politiques se faire soigner dans les hôpitaux de l’Hexagone. Aucune inquiétude à leur sujet.
Les gandouras qui flottent, les émirs, rois et princes de pacotilles le font déjà un peu partout dans le monde off shore du luxe et de la luxure. Ce n’est pas une augmentation d’écolage qui les tracasse. « Pas assez cher mon fils » disait la pub de Renault…
Et pourtant le vrai objectif de cette mesure qui ne semble concerner que les « envahisseurs du sud », ce sont bel et bien les Français de souche qui vont en faire les frais. Ça, ce n’est que le premier étage de la fusée. Elle prépare une augmentation généralisée et très importante des frais pour toutes les universités et pour tout le monde.
Cette politique à l’américaine tiendra compte évidemment des petits génies issus des classes populaires qui seront pris en charge par la charité publique, mais tous les autres passeront à la caisse.
Le démantèlement de l’enseignement supérieur public est entamé depuis longtemps et l’augmentation des frais d’inscription participe d’une politique générale engagée dès 2005 sous la rubrique « Processus de Barcelone » (alias système LMD) qui prescrit une autonomie des universités (les étudiants français remercieront V. Pécresse, alors ministre des universités), une concurrence entre les formations, une soumission des programmes et des diplômes à la validation des syndicats privés (sous prétexte de professionnalisation et d’employabilité), un financement de plus en plus privé de l’enseignement et de la recherche…
L’introduction d’une norme européenne, technique éprouvée depuis Maastricht, permet de contourner le niveau national pour en asservir et court-circuiter l’autonomie.
On voit la performance des labos français face à la crise épidémique en cours. L’économie française n’était même pas foutue de produire des masques ou des gants ou des blouses. Inutile de parler de traitements ou de vaccins…
Résumé : les étrangers ne sont visés qu’en première approximation pour escamoter le vrai objectif : Ce sont les Français, leurs services publics, leurs syndicats, leurs partis indociles… et tout compte fait la souveraineté de leur pays.
2.- La surveillance généralisée contre le terrorisme.
Nous autres Algériens, nous savons ce qu’il nous a coûté et surtout ce qu’il a failli nous coûter.
Et ce n’est pas fini.
Tout est résumé dans le mot de L. Fabius (ex-ministre, ex-Premier ministre, actuellement au sommet du Conseil Constitutionnel) à propos des terroristes que les « pays civilisés » du nord nous ont dédiés : « El Nosra fait du bon boulot en Syrie ».
Naturellement, qui consentirait décemment à approuver l’assassinat d’un Français ? A fortiori quand il s’agit de cette pauvre femme désarmée égorgée par un dingue devant son commissariat.
Mais je suis prêt à parier qu’il a quelque part des cyniques qui ont secrètement remercié ces imbéciles criminels qui commettent des attentats en France parce qu’ils leurs facilitent la tâche.
Cela leur permet de continuer à voter des lois et à pendre des mesures en réalité destinées à enfermer la liberté des Français dans une toile de plus en plus serrée, de plus en plus surveillée.
A chaque attentat de nouvelles lois qui limitent la liberté et qui confèrent aux « forces de l’ordre » plus de moyens et plus de pouvoir, en toute légalité.
Destinés officiellement, publiquement à lutter contre le terrorisme, contre les étrangers, contre les islamistes barbaroïdes, ces dispositifs au début exceptionnels entrent peu à peu dans le droit ordinaire et visent à domestiquer les Français.
Tout le reste, c’est de la roupie de Sansonnet…
C’est pourquoi, je suis tenté de recommander à nos compatriotes et amis africains et maghrébins expatriés, comme d’ailleurs pour l’affaire de l’écriture de l’histoire de la « guerre d’Algérie », de ne pas se mêler de cette querelle purement franco-française. Si vous voyez arriver un boulet qui semble vous viser, baissez la tête et laissez-le passer: Il ne vous est pas vraiment destiné.
Ne vous ai-je pas à plusieurs reprises invité à avoir une pensée émue à l’endroit de nos voisins ?
Djeha, D. 02 mai 2021.