Jean Le Vacher missionnaire lazariste a été envoyé à Alger, où il avait le double rôle de consul et missionnaire.
Après que Saint-Vincent-de-Paul ayant appris que la France avait obtenu l’autorisation d’avoir un aumônier dans chaque consulat, envoya Jean Le Vacher à Alger Il y débarqua le 23 mai 1668. Il y trouva une dizaine de prêtres et des chrétiens esclaves. l s’occupa de tout, en demandant un cimetière pour les chrétiens, la construction de chapelles dans la ville, la libération des prêtres..
Quand une mésentente entre la France et le Dey d’Alger s’envenima juin 1683. La marine française bombarde Alger.29 juillet 1682. Il y eut des milliers de morts dans la population civile,
Pour marquer les emplacements à bombarder, les palais, les administrations et les mosquées, Jean Le Vacher en compagnie de 25 de ces adeptes avaient entrepris d’étendre des draps blancs sur ces lieux et durant les nuits, c’est au moyen des lumières de lampes à l’huile qui indiquaient les endroits pour les pilonnages.
Surpris en flagrant délit, cet illustre homme d’église tout marqué par la délicatesse et l’humanité chrétienne faisait des actions d’espionnage et de traîtrise, avait été dénoncé par un anglais qui alarma les passants en criant qu’il s’agit là d’un signal adressé à la flotte ennemie. Aussitôt le Père Le Vacher est arrêté en compagnie de ces 25 compagnons tous des français.
Il est déclaré coupable et condamné à mort non pas de sa qualité d’homme d’église mais pour trahison pour avoir communiquer par signaux avec la marine française et ses actions d’espionnage ont entraînés des milliers de morts parmi la population civile et plus d’une trentaine de mosquées détruites.
c’est en effet un rien trop simple qu’un prêtre soit en mission d’espionnage et de traîtrise auprès d’une population qui l’a bien accueillit durant son séjour, mais l’hypocrisie chrétienne n’avait rien à dire car du point de vue de la déloyauté, elle n’avait de leçons à recevoir de personne.
En temps de guerre, les agents espions qui sont démasqués sont condamnés pour haute trahison. Ils subissent alors les châtiments les plus sévères. Leur traîtrise est grande.
Le Père est attaché au devant le canon mythique Baba Merzoug qui avait assuré la défense d’Alger pendant longtemps contre l’invasion et la trahison.
Après sa mise à mort au devant du Canon, une légende a été construite autour de ce personnage pour mythifier que aussitôt le coup de feu tiré, on vit sortir de l’eau où tombèrent les parties du corps du Père Le Vacher, une colonne de feu qui s’éleva dans les airs. Les restes de son corps et de ses habits furent ramassés par des Chrétiens qui les conservèrent comme de précieuses reliques.
On peut se demander comment les marins arrivent ils à trouver les restes du corps et de ses habits brûlés par le feu du canon dont la portée peut atteindre les 4000 m, sans oublier surtout que 25 complices ont subit le même supplice.
C’est dire que centre de la foi chrétienne, ce sont les prodiges, les miracles. L’œuvre de cet espion de Dieu n’était pas parfaite et sans fidélité à la nature du missionnaire dans la propagation, de la bonne nouvelle. Ces prêtres qui ont touché au mal restent cependant prêtres pour l’éternité
Le fond de l’affaire est sordide, ses agissements avaient entraînées des milliers de mort parmi une population toute innocente ainsi que la destruction de lieux de cultes savamment visés grâce aux signaux du Soldat/Prêtre et de ses complices, est devenue une utopie, une version sur mesure, qui permet de justifier les cruautés du religieux en les rattachant à des bases doctrinales
N’est-ce pas choquant par rapport aux fondements de la foi chrétienne ?
Ce baiser de Judas, vivant tout entier dans l’hypocrisie avait su mettre de son côté plus de sang d’une population innocente que de foi pour être déclaré martyr, cependant ce prêtre laisse une bonne leçon à retenir
«Ce n’est pas si mal de condamner une trahison forcément sainte »
Quant au canon, Baba Merzoug était là, installé lors de l’achèvement de la jetée Kheir Eddine à l’extrémité sur un bordj, qui fut appelé Bordj Amar. Baba Merzoug a en un grand symbole de défense, veillait à dissuader toutes ambitions agressives et repoussait les nombreuses tentatives d’incursions des flottes ennemies qui tentaient de s’emparer ou de se saisir de cette puissante place, tant redoutée que représentait Alger dans tout le bassin méditerranéen.
Baba Merzoug fait de bronze, métal très rare à l’époque ; ne pesait pas moins de 12 tonnes. Sa puissance de feu était phénoménale et terrifiante .Il tenait en respect et à distance les plus téméraires des flottes ennemies qui osaient s’approcher de la rade et du port d’Alger.
Fabriqué en 1542 ; ce canon ou cette pièce d’artillerie est considérée à ce jour comme étant l’arme lourde la plus puissante au monde .Sa longueur de 7 m n’a jamais été égalée à depuis.
Baba Merzoug n’est ni un mythe, ni une légende .C’était une réalité qui avait donné des cauchemars aux commandants et amiraux des flottes ennemies qui osaient s’aventurer de plus près de la rade ou du port d’Alger.
D’ailleurs, comme tout le monde le sait, Alger surnommée « Mahroussa » Surveillée, ne fût prise qu’à revers avec un débarquement réalisé le 5 Juillet 1830 loin à Sidi Fredj. Le débarquement du corps expéditionnaire français avait pour objectif militaire d’éviter d’être confronté au feu du redoutable « Baba Merzoug ».
Ce butin de guerre qui a servi à défendre la liberté d’un pays, quoi de plus noble et légitime, devrait être restitué et reprendre sa place à Alger, car Baba Merzoug partie intégrante du patrimoine mémoriel et historique national .espère toujours que les siens le libéreront un jour de son exil.
Qui sait ?
Kader Tahri
10 mai 2017