Météo-junte:
Jeudi : Ouragan « Moudjahida » terrasse Nezzar, lui causant une grande dépression. Samedi : Ouragan Boudiaf Junior s’abat sur Nezzar. Les fils du tueur chôment. Pas les ouragans. Baril à $24.61.
Pour Nezzar, il est peut-être nécessaire à ce stade de tirer quelques leçons de l’histoire récente ou lointaine : le type est sans aucun doute un bon tueur, un efficace massacreur, un habile tortionnaire, mais les interviews, non, ce n’est pas vraiment son truc.
Après la débâcle parisienne, voilà que le tortionnaire est déstabilisé et humilié par la « voix » d’une vieille dame qu’il n’a même pas vue! A cette grande dame, le premier poème est dédié.
La Lionne et le bourreau
Maître bourreau, quelque peu éméché
Tenait à faire un ratage
Fière Lionne, d’un courage affiché
Lui tint à peu près ce langage :
Hé! Combien sont-ils dans vos tombeaux ?
Que vous êtes lâche ! que vous me semblez sot !
D’une voix frêle, je rends hommage
Aux maintes victimes de vos carnages
Le bourreau provoqué reste pantois
Mord ses lèvres, cherche sa voix
Las! la Lionne ne lache pas sa proie
Et pour lui montrer sa haute foi,
La Lionne ajoute: Misérable bourreau :
Apprenez que tout tueur
Finit très mal, quoi qu’il en coûte
Cette leçon ne souffre aucun doute.
Le bourreau, honteux et confus,
Jura que d’interviews, il n’y aura plus.
Les journalistes, à de très rares exceptions, n’ont rien trouvé à redire aux monstruosités, débilités et autres sénilités bavées par le moribond criminel.
Certains ont même sombré dans l’infamie en chantant les louanges du haïssable tortionnaire. Le peuple a une longue mémoire. A cette presse complice et domestiquée, ce poème est dédié.
Le vermisseau et la presse
La général, ayant déchanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvu
Quand la lumière fut venue:
Pas un seul petit morceau
D’honneur dans ce vermisseau
Il alla crier, meskine
Chez la presse sa voisine
La priant de lui prêter
Quelqu’attention pour subsister
Voulez-vous de mes nouvelles?
Paris interdit, adieu Bruxelles
Le TPI guette, foi d’animal,
20 ans d’ombre, peine minimale
La presse est bonne prêteuse
C’est là son gros défaut
Ordonnez seulement, dit-elle à chaud
Et vous verrez ma mine heureuse
Nuit et jour, à tout gouvernant
Je chanterai, louerai vos thèses
Vous chanterez? j’en suis fort aise:
Eh bien ! commencez maintenant.
28 août 2001