L’année 2011 a été une année qui restera marquée dans les annales de l’histoire contemporaine, année où les peuples de la rive sud méditerranéenne et les peuples de l’Orient ont participé à la chute des pouvoirs autoritaires qui se voulaient sans fin.
Ainsi, la société tunisienne, le peuple égyptien, les citoyens libyens, la majorité populaire du Yémen, les masses syriennes, bref une partie de la oumma a manifesté sa volonté de changement et sa fermeté de prendre son destin en main ; elle ne voudrait plus jamais négocier son indépendance et ses libertés.
Cette oumma, longtemps opprimée par les armées et les Etats colonialistes, a acquis, à quelques exceptions près, son indépendance territoriale et compte reprendre progressivement ses droits. Alors que les patrons des armées de libération, les chefs révolutionnaires, les leaders charismatiques ont presque tous développé un égocentrisme qui s’est amplifié puis s’est exprimé par la réduction et le mépris de leur propre peuple.
Mais les citoyens de cette oumma qui ont déclaré leur indépendance face aux envahisseurs, ont, contrairement aux fausses convictions des régimes autoritaires, bel et bien mûri et sont convaincus que plus rien ne les empêchera de manifester leurs libertés individuelles et leurs droits à choisir le modèle politique qu’ils jugent le meilleur.
La junte algérienne, quant à elle dans ce bouleversement sensationnel, a fait un choix stratégique, celui de soutenir ces régimes tyranniques, et cela malgré l’effondrement en chaîne de ces dictatures.
Mais à raison que ces révolutions s’étendent, augmentent de cadence et provoquent d’avantage la mort de citoyens, la marge de manœuvre du régime militaire algérien se rétrécit.
Que l’on soit aux Affaires Étrangères, au Ministère de l’Intérieur ou même à la Défense, la politique du régime algérien, fondée exclusivement sur le tout sécuritaire, se voulant aux yeux des capitales occidentales le garant contre le « terrorisme », ne semble plus s’adapter à la nouvelle donne.
Par la voix des services spéciaux non déclarés ou via la presse vassale et dépendante, les officiels algériens ont fait le maximum pour prolonger l’existence du régime tunisien après la fuite de Ben Ali, puis, sans aucun scrupule, l’Algérie des généraux s’est engagée contre vents et marrées pour sauver le Colonel Kadhafi et sa petite famille ; maintenant c’est au tour de Bachar Al Assad de recevoir l’appui et les conseils pour contrer la révolution.
Cependant, l’Algérie des généraux consciente du mauvais choix, fini toujours par négocier. Après l’effondrement en chaines de régimes cités, la présidence actuelle ou leurs officiels ont réservé un accueil sans précédent au chef du parti tunisien d’Ennahda, longtemps banni et pourchassé dans le cadre de la coopération sécuritaire. Les déclarations favorables vis-à-vis du CNT Libyen se sont multipliées, alors que ses membres ont été traités de tous les noms et mis en cause dans leur intégrité.
Mais la junte militaire semble ne pas avoir d’autres choix, elle va donc continuer à soutenir le reste de ces régimes agonisants, car il s’agit d’une stratégie fondamentale, il en va de son existence et de sa nature dictatoriale.
Le pouvoir militaire, bousculé par les événements et par les révolutions des peuples, tente de se mettre à jour et de revoir ses plans; non pas pour le bien du peuple algérien, mais pour garantir quelques années de plus et jouer les prolongations. Toutes les manœuvres et tous les moyens sont pensés; ainsi, les jeunes Algériens ont du jour au lendemain bénéficié de prêts bancaires considérables, sans même une étude des risques encourus par ces investissements précipités dont les conséquences ne tarderont pas à se manifester directement sur les fonds de l’Etat.
D’autre part, le parlement à la solde des autorités militaires a adopté des lois qui devront faire obstacle à une catégorie des citoyens algériens et à leurs associations qui voulaient se présenter aux futures élections. Ainsi, « la loi dit ce que le roi veut ».
Pour pérenniser ce système, le pouvoir en place mise sur les personnalités retournées et sur les factions acquises qu’il a corrompues pendant ces dernières années. Ce sont les garde-fous et les remparts contre tout changement issu du peuple.
Sur le plan de la hiérarchie militaro-sécuritaire, quelques généraux opérationnels pendant la décennie de la terreur ont été promus à des postes de responsabilité rendus publiques, cela malgré leur implication dans les massacres collectifs des années 90 et leur participation dans la campagne de terreur.
Il s’agit de signes annonciateurs que l’Algérie des généraux ne peut et ne doit pas changer de système, car il en va de sa nature et des ses privilèges.
Comme dans les années de la terreur, où un quarteron de généraux avait imposé à tout une armée de mener une guerre contre son propre peuple, il fallait la convaincre du bien fondé de cette imposition. Il fallait donc impliquer tous les corps de l’armée et toutes les troupes, à commencer par des opérations de crimes organisés et par l’effusion du sang au sein même des militaires.
La question qui se pose maintenant est de savoir si les nouveaux chefs vont réussir à entraîner une nouvelle génération de militaires dans leur aventure.
On peut en douter car cette armée issue du peuple a vécu, autant que toutes les franges de la population, les épreuves et les mésaventures des décideurs. Ces soldats vivent certainement une partie de leur vie dans les casernes, mais restent ouverts aux monde extérieur ; ils ne sont pas isolés des événements et des changements qui s’opèrent aux frontières et aux portes de l’Algérie. Ils réfléchiront à deux fois avant d’obéir aux ordres dictés par ceux-là mêmes qui ont plongé notre pays dans le gouffre de la violence.
Ainsi, les jeux ne sont pas faits ! Désormais, pour la junte militaire la manœuvre ne sera pas facile car le vent des libertés n’a pas de frontières, les images se sont avérées une arme redoutable, l’information circule à travers les réseaux sociaux sans être censurée, les citoyens se sont libérés de la peur, les criminels de guerre sont connus des instances internationales, l’impunité est en voie de bannissement, enfin la classe dirigeante a plus de soixante-dix ans, alors que le peuple est jeune et aspire à une vie meilleure.
Tout a une fin… Et dorénavant, l’Algérie ne sera pas celle des généraux, qui devront se rendre compte que la manipulation devra prendre fin, que le concept « la fin justifie les moyens » n’est pas sans conséquences, que tout simplement ils ne sont pas éternels…
Oui cette nouvelle année 2012, sera celle de l’Algérie du peuple et du citoyen, de celui qui aspire au changement, aux libertés, à la prospérité et au développement, sans devoir négocier ses convictions ou être poussé à l’ultime geste.
Abdelhamid Ali-Ammar
1er janvier 2012
2 commentaires
RE: L’Algérie des généraux : choix stratégiques et marges de manœuvres !
analyse de pacotille..regardez ce que sont devenus la Tunisie,la libye. Des révolutions au départ qui se sont transformées en contre-révolutions sous l’égide des us, de l’arabie saoudite, du qatar et d’israel.
RE: RE: L’Algérie des généraux : choix stratégiques et marges de manœuvres !
[quote name= »hakim »]analyse de pacotille..regardez ce que sont devenus la Tunisie,la libye. Des révolutions au départ qui se sont transformées en contre-révolutions sous l’égide des us, de l’arabie saoudite, du qatar et d’israel.[/quote]
Et ça c’est de l’analyse peut-être ?