Je ne traiterait point ici le troisième principal pivot, à savoir : l’attitude des responsables arabes et musulmans, qui, n’étaient-ce leur concessions répétées, quel que soit le motif imposé par les politiciens occidentaux, et par là, leur traîtrise, il n’aurait jamais été possible à cette catastrophe inhumaine d’avoir lieu, ni à ce génocide d’être réalisé. Puisse les nouvelles découvertes dues aux fouilles archéologiques menées en Palestine et au Sinaï, lors de son occupation, qui changent catégoriquement la donne des événements, aider ceux qui auront le courage de reconsidérer la situation, dans son ensemble, à la lumière de ces nouvelles données…
Il n’est pas lieu d’aborder, ici, tous les mensonges sur lesquels s’élève la politique américaine, ni tous les décrets non-respectés, le long de sa courte existence sur terre, mais il suffit de signaler que tout son édifice et toute sa civilisation reposent sur une suite de génocides, de déracinement des habitants, de boucheries, de ruines, de colonisations, de manipulations médiatiques ainsi que de promesses jamais respectées… C’est la même politique qui se perpétue jusqu’à nos jours, à ne citer que les tout derniers : le massacre de Srebrenica, et l’occupation insolente de l’Afghanistan et de l’Iraq. Occupation basée sur ce fameux mensonge du 9/11/2001, fomenté par leur propre main, pour se doter d’une légitimité internationale, afin de combattre l’Islam et les musulmans classés sous l’étiquette « axe du mal » ! Il suffit de passer en revue tous les ouvrages qui ont paru depuis, surtout à l’occasion du cinquième anniversaire de ce coup de théâtre…
De même, il n’est pas lieu d’étaler ici tous les mensonges sur lesquels s’élève l’institution vaticane, et tout ce qu’elle a commis de massacres, de génocides, de bûchers le long d’une vingtaine de siècles, pour imposer une religion basée sur des mensonges et des textes manipulés … Il suffit de citer la fameuse réhabilitation des Juifs du meurtre déicide, au Concile Vatican II, en 1965, malgré une centaine d’accusations claires et nettes, qui se trouvent encore dans les quatre évangiles. Cette fausse réhabilitation a permis la reconnaissance d’un Etat bâtard, et l’imposition de cette reconnaissance à tous les pays qui refusaient d’admettre cette flagrante occupation. L’usurpation de la terre de Palestine, basée sur l’idée d’ « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », n’aurait jamais pu voir le jour.
C’est ce que les colonisateurs sionistes sont en train de parachever, grâce à ce génocide qui se mène, au vu et au su de tout le monde, ou plutôt grâce au mutisme de tout le monde, habitué depuis quelques temps à laisser faire laisser passer, selon les poids et les mesures ! Ce n’est pas sans raison d’ailleurs que Libération du 15 mai qualifia le pape Benoît XVI de « menteurs professionnel », vu le nombre d’injustices perpétués par l’établissement qu’il préside, et le tas de mensonges qu’il couvre ou qu’il perpétue !
Il ne parait donc pas étrange que cet Etat bâtard dépasse, en arrogance, les deux bastions qui aidèrent à sa formation. Cependant, les fouilles archéologiques récentes, menées surtout le long de ces dernières décades, changent catégoriquement la réalité de la situation. Le 23/5/07 l’AFP signale que des soldats et des colons israéliens ont commis des « homicides illégaux » en toute impunité dans les territoires palestiniens, d’après Amnesty International, dans son rapport pour 2006 publié mercredi. « Les barrages installés par l’armée et les restrictions croissantes imposées par Israël à la liberté des Palestiniens, ainsi que la confiscation par Israël des droits de douane collectés au nom de l’autorité palestinienne, ont provoqué une détérioration importante des conditions de vie des Palestiniens des territoires occupés (…) la pauvreté, la dépendance à l’égard de l’aide alimentaire, les problèmes de santé et de chômage ont atteint un niveau critique ». A la suite de cet accablant rapport, suit un commentaire proposant : » le retour dans les frontières de 1967, que le peuple élu ne doit pas à son impuissant dieu, mais à l’ONU » !
Ce qui veut dire : le prétendu prétexte disant que leur dieu leur accorda cette Terre est un leurre, un mensonge que tout le monde connaît, car en fait, ceux qui leur accordèrent vraiment cette terre usurpée c’est l’ONU, grâce à des mensonges accumulés ! Et lorsque cette organisation n’est pas arrivée à imposer son décret de la reconnaissance des colonisateurs de la terre de Palestine à tous les pays, la politique américaine eut recours à son grand partenaire : le Vatican, qui ne tarda pas à créer cette infamie de réhabilitation du meurtre déicide, nonobstant toutes les malédictions proférées chaque messe du dimanche dans toutes les églises du monde !
Quant à ce qui ressort de tous les travaux de recherches, des livres ou des articles spécialisés, basés sur les fouilles archéologiques, il suffit de signaler un de ces principaux ouvrages : »La Bible dévoilée » (2002), d’Israël Finkelstein, directeur de l’Institut d’archéologie de l’Université de Tel-Aviv, et Neil Silberman, directeur historique à l’ « Ename Center for Archeology » de Belgique, qui co-signèrent la plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et l’archéologie depuis cinquante ans. Ils puisèrent leurs arguments dans les découvertes les plus récentes, et aboutirent à une vision tout à fait différente sur l’histoire du peuple Juif.
Une des premières rectifications, que plusieurs savants partagent dorénavant, c’est la mise en cause de la véracité de la Bible, qu’il n’est plus possible de considérer comme un livre d’histoire, mais un livre de propagande écrit pour des raisons politiques et théologiques post eventum, des récits de mémoire édifiés sur les ruines d’anciennes traditions.
La datation d’objets trouvés lors des fouilles montre inexorablement la non véracité de la Bible. Celle-ci n’est, en fait, qu’une reconstruction littéraire et politique en vue d’une implantation déterminée : « Ce sont des récits qui ont été cousus ensemble à partir des souvenirs, des débris d’anciennes coutumes, de légendes sur la naissance des différents peuples de la région et des préoccupations suscitées par les conflits contemporains », assurent les auteurs pour lesquels la Bible correspond à l’émergence du royaume de Juda (au Sud), comme puissance régional au VIIe siècle av. J.- C. Le royaume d’Israël (au Nord), passe sous la coupe de l’Assyrie voisine qui va amorcer son déclin. Ce qui mène à dire : » les deux parties n’ont jamais été unifiées et la grandeur antique d’Israël est une invention politique. » !
C’est avec certitude que les auteurs ajoutent : » Il est aujourd’hui évident qu’un grand nombre d’évènements de l’histoire biblique ne se sont pas déroulés ni au lieu indiqué ni de la manière dont ils sont rapportées. Bien plus, certains épisodes les plus célèbres de la Bible n’ont tout simplement jamais eu lieu » ! Des conclusions qui bouleversent, certes, les anciennes visions de la Bible, et c’est ce qui permet de décrire la civilisation de l’Occident chrétien qu’elle s’élève sur des mensonges politiques et théologiques accumulés.
La question la plus importante qu’avancent les deux auteurs est la suivante : « Cela est susceptible d’ouvrir des horizons nouveaux, car les Juifs ne sont plus en droit de prétendre que la Palestine leur appartient parce que conquise avec l’appui de Jéhovah. Certes, leurs ancêtres vivaient sur ces terres il y a plus de 3000 ans, mais ils les partageaient avec les Cananéens, ancêtres des palestiniens. De toute façon, les Juifs ont perdu tout droit à l’exclusivité du fait de leur absence pendant 20 siècles. » !
C’est la même idée qu’avait déjà présenté le père Jean Landouzie dans sa thèse de maîtrise, présentée à l’Institut théologique de Paris, publiée en 1978, ayant pour titre : « Le don de la Terre de Palestine ». Thèse dans laquelle il prouve, textes en main, que les juifs n’ont aucun droit à cette terre. C’est la même idée qu’il avance dans son intervention au colloque « Les Chrétiens du monde arabes », tenu à Paris en 1987 : « la position sioniste est donc de justifier l’existence de l’Etat d’Israël actuel par le fait que dans la Bible, la Terre de Palestine a été donnée par Dieu à Israël. Mais là où se pose le problème, c’est lorsqu’on veut entraîner le chrétien à faire la même affirmation au nom de la Bible ». Et d’ajouter un peu plus loin : » D’autre part, la réalisation de la promesse est conditionnelle. Il s’agit de vivre dans la fidélité à l’Alliance conclue entre Dieu et son peuple. La Terre sera retirée si le peuple est infidèle ».
Eh bien, nul n’ignore, d’après la Bible, qu’ils ont trahit l’Alliance, retournèrent à l’adoration du Veau, au polythéisme et tuèrent les prophètes. Puis le père Landouzie ajoute : « La Terre de Palestine ne peut plus appartenir à un groupe d’homme au nom d’un décret divin quelconque, excluant une partie de sa population. La justice ne peut s’appliquer à un peuple au détriment d’un autre, au nom de principes religieux. » Ce qui permet d’ajouter que les probes de parmi les ecclésiastiques se sentent gênés entre des textes clairs et nets, et l’enlisement de l’Eglise dans les mensonges politiques.
Dans un compte-rendu sur « La Bible dévoilée », J.-P. Chavaz écrit : « Jusqu’aux années 70, l’archéologie en Terre sainte avait une idée fixe, mettre en évidence les preuves de la justesse des récits bibliques. Toutes ces recherches se sont soldées par des échecs … les auteurs bibliques n’avaient-ils pas truffé leur récit de repères historiques, en l’occurrence de référence au Pharaon ou à tel évènement ? Mal leur en prit, car les nouvelles révélations de l’archéologie ont réduit à néant toutes les certitudes concernant le déroulement de l’histoire d’Israël … Il semble ainsi que nombre de théologiens catholiques et protestants ont cessé depuis longtemps de considérer l’Ancien Testament comme un livre d’histoire … Les auteurs du Deutéronome ne devaient certainement pas être inspirés par le Tout-puissant ou alors ce dernier avait de sérieux trous de mémoire » !
Le N° 391 de la revue « La Recherche », novembre 2005, comprend une rubrique de 29 pages, des articles écrits par des archéologues ayant participé à ces fouilles en Palestine et au Sinaï, et prouvent les mêmes révélations disant que l’Ancien Testament a été écrit pour un but de propagande politique et théologique… c’est un amalgame de récits et de documents écrits avec préméditation, bien après les évènements dont certains n’ont jamais eut lieu ! Autrement dit, les Juifs n’ont pas le droit de s’approprier la terre de la Palestine.
Pierre de Miroschedji, archéologue, directeur du Centre de recherche français à Jérusalem, assure que les découvertes ont contredit les textes bibliques : » Ainsi, ce que la Bible présente comme une période de conquête de la Terre promise par les israélites apparaît aujourd’hui, à la lumière des découvertes archéologiques, comme une période de bouleversement politiques, économiques et sociaux … Pour les périodes récentes, on est dans le domaine d’une histoire complètement réécrite dans une perspective idéologique… Il existe des preuves formelles, telle la stèle de Merenptah (-1210) qui contredit la Bible en indiquant que le peuple d’Israël a été détruit. Les archéologues ont prouvé que la conquête de la Terre promise par les Hébreux est une légende… Ces découvertes donnent une interprétation nouvelle aux textes bibliques qui font apparaître la conquête de la Terre promise comme l’écho lointain d’un phénomène historique de grande ampleur, qui a affecté l’ensemble du bassin oriental de la Méditerranée, et à force de réécriture au fil des siècles, à des fins politiques et religieuses, devient une sorte de saga hébraïque, un récit épique et légendaire ».
La revue « Historia », février 2005, renferme 42 pages ayant pour titre : » La Bible à l’épreuve de l’Histoire « . Quarante-deux pages de la lecture desquelles on sort avec les mêmes certitudes disant que la Bible a été écrite par une multitude de personnes, à des époques variées, qu’elle regroupe, remanie, reconstruit les faits qu’elle relate.
Dans un article intitulé : « La Terre promise était acquise », l’historien Richard Lebeau révèle que le « Livre de Josué, qui raconte la naissance du peuple d’Israël et la conquête de Canaan est une véritable saga digne d’Hollywood !… Les historiens considèrent ces textes comme une légende tout simplement. Car durant cette période, Canaan était sous la tutelle des Egyptiens, qui avaient déjà affronté les Hittites. Leur courage est raconté partout sur les monuments. Comment peut-on donc dire que les Hébreux, après s’être enfouis d’Egypte, émigrèrent justement dans une contrée soumise aux égyptiens ?! Les fouilles archéologiques contredisent les récits du Livre de Josué.
Un autre article, du même auteur, cite un exemple de ces falsifications bibliques avec le récit de la prise de Jéricho. D’après les fouilles, Jéricho n’était qu’un modeste petit village, sans fortifications, contrairement à ce que raconte la Bible, disant que Josué s’est servi de trompettes en cornes de béliers, dont le son est parvenu à faire écrouler les remparts de la cité. Ce qui n’a jamais eut lieu car il n’y avait point de remparts !
Ces quelques citations ne représentent point tout ce qui a été écrit durant les dernières décades, assurant que les Juifs n’ont aucun droit sur cette terre de tous les points de vues, fussent-ils théologiques, juridiques, historiques ou archéologiques. Il n’est pas lieu de citer, ici, tous les ouvrages qui assurent ce non droit, qui les accusent de colonisation ou même d’arrogance !
Ce qui nous importe, ici, c’est de faire parvenir ces irréfutables nouvelles preuves à tous les honnêtes hommes de la terre, à tous ceux qui pourront prendre part à l’arrêt d’un génocide en cours, à l’arrêt d’une usurpation illégitime d’une terre qui revient en toutes lettres aux Palestiniens, à l’arrêt de la judaïsation de Jérusalem et de toute la Palestine. C’est surtout sous les yeux de ceux qui mènent l’injuste politique américaine et ses institutions, et sous les yeux de cet Occident chrétien et sa direction vaticane, qui fut une des causes directes de cette catastrophe, que nous plaçons ces nouvelles données. C’est pourquoi il est révoltant de voir le pape Benoît XVI s’exprimer, lors de la cérémonie de présentation des vœux du corps diplomatique, le 8 janvier 2007, dire : » Les Israéliens ont le droit de vivre en paix dans leur Etat ; les Palestiniens ont droit à une partie libre et souveraine « . C’est une honte de voir le plus haut représentant religieux bafouer la vérité avec une telle aisance, lui qui est censé bien connaître les Textes !
Ce que les sionistes ont fait et continue à faire ne peut être justifié sous n’importe quel prétexte. L’embargo économique et politique imposé par les Etats-Unis et l’Union Européenne, depuis plus d’un an, parce que les Palestiniens on légitimement choisi les membres du Hamas comme représentants, vise a leur tordre le cou, à les contraindre à la misère et à les placer sous l’inhumaine merci des occupants.
Avancer le fait que les Juifs ont souffert à la Shoah et qu’ils ont le droit à une terre, n’est nullement une raison équitable ou honnête pour déraciner les Palestiniens et les extirper de leur terre pour se débarrasser d’un mea-culpa qui pèse sur la conscience européenne et dont les palestiniens ne sont point responsables… Continuer à maintenir ce glacial et implacable mutisme ne porte atteinte qu’à ceux qui s’y complaisent dans cette machiavélique nonchalance !
Zeinab Abdelaziz
Professeur de civilisation française
11 juin 2007