Il est absolument nécessaire de préserver l’œuvre de Malek BENNABI de l’épreuve du temps, pour ce faire, il est urgent d’éditer, en Algérie, cette œuvre complètement en langue arabe et en langue française.
Depuis la mort de BENNABI, en 1973, la principale et unique édition sérieuse et professionnelle a été réalisée en arabe par Dar El Fikr, à Damas et ce sur la conduite de monsieur Omar Kamel Meskaoui[1]…
Certes il y a eu des éditions parcellaires, de sociétés algériennes privées et étatiques, mais le nombre de titres édités en Algérie frôle à peine la dizaine…, et cela malgré les nombreuses promesses des pouvoirs publics…
Devant cette carence constatée, les éditions BENMERABET, soutenues par des amis fidèles à la pensée de BENNABI, se sont fixé l’objectif de « ramener l’œuvre de Malek BENNABI en Algérie » et pour cela il fallait d’abord rechercher[2] les héritiers et ayants droits de cet héritage.
Nous avons d’abord contacté monsieur Meskaoui en l’informant de nos intentions et il a eu l’amabilité de nous mettre en contact avec Dar El Fikr en nous recommandant particulièrement à monsieur Mohamed Adnane Salem, décédé récemment (paix à son âme). Ce dernier nous a écrit un premier mail dès le 07 mars 2016 et nous avons démarré une négociation[3], mais très vite nous nous sommes aperçus que cette maison d’édition n’était pas intéressée de participer à la concrétisation de notre objectif : « ramener l’œuvre de Malek BENNABI en Algérie ».
Suite à cela, nous sommes entrés en contact avec monsieur Habib Mokdad[4] par téléphone et nous l’avons rencontré à l’hôtel Aurassi. Lors de cette rencontre nous avons exposé notre intention d’éditer les livres de Malek BENNABI et donc proposer d’établir un contrat en bonne et due forme avec la famille du défunt afin de pouvoir nous acquitter des droits d’auteurs. Monsieur Habib Mokdad a exprimé un refus catégorique de toute collaboration avec nous, refusant même de nous mettre en contact avec Rahma sa demi-sœur. Avant de nous quitter il nous a avoué que sa famille avait des difficultés à établir la frédha[5] de Malek BENNABI. Curieux[6] que cela puisse être encore bloqué tant d’années après la mort de ce dernier !
Suite à cela nous avons contacté l’ONDA par lettre d’abord puis nous nous sommes déplacés. Là nous avons découvert qu’une seule et unique héritière de Malek BENNABI était enregistrée à l’ONDA depuis le 30/07/93 sous le code 16564 [7]. Il s’agissait bien de la nièce[8] de Malek BENNABI, madame Meskaldji. Si cette dernière a pu être enregistrée à l’ONDA, elle l’a été sur la base de la frédha[9] du père de BENNABI. Madame Meskaldji[10] a bien voulu établir avec nous un contrat d’édition, en tant que doyenne et représentante des héritiers BENNABI, c’est ainsi que nous avons un contrat en bonne et due forme.
Suite à cela, confortés par ce contrat, heureux de nous être rapprochés de la réalisation de notre objectif : « ramener l’œuvre de Malek BENNABI en Algérie », l’édition pris un réel démarrage et aujourd’hui nous sommes à 19 titres édités en français et 14 titres en arabe… Mais très vite, nous nous sommes aperçus que l’investissement financier était énorme et nous avons commencé à rechercher des sources de financement.
Nous nous sommes dirigés vers le ministère de la culture et nous avons demandés audience à monsieur le ministre qui a bien voulu nous recevoir[11] et nous lui avons exposé notre objectif de « ramener l’œuvre de Malek BENNABI en Algérie ». Monsieur le ministre a compris l’importance de notre objectif et nous a donné son approbation dès cette rencontre. Nous avons donc présenté, sur sa demande, un projet éditorial dédié à l’œuvre de Malek BENNABI. Notre première proposition reprenait 23 titres en arabe, 23 titres en français et 4 en anglais, proposition que monsieur le ministre, pour des considérations budgétaires, nous a demandé de réduire le montant de moitié, ce que nous avons fait. La nouvelle proposition ne reprenait que 27 titres dont 19 en français et 8 en arabe, c’est cette dernière qui a reçu l’approbation finale de monsieur le ministre et a été présentée et acceptée dans les deux commissions (CNL et FDAL[12]). Suite à cela, nous avons été destinataire d’une lettre émanant de la direction du livre et datée du 12 octobre 2017 qui confirmait que notre projet a été accepté par ces deux commissions. Pour nous, le contrat devait arriver sous peu.
Après cette date, suite à l’approbation de monsieur le ministre et à la lettre du 12/10/2017 de la direction du livre, nous avons effectivement édité ces livres en prévision de leur livraison au ministère et nous avons donc mis en première couverture le sigle du ministère et en quatrième couverture, la mention « cet ouvrage a été publié avec le soutien du ministère de la culture ».
Pour réduire les frais d’impression nous avons conservé les mêmes couvertures, avec les mêmes mentions, pour les livres destinés à la vente sur le marché intérieur. Notre intention n’a jamais été autre que de distribuer, à des prix[13] très abordables, ces livres sur le marché algérien qui les attend depuis près d’un demi-siècle !
Hélas, ce projet a été bloqué par le directeur actuel du livre au ministère ! Quelles que soient les raisons évoquées[14], ce projet a été accepté par les deux commissions citées ci-dessus, il est en stand by depuis près de 2 ans…, la raison de ce blocage est pour le moins inattendue.
Nous ne comprenons pas pourquoi monsieur le directeur du livre s’oppose avec tant de vigueur à ce projet : « ramener l’œuvre de Malek BENNABI en Algérie ». N’est ce pas un projet vraiment important pour notre société ? Faut-il rappeler la dimension universelle de la pensée de BENNABI ? Voila un penseur reconnu mondialement mais malheureusement relayé au dernier rang des priorités dans son pays !
Pour la question des droits d’auteur, nous sommes réellement en règle, nous avons un contrat en bonne et due forme, conformément à la seule frédha existante et à la seule héritière enregistrée à l’ONDA, et nous pouvons le prouver à tout moment. Nous sommes prêts à assumer la responsabilité de nos actes devant la justice.
Pour finir, nous pouvons mesurer la sincérité du travail réalisé pour la pensée de Malek BENNABI par le nombre de titres édités, n’est ce pas le plus important ? Et là, nous sommes certainement les meilleurs. Aucune maison d’édition n’a fait concrètement autant que nous pour la pensée de BENNABI[15]…, est-il vraiment judicieux pour la direction du livre de nous bloquer et sacrifier cette dynamique ? Cela servirait qui ?
[1] Meskaoui est un ancien élève de Bennabi et son premier disciple. Qu’il en soit remercié, car c’est grâce à lui que cette œuvre a été conservée.
[2] Cette démarche n’est-elle pas franchement en dehors de tout « piratage » ?
[3] Les correspondances sur mail existent…
[4] Monsieur Habib Mokdad est le fils de la deuxième femme de BENNABI il n’est donc pas un héritier directe.
[5] D’après la famille de BENNABI à Constantine, la frédha de Malek BENNABI n’existe toujours pas.
[6] Il y a certainement une raison importante qui bloque !
[7] Informations recueillies chez l’intéressée madame Zineb Meskaldji née le 26 12 1934 à Tébessa.
[8] Malek Bennabi est mort avant sont père et donc ce dernier l’a automatiquement hérité.
[9] Cette frédha ne reprend pas les enfants de BENNABI.
[10] Sur notre proposition madame Meskaldji a demandé à un notaire d’établir la Frédha de Malek BENNABI, le notaire n’a pas réussi à obtenir les pièces administratives nécessaires !
[11] Fin novembre, début décembre 2016.
[12] CNL : commission nationale du livre – FDAL : Fond de financement…
[13] Nos prix sont affichés en quatrième couverture.
[14] Une simple lettre de monsieur Habib Mokdad serait arrivé au ministère mentionnant que seule Dar El Fikr avait les droits d’édition en arabe et seule l’édition SAMAR en français. Aucun contrat, aucune Frédha à l’appui !
[15] Nous avons aussi créé une collection intitulée « Etudes autour de la pensée de BENNABI » qui comprend aujourd’hui une dizaine de titres de différents professeurs d’universités en Algérie et à l’étranger et autres personnalités qui ont écrits dans ce domaine.