Où s’arrêtera cette crise de la zone euro? C’est désormais la question que se posent tous les analystes tenus au fait de la profondeur de l’impasse européenne actuelle ! L’Europe se réveille soudain sous un choc économique des plus dévastateurs qui soit de son histoire, même de loin, le plus grand en intensité que le cataclysme de 1929 (rappelons bien ici que ce dernier fut en partie derrière le déclenchement de la seconde guerre mondiale 1939-1945)! S’il est une conclusion à en tirer en tout cas, c’est que le capitalisme financier, et indirectement le libéralisme ont atteint leurs limites, du…
الكاتب: Kamal Guerroua
Chacun s’accorde à dire que cette opération militaire de «la Tsahal» sur la bande de Ghaza, baptisée en la circonstance “Protective Edge” n’est qu’une énième provocation à l’encontre du peuple palestinien afin de l’affaiblir et par ricochet saboter le processus de paix au Proche-Orient déjà souvent malmené par Israël et parfois mis en veilleuse durant de longues années pour des raisons à la limite de la banalité ! 1- Israël n’agit pas seul A vrai dire, cette image d’Épinal éculée et surtout fausse de préservation de la sécurité intérieure, domaine qui relève de “domestic policy” (politique intérieure) est battue en…
Pour l’incipit de cette chronique, je cite l’exemple loin de l’histoire d’un groupe de notables du Pékin antique qui est allé se plaindre auprès du sage Confucius (551-479 av-J.C) des calamités en tout genre ayant durement touché l’Empire chinois de l’époque: délices du pouvoir ayant entraîné l’arrogance des chefs, corruption des élites et désertion des soldats, engloutissement des récoltes, manque du respect aux pères et aux seniors, incivilité dans les cités “maître, l’implorèrent-ils très obséqieux, que faudrait-il faire alors ?” Et la réponse du grand érmite de l’extrême-Orient asiatique ne s’est pas fait longtemps attendre, elle tient en deux syllabes…
La spiritualité est l’un des plus importants fondements sur lequel s’articulent les sociétés humaines, Marx (1813-1883) dirait même que «la religion est l’opium des peuples», un aphorisme incomplet à bien des égards car plus loin, le philosophe continue «et l’esprit d’une époque sans esprit !». En réalité, la relation de l’homme avec la foi est un sujet très complexe dans la mesure où la jonction entre la sphère privée et l’espace public a, de tout temps, crée de nombreux problèmes en rapport avec d’une part la pensée, la religion ainsi que les structures de l’Etat et d’autre part, la place…
«Il y a trois richesses en Algérie : le pétrole, l’humour et le désespoir. A défaut de pouvoir partager le pétrole, le public partage l’humour et le désespoir» (Ali Guessoum [1]) J’ai hésité avant de prendre ma plume pour écrire cette lettre mais vu l’ampleur de la méchanceté gratuite, de la violence du propos et de l’insignifiance de la métaphore dont vous avez fait usage lors de votre dernière apparition publique (au passage, je signale à titre indicatif à mes lecteurs que le tutoiement est une règle canonique dans toutes mes correspondances formelles ou informelles fussent-elles d’autant qu’il confère à…
Est-il nécessaire d’être jeune pour comprendre le cri et le malaise de cette jeunesse algérienne grouillante et dynamique mais désintéressée au charabia politique de ses élites ou simplement attendre l’opportunité d’une compétition sportive d’envergure comme le Mondial pour se rendre compte qu’on est à mille lieues des fondamentales préoccupations de celle-ci? Pas simple comme question à vrai dire dans la mesure où ces dernières années, le football s’est avéré être sous les acclamations de «one, two, three vive à l’Algérie», le seul et le réel moment de liesse des masses, leur mobilisation et leur réappropriation d’une identité collective qui pâtit…
L’Algérie a-t-elle vraiment une opposition digne de ce nom, c’est-à-dire, fiable, crédible, autonome et sérieuse? Cette question qui taraude depuis longtemps l’esprit de nos compatriotes en dit long sur la profondeur du marigot dans lequel se débat notre pays. Et puis, de cette molle opposition qui aurait pu être affublée de l’infamante étiquette de suicidaire, de mourante, de grabataire et ayant servi de malheureuse piétaille à des manœuvres de déstabilisation diligentées d’en haut des appareils étatiques en subsiste-t-il quelque chose aujourd’hui? Sans doute, les partis, les organisations et les personnalités nationales ayant pris part à la conférence pour la transition…
Si la révolution de novembre 1954 a libéré le pays du joug colonial, l’indépendance n’aura été arrachée que pour émanciper les mentalités de toute servitude culturelle, idéologique ou politique fût-elle, l’historien et homme de lettres algérien Mohand Chérif Sahli (1906-1989) parle à ce propos de «décolonisation de l’histoire» et qui dit histoire fait forcément allusion à la culture, la pierre angulaire de l’édifice social. En effet, s’il y a une interprétation à donner à la culture, c’est qu’elle est une aventure singulière qui nous arrache à nos archaïsmes et nous plonge dans le bain de la connaissance de soi et…
Que signifie désormais la place Al-Tahrir dans le panorama socio-politique égyptien après la victoire d’Al-Sissi aux présidentielles tenues entre le 26 et le 28 mai dernier ? Réponse immédiate : rien ! Car, de place publique, codificatrice des convulsions pre et post-révolutionnaires du Caire, base de légitimation de la volonté populaire massive et contre-pouvoir citoyen par excellence, elle est devenue hélas un vacuum politique aux traits tristement régressifs ! En vérité, l’absence d’une direction collégiale, homogène et organisée à l’échelle globale à même de donner corps à une mobilisation de masse a tué dans l’œuf l’essence même du mouvement révolutionnaire…
Depuis le XV siècle, la notion de l’Etat-Nation a souvent constitué au côté de la modernité un défi majeur dans l’histoire humaine. Si la Nation est la concrétisation d’une volonté du vivre-ensemble consensuel, l’Etat est cette superstructure juridique qui est au-dessus de la mêlée pour emprunter un terme propre à la philosophie hégélienne, laquelle sous-tend une ossature institutionnelle de nature à allonger la survie de la Nation, ajuster ses excès et ses fourvoiements, ses illusions et ses dangers, ses utopies et ses extrémismes. I- L’Etat-Nation : Nationalisme contre Nation ou l’inverse? En vérité, l’Etat-Nation est un jumelage de deux entités…
Je commence cet article par là où le chroniqueur Tschitenge Lubabu M.K aurait terminé son post-scriptum, intitulé «démissions» (voir Jeune Afrique N° 2784 du 18 au 24 mai 2014)! A vrai dire, le syndrome maladif du défaitisme qui pollue la mentalité des masses arabes et africaines n’a de cesse de susciter ma propre curiosité. C’est pourquoi, j’ai décidé de rebondir sur un détail que l’auteur du billet cité a mis dans les lignes de la fin, à savoir «l’illogisme de la résignation», autrement dit, l’irrationalité de la non-réaction des citoyens de nos pays «sous-évolués» à ce qui se passe autour…
Le terme citoyenneté “mouwatana” est presque un néologisme en langue arabe. En traduction littérale, il signifie le fait de partager le même sol, la même patrie, et forcément, des idéaux, des rêves et des espérances en rapport avec celle-ci. Or, le mot «el-watan» qui donne en français “patrie” n’a pas la même charge symbolique que cité (l’équivalent de «hay» en arabe, faute de mieux), lequel aurait débouché sur le substantif “citoyen” et par ricochet “concitoyen”! Il est vrai que, si la première acception (patrie, el-watan) se base sur les valeurs concrètes du destin commun, une histoire unique, des liens communautaires…
Quiconque observe notre société, se rendra compte qu’il y a «une défiance citoyenne» qui va de pair avec un pessimisme social profond. S’il est un constat à dresser après les élections présidentielles du 17 avril dernier, c’est qu’il y a désengagement tout azimuts (élites et masses). Une fois encore, les algériens ont échoué à construire une courroie de confiance collective. Ce dont ils auront assurément besoin pour pouvoir se projeter dans l’avenir (un projet de société). A preuve que l’état des lieux de la scène politique est des plus lamentable : les réformes politiques sont au stade stationnaire, l’agenda de…
Au-delà de cette image pour le moins misérabiliste d’un président en fauteuil roulant venu glisser son bulletin de vote dans l’urne, c’est toute une pitrerie caricaturale que les présidentielles du 17 avril dernier offrent au spectateur le plus neutre de la scène politique algérienne! En effet, une nouvelle crise qui en dit long sur le malaise collectif de la nation s’ébauche d’ores et déjà sous nos yeux : les masses noyées sous les flots du pathos et gagnées par l’angoisse sont dans l’expectative d’une voie du salut et «les décideurs», dans l’impasse, s’accrochent quoiqu’il leur en coûte au pouvoir! Énième…
«On naît de deux ventres : celui de sa mère et celui de ses idées» (Eugène Ebodé) Mon rêve ne manque pas de drôlerie mais j’essaie de vous le raconter, l’étaler devant vos yeux comme un drap blanc, giclé de sang ; un drap de noces nuptiales, fripé, lessivé, et froissé à force d’être proie d’amour et de rêveries consommés. Je ne saurais vous le cacher, ça se voit, il est tacheté d’un rouge cramoisi, ce qui prouve sa virginité, il est innocent mon rêve! D’autant plus innocent que je m’en suis inspiré à satiété comme l’aurait déjà fait…
Après la déculottée des municipales du 29 mars dernier, la gauche française bat désormais à mains nues. En effet, c’est l’image d’une France réticente, en colère et ayant peur d’avancer qui sort des urnes «il faut être lucide, c’est une gifle sans précédent, le gouvernent doit agir et en tirer vite les conséquences» c’est en ces termes amers, défaitistes et durs que le désormais ex-maire P.S de Toulouse Pierre Cohen, pourtant porté quelques semaines auparavant grand favori des sondages aurait dépeint le dernier désastre de la gauche. Les militants de la majorité crient leur rancœur et s’estiment lésés par une…
Que dire de l’Algérie actuelle? Rien, absolument rien sinon qu’elle s’est immergée sous l’iceberg de la lassitude et de la morgue! Mais notre pays s’acheminerait-il vers un cul-de-sac en se brûlant les ailes à force de voler tout près du soleil comme dans la légende d’Icare ou tirerait-il comme il en a l’habitude son épingle du jeu sans coup férir? Difficile de prédire quoi que ce soit dans le capharnaüm de ces derniers mois. Car, à rebours des projections pessimistes et pleurnichardes des uns et les envolées thuriféraires des autres, le rendez-vous électoral du 17 avril prochain n’apporte rien de…
Quel chemin la France emprunterait-elle dans les 3 ans qui restent du quinquennat de François Hollande? Jusqu’ici, le locataire de l’Élysée n’en donne pas trop d’indices concluants, même si le 14 janvier dernier il a laissé échapper dans sa conférence de vœux à la presse quelques lignes d’une feuille de route pour le moins inédite dans l’agenda de la gauche française : le tournant social-démocrate ou le virage libéral. Ce qui esquisse à gros traits un scénario de récession économique en perspective! A peine dévoilée, il se trouve pourtant que cette nouvelle stratégie ; dénommée en la circonstance «pacte de…
L’élite! Ce concept vague devenu ces dernières années un récipient fourre-tout à force d’être partout galvaudé à tort et à travers, effets médiatiques obligent, revient souvent le vent en poupe pour nous rappeler son importance. En fait, l’élite est à n’en point douter ce maillon manquant à notre chaîne communicative. Car, force est de constater que dans le contexte algérien, le capital d’intelligence et d’avant-gardisme élitiste forgé au fil des décennies précédentes tend à s’effriter au fur et à mesure que les réalités nationales, du reste peu reluisantes, ont pris des chemins tortueux oscillant entre fatalisme, misère politique et sécheresse…
Qu’on le reconnaisse, sans diagnostic vital de cette pathologie collective dont souffre le pays, il serait pour le moins compliqué d’en dépister les germes ni d’en dresser un tableau aussi exhaustif que consensuel. Mais à qui appartient vraiment la responsabilité de cet échec national? Pourquoi notre peuple s’est-il résigné au désespoir? Pourquoi nos universités ne produisent-elles pas un savoir en osmose avec leur temps? Pourquoi nos officiels ne pensent-ils jamais à passer la main à cette jeunesse qui préfère les affres de l’exil, la voracité des mers et le délire des flammes à la chaleur du bercail? Pourquoi laisse-t-on la…
Être citoyen et jouir pleinement de ses droits est non seulement une exigence en cette période charnière que traverse l’Algérie mais un défi et surtout une condition sine qua non pour le parachèvement de l’œuvre d’édification nationale obstruée, minée et mise à mal par de longues décennies de mauvaise gouvernance! La citoyenneté s’arrache par la lutte, le militantisme et la résistance! Elle est un acquis qui ne se donne pas aussi facilement que l’on pense. L’élection ou le suffrage universel est à n’en point douter ce levier instrumental qui permet à n’importe quel citoyen de récompenser ou, le cas échéant,…