Préambule
Comment peut-on célébrer une fête aussi prestigieuse que le grandiose 1er Novembre 1954 sans évoquer le parcours glorieux du Front de Libération Nationale !
(le FLN-Historique)
Il n’est pas aisé de citer ou de cerner l’immensité de la tâche telle que définie par une poignée d’hommes, des algériens comme il y en a si peu, qui avaient décidé avec l’aide d’Allah de chasser le colonialisme français de notre pays, en déclenchant durant la nuit de la Toussaint rouge, une des plus prestigieuses révolutions que le monde n’en avait jamais vu par ailleurs ! Un Casus Belli en bonne et due forme…
Je voudrais publier ici, un exposé que j’avais écrit le 20 janvier 2010 sur le FLN historique, un parti méconnu…Cet exposé, sans être exhaustif m’avait pris un temps non négligeable et des efforts dans la recherche. Le sujet étant très vaste, j’ai essayé de ne m’en tenir qu’à l’essentiel. J’espère qu’il vous sera d’une quelconque utilité…
N’étant pas historien et malgré une grande vigilance, il se pourrait bien que des anachronismes soient mis en évidence par nos amis lecteurs. Dans ce cas, votre bienveillance me serait d’un grand secours ! Je suis bien disposé à apporter les rectifications nécessaires.
L’originalité du texte, son analyse, les recherches et la mise en page sont de mon cru !
(Kamel)
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FLN
Présent, passé et perspectives…
Prologue
Le « FLN » un mot magique dans nos têtes, tout un symbole !
C’était l’espoir de toute une génération qui suivait aveuglément cette « lumière » qui promettait l’indépendance du pays ! Pas moins que cela ! C’était fabuleux…
Parler aujourd’hui de ce prestigieux parti n’est pas une sinécure. Définir la véritable portée historique de ce fer de lance, est une autre gageure ! Après avoir offert au pays son indépendance, le parti du FLN est le plus beau cadeau que ses fondateurs ont offert à l’Algérie.
Indéniablement !
Ceux qui ont hier, avec bravoure et générosité écrit l’une des plus belles pages de notre histoire, n’étaient que de simples mortels capables du meilleur comme du pire. Et que leur soient pardonnées, les erreurs d’appréciation du moment !
Affronter avec conviction et détermination un ennemi aussi puissant que la France avec son incroyable logistique et sa cohorte de généraux, n’est ni chose aisée ni à la portée du premier venu ! Il fallait tout d’abord à l’époque, vaincre sa propre frayeur et renoncer à tout ce que l’on aime ! Seule en vérité, une race d’hommes pouvait le faire : la génération de Novembre ! Et, en quoi leur sommes-nous meilleurs ?
A tous ceux-là, nous exprimons avec respect et sans vanité, notre sincère gratitude et notre éternelle reconnaissance ! Il est du devoir moral de tout algérien qui se respecte d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts, nonobstant toute coloration politique, pour que l’Algérie retrouve sa dignité et son indépendance.
Néanmoins, devant la réticence de ceux qui ont fait l’histoire beaucoup d’évènements, seront gravement altérés par uchronie, semant le doute et le désarroi dans l’esprit du profane.
Ceux qui ont fait la révolution de l’histoire, doivent impérieusement réécrire l’histoire de la révolution pour la préservation de notre héritage collectif.
Il est certain que depuis 1973, l’Algérie à l’instar de tous les pays qui ont connu les affres de la guerre, aspirait à la mise en place d’un organisme spécialisé dans la recherche historique, capable de procéder par empathie, à la collecte des archives nationales relatives à son histoire depuis l’invasion coloniale…
Tâche, Ô combien ardue mais devant, surtout s’articuler autour d’une méthodologie heuristique, seule garante des faits ! Les archives détenues par les français, ne peuvent être accessibles qu’après un délai de prescription extinctive d’au moins cinquante ans ! Il est possible dans ce cas-là, dans un cadre purement démocratique, que l’Algérie, cette terre féconde et magnanime puisse réunir en son sein nourricier tous ses enfants, quel que soit leur coloration politique, leur appartenance ethnique ou leur conviction religieuse…
Le FLN « Historique »
A cette époque, les algériens semblaient diviser en quatre groupes bien distincts :
– 1/ Une bourgeoisie libérale servile alliée à la France.
– 2/ Des indigènes indigents, touchée par le marasme économique et subissant la paupérisation du système colonial.
– 3/ Une caste ralliée et nourrie à un intellectualisme morbide et méprisant…
– 4/ Une élite nationaliste à la recherche de ses véritables repères…
a) Le contexte politique
Au pouvoir dès 1936, le Front populaire va renier toutes les promesses faites.
– Rejet du projet « Blum-Violette » en 1938, année de la famine dans l’Est algérien…
– Promulgation du décret « Régnier », le 30 mars 1935.
(Qui porta atteinte à la liberté d’expression et de manifestation)
– Le PCA (Parti Communiste Algérien) voit le jour en 1936 dans l’Oranie.
– L’UPA, parti de Ferhat Abbas (l’Union populaire algérienne) voit le jour en 1937.
– Dissoute en 1929, l’Etoile Nord-Africaine voit encore une fois, sa dissolution confirmée en 1937.
– Ses militants se regroupèrent alors le 11 mars 1937 en France, sous une autre dénomination : Le PPA (Parti du Peuple Algérien)
b) L’éveil du Nationalisme
• Le 18 juin 1937, le PPA se transforma rapidement en une organisation politique forte grâce à l’expérience politique des anciens militants de l’Etoile Nord-Africaine.
« Le parti avait une intense activité politique, dans l’ensemble des villes d’Algérie. »
– Il devint un parti national populaire ! (Pas pour longtemps)
==>Sa dissolution ne tarda pas à être décrétée le 27 septembre 1939 et tous ses dirigeants arrêtés.
– De 1939 à 1942 cette période critique caractérisée par un vide politique.
– Le 14 mars 1944, les Amis du Manifeste de la Liberté (AML) de Ferhat Abbès, voit le jour…
==>Un courant modéré qui allait vite se retrouver dans une phase de défi et d’affrontement ! (massacres du 8 mai 1945)
– Mai 1945, l’AML est dissout.
– Mai 1946, Ferhat Abbes et Chérif Saâdane fondent l’UDMA.
– Décembre 1946, le MTLD voit le jour sous la férule des anciens cadres du PPA.
c) Les soubassements du FLN
Fidèle à sa ligne politique, Messali Hadj se consacra à la lutte légale et aux élections. Le PPA, opposé à cette politique coloniale, se dota d’une aile paramilitaire (O.S) en février 1947 appelée l’Organisation Spéciale bien structurée pour la lutte armée.
– En avril 1953, lors de son deuxième congrès, le MTLD connut de graves dissensions entre les centralistes et les messalistes.
– Les membres de l’Organisation Spéciale adoptèrent une position de neutralité, voulant préserver l’unité du mouvement.
– Le 14 juillet 1954, le congrès des messalistes en Belgique, consacra la scission définitive au sein du MTLD qui renaîtra de ses cendres le 03 décembre 1954 sous le nom du MNA. (Futur ennemi acharné du FLN)
==>La féroce répression policière de 1950 provoqua le démantèlement de plusieurs réseaux de l’OS ! Beaucoup de militants furent arrêtés et d’autres contraints à la clandestinité absolue ! Certains prirent carrément le maquis.
En 1952, l’OS n’avait plus de responsable patenté comme le fut Aït Ahmed jusqu’en 1949 ou Ben Bella en 1950.
En 1951, l’OS compte 1800 hommes armés, organisés en cellules de trois hommes. Trois cellules formaient le groupe. La section se composait de plusieurs groupes. Des exercices ont eu lieu, dans des camps d’entraînements.
Des services aux missions bien précises sont constitués :
Sabotage, renseignements, matériel, artificiers, sanitaires…
==>Le MTLD finançait cette activité clandestine.
Naissance du FLN
==> Bien décidés à passer à l’action, après une longue période de maturation, le groupe dit des « cinq » décida suite au schisme d’avril 1953, de créer le CRUA en mars 1954 au cours d’une réunion secrète, dite « des 21 », tenue à El Madania. (ex-Clos Salembier- Alger)
Parmi les cinq dirigeants du groupe choisis à l’unanimité, Mohamed Boudiaf fut désigné, comme coordinateur.
Le CRUA était en mesure dès lors, d’engager le processus qui devait mener au déclenchement de la lutte armée.
Les cinq (Mostefa Benboulaïd, Rabah Bitat, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf et Larbi Ben-M’hidi) sont vite rejoints par Krim Belkacem (au maquis depuis 1947) le 23 octobre 1954 à la Pointe Pescade, au domicile du défunt Mourad Boukechoura.
C’est dans sa maison que fut retenue la date du 1er Novembre 1954 pour le déclenchement de l’insurrection armée entre 0 heure et 03 heures.
Des actions armées simultanées sont planifiées sur tout le territoire national divisé en 06 zones réparties entre les Six membres fondateurs.
Les noms des organisations ALN et FLN y seront adoptés.
(Armée de libération nationale et Front de libération nationale)
Le déclenchement de la révolution armée, allait bouleverser toutes les données du nationalisme algérien. Pris de court, les « autres » n’avaient plus aucun choix !
Ou ils se rangeaient derrière le FLN ou alors ils prenaient le risque, à leurs dépens, de se voir dépasser par la rapidité des évènements en cours…
Organigramme des opérations militaires du FLN
1- La zone n°1 : les Aurès
– Responsable ==> Mustapha Ben Boulaïd.
– Adjoints ==> Chihani Bachir, Adjoul-Adjoul et Laghrour Abbas.
2- La zone n°2 : le Nord-Constantinois
– Responsable ==> Rabah Bitat.
– Adjoints ==> Zirout Youcef, Benaouda Ben Mostefa et Lakhdar Ben Tobbal.
3- La zone n°3 : la Kabylie
– Responsable ==> Krim Belkacem.
– Adjoint ==> Amar Ouamrane.
4- La zone n°4 : Alger et l’Algérois
– Responsable ==> Mourad Didouche.
– Adjoints ==> Souidani Boudjemaâ, Ahmed Bouchaïb et Zoubir Bouhadjadj.
5- La zone n°5 : l’Oranie
– Responsable ==> Larbi Ben M’hidi.
– Adjoints ==> Ramdane Ben abdelmalek, Badji Ahmed, Abdelhafid Boussouf et Hadj Benalia.
6- La zone n°6 : le Sahara
– Aucune disposition n’avait été encore prise pour cette zone.
==>Mohamed Boudiaf est chargé de la coordination entre les zones.
L’œuvre du FLN
Il serait prétentieux de vouloir cerner l’œuvre colossale entreprise par le FLN !
Occulter le prestigieux parcours de ce géant dans une vision réductrice, relèverait d’un manque de foi évident et d’une cécité intellectuelle caractérisée…
La démarche historique du FLN était animée par une probité exemplaire qui ne souffrait d’aucune ambiguïté. Ses fondateurs légitimes étaient d’authentiques nationalistes et militants de la première heure.
Depuis Le Caire, le FLN diffuse une émission radiophonique invitant les musulmans d’Algérie à s’associer dans une lutte nationale pour :
« La restauration de l’État algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes de l’Islam »
Créé le 23 octobre 1954, le FLN œuvrait pour l’indépendance de l’Algérie.
Il était dirigé par neuf personnalités :
==>Six s’occupaient de « l’intérieur ». (Activités militaires.)
– Krim Belkacem.
– Larbi Ben M’Hidi
– Mohammed Boudiaf.
– Didouche Mourad.
– Mustapha Ben Boulaïd.
– Rabah Bitat.
==> Les 03 autres s’occupaient de « l’extérieur ». (Activités diplomatiques au Caire.)
– Ahmed Ben Bella.
– Mohammed Khider.
– Hocine Aït Ahmed.
1) Sur le plan militaire
La glorieuse ALN dont l’origine, remonte à l’Organisation Spéciale (O.S) qui avait mis en place, les structures des premières cellules armées, au sein des militants du PPA/MTLD.
L’OS s’était dotée d’une organisation militaire bien hiérarchisée :
• Le demi – groupe.
• Le groupe.
• Le bataillon.
• Les sections.
==> (la section des explosifs, la section signalisation et la section chargée des caches)
Par ailleurs, elle avait élaboré un programme d’entraînement militaire très strict.
Les entraînements étaient principalement axés sur les aspects théorique et pratique :
• L’usage des explosifs et des armes.
• La tactique de la guérilla.
• L’art de l’embuscade et des incursions.
Malgré les poursuites et la violente répression, l’Organisation avait réussi à jeter les bases, d’une institution militaire qui constituera le cadre idéal pour la lutte de libération.
L’ALN
En digne héritière de l’OS, l’ALN se retrouva vite face à un problème majeur.
Comment se procurer des armes ? Les autorités coloniales avaient concentré leurs forces et mis en place un important dispositif de guerre afin de réprimer la révolte…
Dès les deux premières années de lutte, l’ALN avait adopté la stratégie de la guérilla basée sur l’effet de surprise et la connaissance du terrain…
La guérilla comme moyen de combat, permettait le harcèlement de l’ennemi, la dispersion de ses forces et la destruction de ses installations économiques et vitales. Le FLN résista à toutes les manœuvres perfides et sournoises que le colonialisme eut à employer surtout depuis le début de la révolution.
Elles visaient à mettre fin à la Révolution depuis son début dans la région des Aurès. C’est ainsi que trois opérations furent exécutées en 1955 à travers la chaîne des monts des Aurès et tout le long des frontières algéro-tunisiennes.
Elles reprirent avec l’arrivée du Général De Gaulle, du chef suprême des forces armées en Algérie et du Général Challe. Leur exécution débuta avec l’année 1959.
Outre la carte des grandes opérations militaires, voici l’ensemble de ces opérations militaires :
1- L’opération Eckhmül dans les Aurès en décembre 1954 : Elle fut exécutée par 500 soldats appuyés par l’aviation. (Intervenue après l’opération menée contre la région de Ouenza au début du mois de décembre 1954, elle engloba le sud des Aurès et les monts Nememcha.)
2- L’opération Aloès en décembre 1954 dans la région de Kabylie.
3- L’opération Véronique (janvier –février 1955) qui engloba la région d’Ahmar Khaddou dans les Aurès et à laquelle participèrent 07 mille soldats appuyés par l’aviation et qui a néanmoins échoué dans ses objectifs.
4- L’opération Violette en juin 1955 qui s’est concentrée à Oued Labiod dans les Aurès.
5- L’opération Timgad qui a eu lieu en 1955, s’est étendue aux frontières algéro-tunisiennes et à laquelle ont participé 40 mille soldats appuyés par l’aviation et dont la plus grande défaite fut la célèbre bataille d’El Djorf en septembre 1955.
6- L’opération Massu qui a ratissé le mont Bouzegza dans la zone IV en mars 1956.
7- L’opération Couronne en février 1959 dans la wilaya V et une partie de la wilaya IV.
8- L’opération Courroie en 1959 dans la wilaya IV et une partie de la wilaya VI.
9- L’opération Jumelles en juillet 1959 dans la wilaya III, une partie de la wilaya IV et des wilayas II et I.
10- L’opération Pierres Précieuses en Septembre 1959 dans la wilaya II, la base Est et une partie de la wilaya I.
11- L’opération Etincelles en 1959, a couvert une partie des wilayas VI, IV, II et I
12– L’opération Brumaire en octobre 1959 dans la wilaya III et une partie des wilayas IV, II et I.
13- L’opération Flammèche en juin 1960 dans les wilayas VI et I
14 – L’opération Cigale en juillet 1960 dans les wilayas VI, IV et V
15 – L’opération Trident en octobre 1960 dans la wilaya I
16– L’opération Marathon en 1960 qui se déroula sur les frontières algéro-tunisiennes.
* Après les méthodes « classiques » comme les ratissages, les quadrillages et les bombardements massifs, les stratèges de l’armée coloniale passent à la guerre psychologique et le renseignement.
La DGR (Doctrine de la guerre révolutionnaire) implique théoriquement la mise en place d’un quadrillage militaro-policier intensif du territoire.
Fondée sur l’idée que, face à un adversaire qui n’hésiterait pas à employer la terreur pour prendre le contrôle de la population, il serait nécessaire donc de renverser l’emploi de ces pratiques.
==> Les infiltrations, la contre guérilla et le noyautage des maquis. « Faux maquis »
– En 1956, la bande à Masmoudi (un ancien du MNA) fut rapidement démantelée dans l’Ouarsenis par la wilaya IV.
– La force « K » (Kobus – Abdelkader Belhadj Djillali) Mort le 28 avril 1958.
– Le maquis Belounis Mohamed. (wilaya III et VI) Mort le 17 juillet 1958.
– La « Bleuïte » du capitaine Léger.
– La massification de la torture.
– Les exécutions sommaires.
– Les disparitions forcées.
– Les colis piégés.
– Les SAS (Section Administrative Spécialisée)
– L’OAS (Organisation Armée Secrète)…
2) Sur le plan administratif et social
L’action du FLN en direction des populations campagnardes était à plus d’un titre méritoire. Le FLN, voulait accentuer son emprise sur le terrain afin de contrer les mesures psychologiques du colonialisme. (SAS et ses ethnologues)
– Il encouragea l’enseignement coranique.
– Il institua des écoles pour l’enseignement du français et de l’arabe.
– Il rendit la justice.
– Il purgea « le milieu » citadin, source de tous les maux sociaux.
– II désigna les collecteurs de fonds qui étaient les traditionnels chefs de quartiers.
==> Le FLN savait judicieusement utiliser les structures existantes déjà.
– Le FLN savait aussi retourner à son avantage, les premières citadelles armées que la France avait dressé sur son chemin.
– Il a organisé et structuré ses propres réseaux dans les prisons.
3) Sur le plan politique
Le congrès de la Soummam le 20 août 1956, outre la codification de l’organisation administrative, militaire et politique du FLN, procéda aussi à la délimitation des zones de combat en 06 Wilayate et institua une zone autonome pour l’algérois en liaison directe avec la wilaya IV. Il se dota aussi d’un CCE (Comité de coordination et d’exécution) et du CNRA
(Conseil National de la Révolution Algérienne)
Le GPRA vit le jour au Caire, le 19 septembre 1958.
(Gouvernement Provisoire de la République Algérienne)
Création la même année, du MALG.
(Ministère de l’Armement et des Liaisons sociales)
C’est l’ancêtre des services de sécurité militaire.
C’est à lui, qu’avait échu tâche de mettre sur pied et d’organiser la base Didouche-Mourad, en Libye relatif aux «fichiers de la révolution».
* Le FLN leader de la révolution algérienne est un parti fédérateur pour le recouvrement de l’indépendance nationale. Le Congrès de la Soummam avait organisé le mouvement insurrectionnel en 1956. Trois formations, PPA-MTLD, UDMA et Association des Oulama, se retrouvèrent dans la même tranchée que le FLN. Cette union nationale sera l’un des facteurs déterminants de la victoire de l’indépendance en 1962.
• Du 18 au 24 Avril 1955, le FLN participe à la conférence du tiers-monde à BANDOUNG. Cette conference exprime sa solidarité avec l’Algérie combattante.
• 30 Septembre 1955, la question algérienne est inscrite à l’ordre du jour de l’ONU. Grève des commerçants musulmans à la veille de cette discussion.
• 20 Août 1956, congrès du FLN dans la vallée de la SOUMMAM (Kabylie) près d’Akbou, organisé par ABANE RAMDANE.
Il définit les buts de guerre, fixe les conditions d’un cessez le feu et nomme le FLN comme seul représentant du peuple Algérien.
• 20 Septembre 1957, l’ONU réinscrit la question algérienne à son ordre du jour.
• 19 Septembre 1958, création du GPRA. FERHAT ABBAS en est le Président.
• 15 Novembre 1959, congrès du FLN de TRIPOLI.
• 05 Décembre 1960, débats sur l’Algérie à l’ONU.
• 16 Mars 1962, signature des Accords d’Evian (KRIM BELKACEM et Louis JOXE)
==> Un cessez-le-feu applicable le 19 mars à 12h.
• 10 Avril 1962, mise en place d’une force locale « ATO » composée de musulmans armés.
• 27 mai 1962, réunion à TRIPOLI (Libye) du CNRA5.
==> L’implosion du FLN historique à l’été 1962 fut le résultat des nombreuses crises qui marquèrent l’histoire du FLN l’empêchant, ainsi, de construire un parti homogène et idéologiquement structuré.
• 05 juillet 1962, proclamation de l’Indépendance par BEN KHEDDA qui sera le 1er président de l’Algérie indépendante.
REFLEXIONS
Le FLN, mission accomplie a bon dos, aux yeux de ses détracteurs.
Il est le souffre-douleur de tous les maux du pays. D’anciens militants n’hésitent pas à jeter l’opprobre sur sa démarche…
Il est notoire que le FLN est un FRONT, donc un regroupement de plusieurs sensibilités aussi éparses que différentes. La nécessité de l’action révolutionnaire avait poussé les dirigeants du FLN « historique » à imposer des règles très strictes pour toutes les activités politiques en Algérie après le 1er Novembre 1954. Des limites ont été tracées pour préserver l’unité politique, seule garante de la continuité de la révolution et de sa victoire.
En supplantant, tous les autres courants politiques existants, le FLN affirmait sa suprématie sur la base d’une doctrine simple et claire.
« La lutte pour la renaissance d’un État Algérien sous la forme d’une république démocratique et sociale »
La faillite des anciennes formations politiques étant avérée. Le FLN a accéléré la maturité politique du peuple algérien.
• Une nouvelle constitution avec la reconnaissance du multipartisme est adoptée le 23 février 1989. (Associations à caractère politique)
• Le FLN se libère enfin de ses commensaux qui couvaient sous son giron…
L’époque de la synergie est révolue…
« Oh FLN, combien de crimes a-t-on commis en ton nom ? »
Le FLN contemporain doit s’affirmer sur l’échiquier national et international comme l’interlocuteur le plus fiable en imposant avec sérénité, face aux graves préoccupations de l’heure, sa vision éclairée. En apportant son précieux concours et sa lucidité politique à tous les défis, le FLN émergera encore une fois avec conviction, pour donner pro domo, à tous ses détracteurs, l’assurance formelle de la justesse de sa démarche.
Le 20 janvier 2010.
SEDDIKI Kamel
ADDENDUM
03 novembre 2011 | Auteur goutdemiel
1er Novembre 1954
Copie du texte intégral de l’appel adressé au peuple Algérien le 1er Novembre 1954, imprimé dans la nuit du 26 au 27 octobre 1954, sous la supervision du grand maquisard Ali ZAMOUM à Ighil Imoula, un village situé en Kabylie.
GLOIRE A NOS MARTYRS
Appel au peuple algérien
PEUPLE ALGÉRIEN, MILITANTS DE LA CAUSE NATIONALE
A vous qui êtes appelés à nous juger (le premier d’une façon générale, les seconds tout particulièrement), notre souci en diffusant la présente proclamation est de vous éclairer sur les raisons profondes qui nous ont poussés à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-fondé de nos vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. Notre désir aussi est de vous éviter la confusion que pourraient entretenir l’impérialisme et ses agents administratifs et autres politicailleurs véreux.
Nous considérons avant tout qu’après des décades de lutte, le mouvement nationale a atteint sa phase de réalisation. En effet, le but d’un mouvement révolutionnaire étant de créer toutes les conditions d’une action libératrice, nous estimons que, sous ses aspects internes, le peuple est uni derrière le mot d’ordre d’indépendance et d’action et, sous les aspects extérieurs, le climat de détente est favorable pour le règlement des problèmes mineurs, dont le nôtre, avec surtout l’appui diplomatique de nos frères arabo-musulmans. Les événements du Maroc et de Tunisie sont à ce sujet significatifs et marquent profondément le processus de la lutte de libération de l’Afrique du Nord. A noter dans ce domaine que nous avons depuis fort longtemps été les précurseurs de l’unité dans l’action, malheureusement jamais réalisée entre les trois pays.
Aujourd’hui, les uns et les autres sont engagés résolument dans cette voie, et nous, relégués à l’arrière, nous subissons le sort de ceux qui sont dépassés. C’est ainsi que notre mouvement national, terrassé par des années d’immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l’opinion populaire, dépassé par les événements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l’avant-garde algérienne.
L’HEURE EST GRAVE !
Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorités des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l’ont acculé les luttes de personnes et d’influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire. Nous tenons à cet effet à préciser que nous sommes indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir. Plaçant l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique. Ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de FRONT DE LIBÉRATION NATIONALE, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération. Pour préciser, nous retraçons ci-après, les grandes lignes de notre programme politique :
BUT : L’Indépendance nationale par :
1) La restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.
2) Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.
OBJECTIFS INTÉRIEURS :
1) Assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle.
2) Rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial.
OBJECTIFS EXTÉRIEURS :
– Internationalisation du problème algérien.
– Réalisation de l’Unité nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman.
– Dans le cadre de la charte des Nations Unies, affirmation de notre sympathie à l’égard de toutes nations qui appuieraient notre action libératrice.
MOYENS DE LUTTE :
Conformément aux principes révolutionnaires et comptes tenu des situations intérieure et extérieure, la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de notre but. Pour parvenir à ces fins, le Front de libération nationale aura deux tâches essentielles à mener de front et simultanément : une action intérieure tant sur le plan politique que sur le plan de l’action propre, et une action extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde entier avec l’appui de tous nos alliés naturels. C’est là une tâche écrasante qui nécessite la mobilisation de toutes les énergies et toutes les ressources nationales. Il est vrai, la lutte sera longue mais l’issue est certaine. En dernier lieu, afin d’éviter les fausses interprétations et les faux-fuyants, pour prouver notre désir de paix, limiter les pertes en vies humains et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes.
1) La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en déni de l’histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des mœurs du peuple algérien.
2) L’ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible.
3) La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes.
EN CONTREPARTIE :
1) Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront respectés ainsi que les personnes et les familles.
2) Tous les français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité et seront de ce fait considérés comme étrangers vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et, dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs.
3) Les liens entre la France et l’Algérie seront définis et feront l’objet d’un accord entre les deux puissances sur la base de l’égalité et du respect de chacun. Algérien ! nous t’invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne. Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie.
1er Novembre 1954
Le Secrétariat national