A René Naba,
S’il fallait pleurer…
Je pleurerai ma Oumma
Et non plus mon moi désormais ailleurs
Une Oumma que je ne reconnais plus mais qui est néanmoins là
Une Oumma à qui on veut imposer une ‘alienne’ pensée
Une Oumma plurielle et pourtant singulière
Une Oumma unie par une foi sereine et une loi généreuse
Une Oumma mondainement désordonnée mais moralement disciplinée
Une Oumma qui bout face à l’injustice et défend son éthique
Une Oumma honteuse de son état mais fière de son héritage
Une Oumma prête aussi bien à l’éveil qu’au réveil
Ignorant l’histoire nous précipitera fatalement vers l’erreur
Ne confondons pas les choses et remettons les temps à l’heure
En défendant la terre Afghane contre l’envahisseur russe
L’Arabe rejoignait son autre moi et offrait sa vie sans émoi
Une cause noble et obligeante l’astreignant à l’œuvre
Ne détournons donc pas la vérité passée pour une commodité présente
Son silence depuis est preuve d’humilité
Son cœur il l’a donné sans espoir de retour
Son âme elle, vers son maitre s’en est allée
Juges-le donc autant que tu voudras
Du haut de ton piédestal savant et vénéré
Toi le mondain, lui le lointain
Il sait que l’heure viendra où qu’il soit
Moi, je crains pour toi que tu ne le saches pas
L’Arabe, lui a combattu le fascisme
Contribuant à libérer l’Européen du mal intérieur dont il souffrait
Il a combattu le nazisme y voyant l’inhumanité et la priorité
Dans un défi que bien des gens soumis ont refusé de relever
Lorsqu’il lui a fallu se libérer du joug colonial
Il était également là fidèle comme à l’accoutumée
Sa générosité dans le sacrifice s’est gravée dans les saines mémoires
C’est la liberté d’un peuple fier qu’il fallait arracher
Aux chaines cruelles et meurtrissantes de siècles de souffrance et d’ignorance
Défendre la cause de l’homme est un honneur
Et cependant oui je pleure… Oummati
Sans pour autant en être consolé
Abdelkader Boutaleb
16 mai 2011
Je ne pleurerai pas Ben Laden !
Ben Laden a dévoyé le combat arabe, en le détournant vers l’Afghanistan à 5 000 kms du champ de bataille principal, la Palestine, sans tirer le moindre coup de feu contre Israël. Cinquante mille combattants arabo-musulmans sur dix ont combattu l’Union soviétique, sans la moindre contrepartie stratégique pour la galaxie arabo-musulmane.
Ben Laden a exonéré les Occidentaux de leur dette d’honneur à l’égard des arabo-musulmans et des africains, en substituant la thématique de la « guerre contre le terrorisme » au seul vrai débat qui vaille : la contribution du monde arabo-musulman au triomphe du camp occidental dans la guerre froide soviéto-américaine et à la libération de la France du joug nazi.
Ben Laden se situait dans le même camp que le Commandant Massoud Shah, l’ami imaginaire de Bernard-Henri Lévy, la tête de pont majeure sur le théâtre européen de la stratégie médiatique israélo-américaine.
Je plains les pays arabes qui doivent leur liberté à Bernard-Henry Lévy. Je pense plus particulièrement à la Libye.
L’élimination de Ben Laden constitue ni plus ni moins qu’un règlement de comptes entre anciens alliés. « Il y a quelqu’un de pire qu’un bourreau, son valet »…
Pour toutes ces raisons, non, je ne pleurerai pas Ben Laden !
René Naba
13 mai 2011
Source : http://www.oummatv.tv/Je-ne-pleurerai-pas-Ben-Laden