Elle se fera sans vous,
Avec vous
Ou malgré vous
Elle est unique
Elle est multiple
Elle le restera
La comparer à d’autres
Serait futile et inadéquat
Il y a des signes qui ne trompent pas…
Elle n’est pas exclusive
Ne le prétend pas
Et ne le sera pas
Elle est fraternelle
Elle le restera
Sa langue est un signe qui ne trompe pas
Comme le sein maternel
Elle donne vie à celui qui s’en nourrit
Ceux qui s’en détournent l’imploreront
Rêvons éveillés et
Agissons pour que ça dure et perdure
Accueille-moi donc en ton sein
Je t’en conjure
libère-moi donc enfin de cette violence
De ce terne, morne et obscur quotidien
***
Aux générations à venir…
Quand on n’a que son corps
A offrir en pâtures
Aux charognes des pouvoirs
Démoncrates et pervers
On n’hésite pas un jour
A offrir ce qui reste
Afin que la fin
Se profile pour certains
Et que notre faim à nous
Ne soit pas en vain
Convaincus qu’ils étaient de l’impunité éphémère
Et sans souci du Divin
Ils continuent leurs train-train
Mais… et Nous
Certes
On ne s’en en étonne point
Que faire donc
Quand on n’a que la hogra (l’ogre gras)
En face de soi
Et rien que l’injustice pour peupler notre quotidien
Mais, voilà que soudain
Surgit on ne sait d’où
Un étrange sentiment palpable et diffus
Qui nous fait oublier les coups
Passés, en cours ou en devenir
De moutons en lions
La mue n’obéit plus aux normes
Les blessures ne sont plus que souvenirs confus
Et loin de végéter, de se prélasser
On ose enfin se dresser, défier, renier…
Non pas la foi…mais
Cette douleur dont la cause est à notre portée
Demain
Ceux qui viendront et dont on sera passé
Seront fiers et reconnaissants à jamais
De posséder dans leurs veines
Le courage retrouvé de leurs ainés
Et le sang noble et bleuté
Qui différent de celui
Des frères de Youssef
Ne saurait
Ni ne pourrait mentir
A ceux qui fièrement
S’opposeront à l’injustice
Pour l’éternité
Abdelkader Boutaleb
6 février 2011