Il est
stupéfiant d’observer comment le cas Zemmour excite les foules et de ce fait
rendent un grand service à cette tératologie historique. Même un de nos
glorieux journalistes dont je tairai le nom par sympathie, lui reconnaît du
talent…
Son cas est cependant fort simple et je n’ergoterai pas indéfiniment là-dessus.
Ce sera mon premier et mon dernier billet consacré à ce sujet.
Les Zemmour, c’est une catégorie générique intéressante. Il y en a plein les
bas-fonds et les culs-de-sacs de l’histoire. Pour le comprendre une
récapitulation contextuelle s’impose.
Sa seule utilité est de résoudre un problème crucial d’accès au pouvoir de
l’extrême droite et, « en même temps », de faire le lien entre la
communauté sioniste française et les fascistes français qui fleurissent
actuellement un peu partout en Europe avec l’idée de refaire le coup de
1924-1933. Avec le doute et la perte de repères de nos voisins du nord, et une
« classe politique » qui barbote à la manière d’un Chamberlain et d’un
Daladier complices, tout espoir est permis.
Le Front National, canal historique est un notoire repaire d’antisémites, le
fond de casserole qui reste du régime de Pétain. Il n’est donc pas fréquentable
par les sionistes.
En revanche, la fille et la petite fille qui ont pris distance avec le
patriarche insortable offrent des ouvertures intéressantes permettant de faire
le lien entre 1870 (Adolphe Crémieux après la Chute du Second Empire), 1948
(naissance d’Israël), 1956 (crise de Suez) et 1962. Pour s’en tenir aux
principales dates auxquelles on peut ajouter ce qu’un cinéaste franco-polonais
tente actuellement l’affaire Dreyfus, avec un acrobatique triple salto
anachronique (mais qui n’effraie les professionnels de manipulation
historico-politique).
En gros, les Zemmour servent à combler le gouffre qui sépare les pieds-noirs
nostalgiques de la perte d’une souveraineté mythique et la conquête coloniale
de la Palestine. Avec un slogan : tous les pieds noirs ont les petons de
la même couleur.
Les Netanyahu actuellement au pouvoir conduisent une colonisation radicale qui
ne veut à aucun prix que ne se reproduise le scénario à l’algérienne. Il veut
exterminer les Palestiniens comme jadis les colons américains ont exterminés
les « Indiens »
En France, les Zemmour (dont l’actuel maire de Béziers) servent, en mémoire du
parachutage « confraternel » sur Suez, à régler un compte historique
avec l’indépendance algérienne qui leur reste toujours en travers de la gorge,
et, toujours « en même temps », glorifient l’avènement et la
perpétuation de la Francisraël.
Le Pen père était un obstacle qu’il fallait déquiller. Ce qui fut fait.
Les Israéliens ne sont pas c… et se méfient de la fille qui a vainement
cherché à s’en rapprocher.
Mais pas de la petite-fille, troisième étage de la fusée, passablement
évangéliste, qui trace son petit bonhomme de chemin…
Certains rêvent d’un axe Zemmour-Le CRIF-LePen-Nettanyahu-Trump ?
Il y a aurait même un strapontin pour quelques néo-harkis de chez nous
(certains se bousculent au portillon): suivez mon regard…
Pourquoi pas ?
Tout le reste c’est du baratin pour demeurés et idiots utiles.
Djeha, V. 08 novembre 2019