الكاتب: Boubekeur Ait Benali

« De l’éviction du gouvernement réformateur en juin 1991 à l’intronisation d’Abdelaziz Bouteflika par la hiérarchie militaire en avril 1999, les généraux ont poursuivi ce qu’ils font en réalité depuis l’indépendance : anticiper pour étouffer dans l’œuf toute expression autonome de la société, toute véritable opposition démocratique ou initiative susceptible de créer les conditions d’une alternance qui remettrait en cause leur mainmise sur l’Algérie », extrait d’un article de Hocine Ait Ahmed, du 2 novembre 2003, intitulé « sortir l’Algérie du chaos ». En effet, d’une certaine façon, il est inutile de retourner jusqu’au coup de force de l’été 1962,…

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Après la validation de la candidature de A. Bouteflika, on peut dire que l’élection est pliée. Bien que le candidat du régime ne puisse même pas contribuer à sa propre victoire, au nom des intérêts privés, cette joute sera soutenue par les prédateurs de tout acabit et verra une grande mobilisation de la clientèle du régime. En mettant ainsi les Algériens devant le fait accompli, ces derniers n’ont alors que des choix cruciaux. Evidemment, le plus pusillanime serait de dire qu’il n’y a rien à faire. Quant à ceux qui veulent égayer la galerie, ils peuvent continuer leur combat contre…

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«A défaut de démocratiser les institutions dés 1999, ce qui n’était pas son projet, Bouteflika aurait pu engager la modernisation du pays, rationaliser le travail des institutions», interview de Madjid Benchikh à El Watan, le 8 mars 2014. Ce passage résume, si besoin se fait sentir, le bilan des quinze ans de règne d’Abdelaziz Bouteflika. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est difficile de dégager des points positifs d’un bilan marqué par la corruption, la hogra et les dépassements en tout genre. En outre, mis à part la clientèle du régime, les Algériens savent que les quelques…

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«L’habitude humour des dominés a noté que les potentats ne quittent le pouvoir que dans le cercueil», Albert Memmi, dans Portrait du colonisé. En tentant le passage en force pour un quatrième mandat, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, vient de confirmer ce constat. Bien que la constitution ne lui interdise pas de briguer un nouveau mandat [le coup de force constitutionnel du 12 novembre 2008 lui a ouvert la voie royale lorsqu’il a supprimé la clause limitant le nombre de mandats présidentiels à deux], force est de reconnaître que cette candidature est une insulte à l’intelligence des Algériens. En…

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« Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes », réponse des députés du tiers-état à Louis XVI, le 23 juin 1789. Dans tous les pays, quand la crise de confiance atteint un certain niveau, le changement devient alors inéluctable. L’histoire nous a enseigné que celui-ci s’est toujours fait contre l’équipe dirigeante. De son côté, le régime en place essaie autant que faire se peut de peser de tout son poids pour que ce changement ne se produise pas. Du coup, pour qu’une nouvelle ère voie le jour, il faudrait…

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L’Algérie s’apprête à vivre son énième coup de force. Pour la stabilité du régime, et au grand dam de l’Algérie qui attend un changement salvateur, les décideurs vont nous imposer, comme à l’accoutumée, leur candidat. Apparemment, les querelles internes sont un souvenir ancien. En tout cas, en allant lui-même déposer son dossier au siège du conseil constitutionnel, un appendice d’El Mouradia, le chef de l’État sortant accomplit sans doute son dernier exercice avant de prêter serment. Et pourtant, il y a quelques jours, avant l’annonce par procuration de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, la scène politique algérienne a connu une effervescence.…

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Depuis la création de l’EMG (état-major général), commandé par Houari Boumediene, le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) fait face à une double difficulté. Il y a d’abord celle de la France qui ne veut rien lâcher sur ses intérêts et ensuite celle de l’EMG qui ambitionne de prendre le pouvoir. Or, si la première opposition est prévisible dans la mesure où les Algériens ont pris les armes contre cette domination, il n’en est pas de même de celle de l’EMG dont le but est de se proclamer du peuple algérien afin de le priver à la fin de…

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S’il y a un infime doute sur cette sentence historique, l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika lève définitivement le voile sur cet imbroglio. En effet, cette candidature étaie la thèse selon laquelle le gouvernement est à l’image de son peuple algérien. Dans notre cas, celui-ci, qui a courbé l’échine depuis des décennies, ne peut avoir à sa tête qu’un chef d’Etat grabataire. Entre les deux, il y a bien sûr une relation de symbiose, pour reprendre l’expression d’Abdelmalek Sellal. Il omet juste de signaler que cette relation est entre le régime et sa clientèle. Mais, pourquoi notre pays, qui a…

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Les risques qui menacent la stabilité du pays sont tels qu’aucun Algérien conscient ne peut se taire. Faut-il pour autant que nous pensions la même chose ? « Si nous pensons tous la même chose, nous ne pensons plus rien », a répondu François Bayrou aux sollicitations de l’UMP en 2002. Cela dit, le fait de ne pas penser la même chose ne veut pas dire que les divergences soient insurmontables. Tout cela me conduit à dire que la sortie médiatique de Mouloud Hamrouche ne constitue pas une panacée, mais on ne peut pas la rejeter non plus en bloc.…

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Est-il possible de construire un projet de société en étant contre quelque chose? Dans un passé un peu lointain, les Algériens ont pu arracher l’indépendance du pays en combattant le système colonial. Mais, force est de reconnaitre que cela n’a pas permis de construire un pays sur des bases solides. De même, il y a 22 ans, les Algériens ont voté contre le régime en place. Conséquence de ce choix par dépit, l’Algérie a vécu sa plus longue et pénible période de barbarie. Toutefois, malgré la violence érigée en règle par le régime, il restait une poignée d’hommes politiques pouvant…

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« Quand le régime algérien est enrhumé, c’est toute l’Algérie qui tousse », un proverbe adapté à l’actualité algérienne. En effet, à chaque fois que la scène politique est en ébullition, le rôle de l’armée se pose avec acuité. Bien qu’aucun algérien digne de ce nom ne remette en cause son importance, il n’en reste pas moins que son immixtion dans le champ politique l’expose forcément aux critiques. De toute évidence, à partir du moment où l’armée intervient dans un domaine où les responsables devraient théoriquement rendre des comptes, l’armée, ou plutôt le haut commandement militaire, est traitée en tant…

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Depuis une semaine, l’interview d’Amar Saidani, secrétaire général du FLN, focalise tous les débats. En dépit de l’imminence du scrutin présidentiel, où devraient être normalement discutées les grandes orientations du pays, les dirigeants algériens se livrent à spectacle désolant. Bien que cette empoignade permette de comprendre la façon dont est géré le pays, les répercussions qui en découlent risquent d’être graves. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette lutte se fait au détriment de l’Algérie. Ainsi, au-delà des conclusions sur l’affaiblissement d’un clan du pouvoir par rapport à un autre, on n’est pas prêt de voir le…

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Vers la fin de la guerre d’Algérie, l’OAS (organisation armée secrète) frappe partout. En effet, pour que l’Algérie reste française, le lobby colonial ne lésine pas sur les moyens. Le but est bien entendu de déstabiliser tous les acteurs cherchant à résoudre le conflit algérien, vieux de sept ans. Bien que les deux gouvernements, le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) et le gouvernement français, aient du mal à s’entendre sur des accords consensuels, les dirigeants de l’OAS font tout pour rendre cette tâche plus alambiquée. En ce début de l’année 1962, les deux délégations décident de se rencontrer…

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« Notre pays a besoin d’un État civil qui ne soit ni sous la tutelle de l’armée ni sous l’emprise de la religion. Mais qui ne soit ni contre l’armée ni contre l’islam », extrait du discours de candidature de Hocine Ait Ahmed, le 4 février 1999. C’est en ces termes que conçoit le chef historique, Hocine Ait Ahmed, son projet pour l’Algérie. En tout cas, depuis l’ouverture politique en 1989, il ne cesse d’exhorter les Algériens à s’éloigner des extrêmes. En 1999, bien que les conditions ne soient pas complètement réunies, le rêve commençait à prendre forme. Après le…

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« La Tunisie est un État à caractère civil, basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit », article 2 de la constitution tunisienne, adoptée le 28 janvier 2014. Si cet article est convenablement appliqué, la Tunisie inaugurera alors la phase de la démocratisation de ses institutions. Cela dit, bien que cette démocratie ait besoin d’être consolidée, pour un scrutateur de la scène politique tunisienne, il n’y a pas de raison pour que cette voie n’aboutisse pas. En effet, malgré un chemin truffé d’embûches, les représentants du peuple tunisien ont réussi, dimanche dernier, à concrétiser…

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« Compte tenu de toutes les données, algériennes, nationales et internationales, je considère comme nécessaire que ce recours à l’autodétermination soit, dés aujourd’hui, proclamé », extrait du discours du général de Gaulle du 16 septembre 1959. Dans ce fameux discours, le général propose trois solutions possibles. Les Algériens peuvent choisir, selon lui, ou la sécession ou la francisation complète ou le gouvernement des Algériens par des Algériens, appuyés sur l’aide de la France et en union étroite avec elle, pour l’économie, l’enseignement, la défense et les relations extérieures. Pour le président français, la solution réside, sans ambages, dans la troisième…

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Dans un rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en Algérie, pour l’année 2013, l’organisation non gouvernementale, Human Rights Watch, tire la sonnette d’alarme sur quasiment tous les plans. En effet, dans un document de cinq pages, elle relève sans complaisance les dépassements abusifs dont est victime la société algérienne. D’une façon générale, constate l’ONG, « malgré la levée de l’état d’urgence en avril 2011et l’adoption de nouvelles lois sur les libertés d’association et des médias, ainsi que sur les partis politiques, l’Algérie a fait peu de progrès sur la protection des droits humains. » Pour rappel, la…

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C’est désormais officiel : l’élection présidentielle aura bien lieu en avril 2014. Encore une fois, pour préserver la façade démocratique, le régime algérien fixe officiellement la date du scrutin présidentiel pour le 17 avril 2014. En effet, c’est bien en vertu de l’article 133 de la constitution que le chef de l’État convoque le corps électoral. Mais, une fois on s’est servi de la constitution pour une mission précise, celle-ci est hélas vite remisée aussitôt au placard. De toute évidence, bien que personne ne croie à la probité des dirigeants [de leur côté, ceux-ci n’ont aucun respect pour les citoyens],…

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À l’issue de la réunion du CNRA (conseil national de la révolution algérienne), tenue du 16 décembre 1959 au 18 janvier 1960, les congressistes unifient le commandement militaire sous la houlette de Houari Boumediene. Bien que le CNRA ait pris soin, au préalable, de créer le comité interministériel de la guerre (CIG), dirigé par les 3B (Belkacem Krim, Boussouf Abdelhafid et Bentobbal Lakhdar), force est de reconnaitre que l’EMG (état-major général) constitue, dès sa création, le vrai centre du pouvoir. Fonctionnant jusque-là dans la collégialité, cette décision –quelle mouche a piqué les dirigeants de la révolution pour qu’ils abandonnent ce…

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Deuxième partie : pour qu’il y ait pas d’effusion de sang en Algérie. Le limogeage de Mouloud Hamrouche et le report des élections législatives de juin 1991 n’annoncent pas un avenir radieux pour l’Algérie. Toutefois, le maintien de Chadli sauve un tant soit peu les apparences. Mais, si le président ne détient pas les rênes du pouvoir, que vaut le départ d’un ministre ou le chef du gouvernement ? En tout cas, la manière dont est nommé Sid Ahmed Ghozali étaie la thèse d’une République bananière. Se trouvant en mission à l’étranger, on lui envoie un avion. À son arrivée,…

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Première partie : de l’ouverture politique à juin 1991 « L’État algérien trouvait sa légitimité dans le droit à l’autodétermination. On n’était pas une dynastie, une monarchie. L’État algérien était né du droit du peuple algérien, arraché de haute lutte, pour créer son État », déclare Hocine Ait Ahmed lors du procès opposant Khaled Nezzar à Habib Souadia. Pour avoir participé activement à la libération du pays, celui qui prononce ces mots maitrise mieux que quiconque les objectifs que s’est fixé le mouvement national. Hélas, en dépit de la mobilisation du peuple algérien, le 1er juillet 1962, pour la naissance…

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