الكاتب: Boubekeur Ait Benali

Les réactions des Algériens, suite à la visite de François Hollande, indiquent à quel point ils ne sont pas maitres de leur destin. En effet, les critiques sur une éventuelle immixtion de la France dans la succession présidentielle étayent la thèse selon laquelle les rendez-vous déterminants pour le pays échappent à leur contrôle. Cela dit, bien que la France ne s’immisce pas officiellement de cette question, en coulisse Paris insiste, selon Hasni Abidi, invité dans l’émission « c’est dans l’air », pour qu’elle se fasse en douceur. De toute évidence, incapables de peser sur le choix politique, les Algériens assistent…

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« Pendant notre guerre de libération, c’était au peuple de choisir sa voie. Ceux qui l’ont privé de la parole, qui l’ont empêché d’exercer ses responsabilités, avec l’arrière-pensée de vivre comme des rois et de régner sur l’Algérie, ont commis une faute grave », Ferhat Abbas, dans « l’autopsie d’une guerre ». L’acte qui entérine définitivement cet état de fait est indubitablement le coup d’État du 19 juin 1965. Bien que le chef déposé, en l’occurrence Ahmed Ben Bella, ne soit pas un modèle à regretter, dans la mesure où il rêvait du même pouvoir personnel, il n’en reste pas…

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Comme le démontre le dernier message du général Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, félicitant le plébiscite d’Amar Saidani à la tête du FLN, l’armée ne s’est jamais contentée de jouer son rôle républicain, c’est-à-dire être à équidistance entre toutes les formations politiques du pays. D’ailleurs, malgré les déclarations de bonne foi que l’on pouvait entendre ça et là, les Algériens ne sont pas dupes. L’emprise du haut commandement militaire sur la décision politique a toujours été un fait indéniable en Algérie. En d’autres termes, l’armée n’a jamais quitté la scène politique, et ce, malgré son retrait du comité central…

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Le 10 juin 1960 a lieu une rencontre entre le conseil de la wilaya IV historique, conduit par son chef Salah Zaamoum, et le général de Gaulle. Mise à part l’histoire officielle qui n’en fait nullement mention, cette affaire donne lieu à deux versions antinomiques. La première, de surcroit simpliste, fait état de la trahison pure et simple du conseil de la W4 et l’autre, plus raisonnable, relate les faits en les rapprochant autant que faire se peut de la réalité. De toute évidence, bien que le discours du 16 septembre 1959 –où le général de Gaulle parle du droit…

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Depuis la tenue du congrès de Tripoli, fin mai début juin 1962, convoqué, contre la volonté du GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne), sous la pression du duo Ben Bella-Boumediene, les congrès du FLN ne présentent ni enjeux ni surprises. À ce titre, le Xème congrès ne déroge nullement à la tradition. Ainsi, comme ceux qui l’ont précédé, il va renforcer –et c’est le moins que l’on puisse dire – le clan régnant. Le plus regrettable dans cette histoire, c’est que cette course effrénée pour la mainmise sur l’Algérie est présentée comme une œuvre d’intérêt général. Quelle serait la…

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Dans la foulée de son retour au pouvoir, le général de Gaulle réserve son premier voyage, le 4 juin 1958, à la ville qui a permis sa renaissance politique, en l’occurrence Alger. En effet, un mois plus tôt, une alliance entre des militaires de carrière –qui détiennent les pleins pouvoirs depuis le 7 janvier 1957 –et les ultras achevait la quatrième République déjà évanescente. Toutefois, la comparaison entre l’auteur de l’appel du 18 juin 1940 et ces fanatiques s’arrête à leur répugnance au régime des partis. Ainsi, bien que la classe politique française ne s’oppose pas frontalement au retour du…

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« Pour toutes ces raisons, notre cheminement va continuer à diverger avec celui du pouvoir dans ses deux déclinaisons : celle qui s’exprime à l’intérieur du cadre institutionnel et celle qui attaque ce cadre sitôt qu’elle en est exclue », extrait du message de Hocine Ait Ahmed du 2 mars 2012. Malgré un constat sans concession, qui nous rappelle les bons moments de lutte du FFS, la dernière déclaration du conseil national du 23 mai 2015 nous laisse pantois. En effet, entre un discours offensif à l’égard du régime, qui fait tout pour court-circuiter la dynamique visant à créer le…

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Décidément, le chef de l’État –pour peu que ce soit lui qui écrive les messages –ne rate aucune occasion historique pour s’adresser aux Algériens. La commémoration de la grève des étudiants, en mai 1956, ne déroge pas à la règle. Toutefois, bien que la forme ne soit pas critiquable, le fond, en revanche, pose problème. Car, si l’école algérienne ne joue plus son rôle, la faute incombe à ceux qui l’ont gérée. Et en sa qualité de chef de premier plan –ministre de 1962 à 1979 et chef de l’État depuis 1999 –, A. Bouteflika est responsable de cet état…

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Ça y est ! Le chef de l’État a trouvé la solution à la crise politique. Le génie de la politique, un talent qui manque surement aux grandes démocraties du monde, vient de procéder à un remaniement partiel du gouvernement. Un projet colossal, diront certains courtisans, si l’on tient compte de sa santé chancelante. Et s’il parvient à tenir sa promesse de réviser la constitution, ses proches considéreront que la mission du chef de l’État est accomplie avec brio, et ce, bien que le pays navigue à vue. Toutefois, après cette parenthèse de dérision, il est évident que la politique…

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À chaque célébration d’un événement historique, le débat sur la repentance resurgit. Bien évidemment, ce dernier est généralement animé par des officiels. Et pourtant, cette page a été tournée par les révolutionnaires dès 1954. Un couplet de l’hymne national ne dit-il pas que « le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre. » Que vaut alors l’agitation des décideurs en ces circonstances ? Pour l’historien Daho Djerbal, « nous devons faire cette histoire pour nous-mêmes. C’est-à-dire, qu’il faut mettre en parole, verbaliser, publier, travailler, se rencontrer autour de ces questions et se demander :…

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Le procès de l’autoroute Est-Ouest – malgré quelques condamnations – confirme les impressions que les Algériens se font de leur justice : elle ne touche jamais aux puissants. En fait, bien que le détournement atteigne des proportions rocambolesques, environ 5 milliards de dollars – à tel point que certains parlent de hold-up du siècle –, il n’en demeure pas moins que ce procès a uniment accouché d’une souris. Cela dit, ceux qui ont attendu un jugement impartial en ont pour leur frais. Ils peuvent même s’accrocher à leur rêve illusoire. Pour les observateurs de la scène politique algérienne, ce procès…

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Dans un message adressé au peuple algérien, le 8 mai 2015, le chef de l’État s’adonne à son exercice favori : le mélange des genres. En effet, si les Algériens partagent un passé commun, il est indécent, voire répréhensible, de l’exploiter en vue de surmonter les crises politiques, consécutives justement à la gestion catastrophique des affaires publiques. D’ailleurs, à la lecture du message présidentiel, il est difficile d’adhérer à l’ensemble du contenu. Car, pour une grande partie de la population, la hogra et le mépris du colonisateur n’ont pas totalement disparu. De toute évidence, bien que les deux périodes, coloniale…

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« Le monde doit savoir que la nation algérienne existe, malgré les dénégations françaises, qu’elle veut liberté et indépendance et qu’elle revendique son emblème », extrait du livre d’Annie-Rey Goldzeigueur, dans « aux origines de la guerre d’Algérie ». De façon générale, si toute la période coloniale s’est reposée sur un véritable quiproquo, comme dirait Charles Robert Ageron, en 1945, le malentendu atteint son point culminant. En effet, au moment où toute la planète s’apprête à retrouver une liberté dangereusement menacée par Hitler, il est tout à fait normal que le peuple algérien veuille la même chose. D’autant plus que…

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Depuis son apparition, le livre de Marie-Christine Tabet et Christophe Dubois, intitulé « Paris-Alger : une histoire passionnelle », fait couler beaucoup d’encre en Algérie, et ce, malgré les tentatives d’intimidations des autorités. En fait, à l’ère d’internet, il est quasiment impossible d’empêcher le débat sur n’importe quel sujet. Ainsi, bien qu’ils puissent mettre fin à des émissions de télé, cela n’a aucun effet sur les internautes commentant leurs affaires. Dans ce cas, que vaut la mise en garde de Miloud Chorfi, le bras droit d’Ahmed Ouyahia au RND, en parlant d’atteinte aux symboles de l’État ? D’emblée, il faut…

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Juste après le déclenchement de la guerre d’Algérie, le volet diplomatique représente une part non négligeable de l’action révolutionnaire. En effet, compte tenu de la disparité des moyens militaires, il était chimérique de miser sur une victoire militaire sur le terrain. Ainsi, bien que ces efforts soient rayés de l’histoire officielle pour ne pas reconnaitre le rôle primordial de Hocine Ait Ahmed, la diplomatie algérienne a contribué grandement à la victoire sur le colonialisme. D’ailleurs, comment peut-il autrement quand on sait que vers la fin de la guerre, il restait à peine 5000 soldats de l’ALN sur tout le territoire…

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Quatre ans après les révoltes nord-africaines, le bilan –et c’est le moins que l’on puisse dire – est plus que mitigé. En effet, seule la Tunisie a pu conduire sa transition démocratique jusqu’à son terme. En plus, avec le retour de Béji Cadi Esebsi, il n’est pas exclu que les pratiques de l’ancien régime refassent surface. Cela dit, malgré toutes les carences, ce petit pays est désormais le seul à avoir réussi là où les autres ont échoué. Mais, d’où vient cette exception nord-africaine ? Il faut admettre que la Tunisie ne constitue pas un enjeu stratégique. En fait, bien…

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Dans la situation qui prévaut actuellement en Algérie, il ne pourrait pas y avoir de solution miraculeuse à la crise. Et surtout, il ne faut pas s’attendre à ce que le salut vienne, du moins dans la première phase de transition, de ceux qui ont usurpé le pouvoir depuis 1962. En fait, entre un pouvoir qui ne pense qu’à sa survie, une opposition qui peine à porter le renouveau et une population tétanisée, l’espoir semble fuir cette terre qui a payé un lourd tribut pour sa libération. Cela dit, si ces deux dernières catégories ont leur part de responsabilité pour…

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Le pouvoir algérien a une conception réductrice, voire bizarre, du libre débat. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci, pour nos chefs, ne peut pas être contradictoire. En outre, au fil des années, si la nature dictatoriale n’est plus à démontrer, force est de reconnaître que le puzzle sur les affaires de corruption commence à prendre nettement sa forme. En fait, s’il faut encore des preuves, l’apparition du livre, « Paris-Alger : une histoire passionnelle », met uniment à nu un régime, dont les titulaires des postes clés abusent de leur statut pour amasser des fortunes. En…

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« Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire… Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques », discours du général de Gaulle, le 23 avril 1961. De toute évidence, compte tenu de la gravité de la situation, la teneur du discours présidentiel est alarmiste. Et paradoxal que cela puisse paraitre, ce coup de force rappelle celui qui a été perpétré trois ans plus tôt par quasiment les mêmes auteurs. Cette fois-ci, leur but est de réaliser le coup d’État en…

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Le torchon du journaliste-militant du RCD, Sofiane Ait Iflis, du 19 avril 2015, ne fait évidemment pas honneur à sa profession. À travers sa diatribe, il ne fait que renforcer le sentiment de répugnance des Algériens envers cette presse qui a du mal à se débarrasser des réflexes hérités du temps du parti unique. Cela dit, en s’attaquant d’une façon éhontée au FFS, le militant du RCD exprime le sentiment général que nourrit son parti envers le parti de Hocine Ait Ahmed. Quoi qu’il en soit, au-delà de cette haine viscérale, dont le journal liberté en fait une ligne directrice,…

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Une année après la reconduction d’Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’État, l’instabilité va crescendo. Bien qu’il ne s’agisse nullement de polémiquer sur sa maladie, il n’en reste pas moins que son acharnement à mourir sur le trône contribue à amplifier la crise. Car, le « vainqueur » de l’élection présidentielle du 17 avril 2014 –un scrutin déterminant dans les pays où cette fonction signifie quelque chose –ne dispose pas de ses facultés en vue d’exercer une telle charge. En tout état de cause, bien que ses porte-paroles aient vanté les capacités du candidat sortant –l’un des plus zélés…

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