Ce n’est pas nouveau, ni étonnant : les ministres de l’intérieur de façon générale n’aiment pas les libertés et cette aversion pour les libertés se trouve exacerbée chez les commis de pouvoirs putschistes.
Zerhouni, le ministre de l’intérieur de la junte en Algérie n’en fait pas exception, loin s’en faut : il n’aime pas les libertés, même d’ailleurs lorsqu’elles s’appellent « Liberté », « El Watan », ou toutes autres, et ce en dépit de leur aversion commune pour les libertés authentiques ( comprendre la junte et la presse du PRU*, alliance justement articulée autour du Refus des Urnes) et en dépit de leur alliance fétide et éradicatrice comme celle mise en exécution au lendemain du putsch de janvier 1992.
En un mot Zerhouni n’aime pas tout ce qui a trait aux libertés, et « Liberté », le quotidien « privé » affilié au PRU le lui rend bien, car lui non plus ne le porte pas dans son coeur et le dernier cadeau empoisonné qu’il lui a offert en est un cinglant témoin.
Sur ses colonnes, « Liberté » vient de livrer ce fossoyeur des libertés à qui veut bien l’épingler sur la liste des « wanted », en « informant » ses lecteurs et même ceux qui ne le sont pas forcément, de sa présence sur le sol USA pour des raisons de santé ( avec en bonus la ville -Baltimore- qui l’héberge. Ne manquaient plus que le nom de l’hôpital où il se traite et le n° de chambre). « Liberté » en fait suggère un éventuel épisode « à la Nezzar» à ceux qui se sentent concernés par le destin des criminels de guerre.
Va-t-on encore envoyer un nouveau jet pour l’exfiltrer, et le subtiliser aux méandres des tribunaux de crimes de guerre ? Décidément, ces opérations de repêchage hors territoire se font fréquentes et nos généraux n’auront désormais d’autre choix que de « vivre » ad hoc et d’y mourir, tant la chasse se fait âpre.
L.C.
* Parti du Refus des Urnes
4 juin 2001