Réaction à la dépêche de de l’APS « Il faut avoir le courage de reconnaître les erreurs commises lors de la guerre de libération » (voir texte ci-bas)
C’est ainsi que nos braves dirigeants entendent fêter le cinquantenaire de notre indépendance.
Reconnaître ses erreurs est naturellement la qualité des hommes d’honneur et des peuples matures regardant leur passé avec honnêteté, lucidité, équité et raison.
Ç’aurait été un geste de respect et de considération à l’égard de nos amis Français avec lesquels nous partageons histoire, géographie et intérêts que de leur offrir de partager à deux mains l’écriture de notre passé commun.
Après la guerre qu’ils nous firent, l’amitié de la réconciliation autour de l’essentiel.
Il aurait pu en être ainsi, si l’initiative était symétrique, si les gestes allaient de concert les uns vers les autres, portés par un désir homologue et honnête de tourner sans effacer les pages de ce livre qui prend place dans la vaste bibliothèque historique de l’humanité.
Malheureusement, il n’en est pas ainsi.
La France hantée par la perte de ce qu’il ne lui a jamais appartenu, ne digère pas sa défaite et ressasse des fables de paradis perdu. Elle y croit si peu qu’elle fige dans la loi des délires de grabataires et nous somme de « reconnaître les crimes que nous aurions commis » en quête de notre dignité.
Il est vrai que chez nous, nos dirigeants ont perdu la faculté de se mettre debout et ont mis à notre pays à la portée de ces rapaces immondes, racistes et de leurs mises en demeure ignobles.
Si cela continue ainsi, bientôt ils en arriveront à supplier la France coloniale et les revanchards qui insultent tous les jours notre pays et la mémoire de nos libérateurs, de daigner accepter leurs excuses pour les avoir chassés de notre pays.
Il aura fallu attendre un demi siècle pour entendre un ultime rejeton, un glorieux anonyme d’une association opportuniste, reflet lointain de l’intendance de la Révolution, deviser doctement sur les erreurs et les fautes de l’action de ceux qui ne sont plus là pour se défendre.
Les braises accouchent de cette cendre amère qui prostitue notre souveraineté. Prêts à toutes les concessions pour peu qu’on les laissent assis sur les derricks.
Pour ce qui est du 19 mars, nous n’avons rien à fêter sinon les hordes de « patriotes » et de « maquisards » qui ont proliféré, la paix venue, pour combattre un ennemi qui pliait bagages. Depuis 1962, les moudjahidin se multiplient comme de la mauvaise herbe. Même le ministère qui s’en charge s’interroge sur la performance de l’imprimerie qui reproduit leurs d’attestations. Ces écornifleurs étaient surtout venus récolter ce qu’ils n’ont pas produit, se glorifier d’un martyre auquel ils n’ont pas consentis et s’approprier une victoire qui ne leur appartient pas.
Et dire que de nombreux partisans s’étaient discrètement retirés au lendemain de l’indépendance, le devoir accompli, sans jamais avoir demandé ni cartes, ni attestions, ni privilèges, ni la moindre contrepartie à une contribution qui est d’abord un devoir et un honneur.
Cela n’a pas changé depuis : l’Algérie croule sous le poids des parasites et des glorieux rebelles du 19 mars. Ils ne l’ont peut-être pas faite la « Révolution » (terme qui a du reste disparu du langage officiel), mais c’est fou ce qu’ils savent en parler – ces rhéteurs à deux sous – et conter par le menu les faits d’arme auxquels ils n’ont pas pris part.
Maudit pétrole !
Toutefois, ni les ressources naturelles, ni cette vermine qui ouvre à nouveau les portes à nos ennemis ne suffit à masquer et à cacher notre honte.
Nous portons collectivement la responsabilité de cette faillite. Et demain nos enfants nous demanderons à juste titre des comptes sur l’administration du patrimoine qui nous a été confié :
Qu’avons-nous donc fait de notre liberté ?
Djeha
19 mars 2012
« Il faut avoir le courage de reconnaître les erreurs commises lors de la guerre de libération »
Un tabou vient d’être brisé. Une fois n’est pas coutume, un dirigeant algérien appelle à reconnaître les erreurs commises pendant la lutte pour l’Indépendance. C’est du moins en ces termes que Daho Ould Kablia a parlé de la Révolution depuis Tizi-Ouzou lors d’une conférence animée à la maison de culture Mouloud Mammeri sous le thème « Les accord d’Evian ».
A cette occasion, Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et président de l’Association des anciens du ministère de l’Armement et des liaisons générales (MALG), a estimé qu’il faut « avoir le courage de reconnaître les erreurs commises lors de la guerre de libération nationale, afin de pouvoir les expliquer et les dépasser ».
Ould Kablia a expliqué, par ailleurs, que « étant l’oeuvre d’hommes, qui ne sont pas infaillibles, toute révolution comporte des points sombres qu’il faut aujourd’hui mettre à jour et expliquer en les plaçant dans leur contexte et en rappelant l’environnement qui a prévalu lors de leur déroulement ».
Le conférencier a considéré, à cet égard, que les anciens du MALG, du fait qu’ils ont eu à traiter pas moins de 10 tonnes d’archives, peuvent apporter une « vision objective » sur la guerre de libération nationale et s’exprimer sur certains évènements qui ont marqué cette période, tels que la « Bleuite », « le Congrès de la Soummam » ou « le complot des colonels ».
APS, lundi 19 mars 2012, 10:42