des nombres terrifiants frôlant le chiffre de plusieurs millions de «vieille fille» (عَانِس) !
Par Mohamed Mustapha HABES, Genève / Suisse
Le prophète (SAWS), l’a prédit dans un hadith authentique : « L’un des signes de la fin des temps : la propagation de l’adultère (fornication), le décroissement du nombre de mâles, l’augmentation vertigineuse du nombre de femmes, au point où cinquante femmes n’auront qu’un seul et unique tuteur.» (1)
Le 8 mars de chaque année coïncide avec la Journée internationale de la femme. Cette journée vise à « œuvrer à réaliser l’égalité entre hommes et femmes, pour arriver à l’égalité » en 2030, selon le site officiel de l’Organisation des Nations Unies, chez nous en terre helvétique. (2)
Cet objectif vient accélérer les efforts pour mettre en pratique l’ordre du jour des travaux au cours de l’année 2030, en accord avec ce qui a été décidé par ladite Organisation, en plus de la mise en œuvre des buts poursuivis par la communauté internationale, à savoir : « l’égalité des droits entre hommes et femmes, la garantie d’une bonne éducation, impartiale, et complète, pour tous. »
Les buts de cet ordre du jour visent à réaliser les points suivants :
1- la nécessité pour les personnes des deux sexes (garçons et filles) de jouir d’un meilleur enseignement (primaire – moyen – secondaire) équitable et gratuit ;
2- ouvrir les portes pour tous les garçons et filles, afin d’obtenir une meilleure croissance ainsi qu’une bonne assistance, au cours de la première enfance et de l’enseignement préscolaire ;
3- l’arrêt immédiat de toutes les formes de ségrégation contre les femmes à travers le monde ;
4- le devoir de mettre fin, à toutes les formes de violences, contre les femmes et les jeunes filles, dans la vie familiale et sociale. Cela inclut naturellement, l’abrogation du « commerce humain », ou toute autre forme d’exploitation sexuelle et de harcèlement ;
5- l’arrêt de toutes formes de pratiques illégales, comme le mariage des mineurs, le mariage forcé, la mutilation des organes génitaux féminins (à savoir la circoncision des filles).
Cette journée du 8 mars, est considérée selon l’ONU comme une occasion de réfléchir sur les progrès réalisés en ce domaine, l’incitation au changement, l’accentuation des efforts qui aspirent à mettre en pratique l’égalité et la justice entre hommes et femmes, depuis des générations révolues.
Fatma N’soumer, une femme au courage d’homme et nombre d’hommes ne possèdent pas cette qualité :
A cette occasion, je me souviens que, lors d’une intervention de ma part, pendant des journées d’études sur le dialogue inter-religieux, organisé par le Conseil œcuménique des Eglises de Genève, qui m’y avait invité pour participer au débat, il y a de cela une dizaine d’années environ, j’ai parlé du « rôle de la femme et sa mission dans la société. »
J’avais alors déclaré : « Il faut regarder le sexe doux (c.-à-d. la femme), avec objectivité et équité, tout comme l’a décrite le Prophète de l’islam, dans un hadith authentique : « Les femmes sont bien les sœurs des hommes. »
(النّساءُ شقائقُ الرّجال)
C’est alors que le président du Comité du rapprochement entre les rites, l’Iranien Cheikh Mohammed Ali Taskhiri, que Dieu ait son âme, a fait la remarque suivante, en guise de commentaire à mon intervention : « Qui a dit que les femmes sont le sexe doux ? Les hommes ne sont nullement le contraire !» (3) Cette anecdote m’a rappelé l’un des Séminaires de la pensée islamique, au temps de feu Mouloud Kassim (rahimahou Allah), alors Ministre des affaires religieuses, qui a donné pour titre au Séminaire : « Fatma N’soumer: une femme avec le courage d’homme, et que d’hommes n’ont pas cette bravoure » !
Aujourd’hui, la question qui se pose sérieusement est la suivante :
La femme dans nos sociétés demeure-elle toujours « le sexe doux et gentil », ou bien c’est tout-à-fait le contraire, ou bien ce n’est ni l’un ni l’autre, ou bien y a-t-il d’autres causes et soucis ?
Le « sexe faible » porte dans sa profondeur le secret de la fertilité et de la croissance :
Le sexe féminin a incité les philosophes occidentaux à lui donner le qualificatif de « sexe faible » d’une part et de « rebelle » d’autre part.
Cet être, qui porte en lui, en profondeur, le secret de la fertilité et de la croissance.
Cet être, confronté à travers des siècles, à des « enchères » (apparentes et cachées), afin de devenir un être subordonné, payant le prix d’un péché fomenté par l’imaginaire des foules, lorsqu’un nombre de « prosélytes » d’Orient et d’Occident, et plus particulièrement ceux qu’a nommés – à juste titre – le regretté Cheikh Mohammad Al-Ghazali (Rahimahou-Allah) « les fuqahas bédouins », loin de l’esprit des lois musulmanes réalistes, avec leurs décrets (fatwas), obligeant la femme à payer un lourd tribut, et ce jusqu’à nos jours.
Ce qui aboutit à un enfoncement dans l’ignorance et au fardeau du phénomène du célibat, non seulement au sein du monde arabo-musulman, mais aussi dans le monde occidental, qui prétend élever très haut l’étendard du progrès et de la civilisation, comme la France, empêtrée depuis plusieurs décennies dans un élan « historique », à lutter sans merci contre le « voile islamique » et la pudeur chez les femmes et jeunes filles musulmanes de l’hexagone, dans une République française qui se dit, détentrice de la devise « Liberté, égalité, fraternité« !
Le vénérable Cheikh Abdelhamid Benbadis, l’a si bien éclairé, en 1929, en s’adressant aux chefs du gouvernement français : « Si vous voulez un vrai progrès pour la femme, vous devez l’affranchir du « Voile de l’ignorance « , car c’est bien l’ignorance qui l’a acculée à la décadence ! Son habit pudique (hijab) ne lui a en aucun cas porté préjudice au temps des lumières de la civilisation universelle, quand les femmes de Bagdad, Cordoue et Béjaïa ont pu atteindre un haut niveau de savoir, et cela tout en étant voilées et pudiques ! »
Une France noyée depuis toujours, frôlant l’hystérie, dans sa lutte farouche contre le voile islamique (hijab) :
Nous mentionnons, en guise de témoignage historique, que depuis plus d’un demi-siècle, le hijab – ou ce qui est connu selon les différentes régions d’Algérie
sous le nom de « Hayek« , « Ghanbouz« , « M’laya« , ou encore « Safsari » – en pleine Révolution algérienne, qui fut à l’origine de la chute de la 4ème République française, et la prise de pouvoir du président Charles De Gaulle, l’incitation à ôter le voile islamique était considérée comme une affaire stratégique pour l’armée française colonisatrice, qui a déployé sur l’autre rive de la Méditerranée un pouvoir sans partage.
Le but de cette stratégie coloniale était de gagner la sympathie et la confiance de 2 millions d’Algériennes.
Motivées par l’armée française et ses sbires, un groupe de femmes «musulmanes», ont ôté le voile, ou ce qui était nommé hayek à l’époque, sur la place principale (place des Martyrs) en plein cœur de la capitale Alger, encadrées par des photographes, et sous bonne et discrète escorte d’un nombre de soldats français.
Mais, malgré cela, l’événement, ne fut qu’une sorte de « folklore » absurde, car celles qui firent ce geste n’étaient en vérité que des femmes françaises de souche, ou des Algériennes « francisées ».
« Il vous sera possible de voter lorsque vos femmes décideront d’ôter leurs voiles »
Il ne faut jamais oublier que le problème du conflit (voilées-non voilées) est profondément enraciné dans l’histoire de la France colonisatrice.
En 1871, avec l’avènement de la 3ème République et la division du sol algérien colonisé en trois départements, à savoir Alger, Oran, et Constantine, après avoir procédé à la marginalisation des militaires, tous les habitants de l’Algérie deviennent de facto des citoyens français et, par conséquent, il leur revenait le droit de voter et élire leurs représentants en toute liberté. Mais cela n’a pas plu aux Européens, qui ont refusé aux musulmans ce droit sauf s’ils remplissaient quelques conditions, entre autre: l’abrogation de la loi sur « le statut personnel civil », sachant que ce dernier était tout à fait simple et cohérent, car il contenait un ensemble de lois organisant le mariage, l’héritage, le droit familial, en se référant au droit musulman malékite appliqué dans les pays du Maghreb.
Dans leur violente hostilité qu’ils voulaient propager, les colons français ont brandi la « nécessité pour les musulmanes de délaisser leur hayek qui cachait leur corps, et parfois leurs visages, symboles de « l’autre » chez les Européens : « Vous aurez le droit de vote quand vos femmes enlèveront leur voile. »
Les colons ont alors refusé textuellement, et complètement, le droit de vote aux musulmanes d’Algérie.
Mais hélas, en Tunisie voisine, les gouvernants suivistes ont marché avec la vague des colonisateurs, avec arrogance et mépris, pour refuser aux musulmanes le port de « l’habit islamique ».
Le combat contre le voile islamique s’est poursuivi en imitant la voie du colonialisme, même après l’indépendance sous le règne de feu Habib Bourguiba.
Les téléspectateurs arabes n’oublieront jamais cette image passée à la télévision officielle lorsque Bourguiba a ôté le voile de la tête de femmes tunisiennes devant les caméras !
La politique de la France et de Bourguiba et d’autres a engendré le « spectre du célibat »
Aujourd’hui, force est de poser cette question : la politique de la France et de Bourguiba et autres, qu’a-t-elle engendré en vérité ? Eh bien elle a engendré un «spectre » qui dévoile non seulement les femmes, mais anéantit des générations entières. Le nom de ce « spectre » est « le célibat », c’est-à-dire les vieilles filles. Un qualificatif gênant et plein de lourdeur, qu’un grand nombre de nos sœurs rejettent pour son humiliation envers les femmes en général, car confisquant leur avenir.
D’autres l’assument à contrecœur, n’ayant pas de choix, la flamme de l’espoir s’étant malheureusement éteinte ou presque.
Ainsi, en écartant toute polémique, c’est les statistiques qui parlent. Des chiffres effrayants font que le célibat, ou le retard pour le mariage, est un phénomène grave et terrifiant, au sein de nos sociétés musulmanes en particulier, et invite à l’étude et la recherche pour en comprendre les tenants et aboutissants, et pour y faire face.
Des chiffres effrayants sur le célibat au sein de nos sociétés arabo-musulmanes :
Des sources officielles mentionnent que le nombre de « vieilles filles », en retard pour le mariage, a atteint un chiffre faramineux en Algérie :
– 11 millions de célibataires qui ont dépassé l’âge de 25 ans, dont un nombre de 5 millions ayant dépassé l’âge de 35 ans.
Ces mêmes sources citent le nombre de 200.000 femmes célibataires chaque année.
Les chiffres affichés par l’Office National des Statistiques, au cours des 3 dernières années, montrent un nombre de 4 millions de filles non-mariées, ayant atteint l’âge de 35 ans.
56.000 cas de divorce, ont été enregistrés en 2016.
Un nombre de 41.000 femmes ayant un travail rémunéré, divorcées (le plus grand nombre de cas de divorces enregistré parmi la catégorie d’âge entre 20 et 30 ans).
– En Égypte, une étude de l’Agence Centrale des Statistiques indique que le nombre de personnes célibataires ayant atteint l’âge de 35 ans est de 9 millions de personnes dont 3 millions de femmes et jeunes filles et 6 millions d’hommes.
-Une statistique du Ministère Saoudien de la planification montre aussi que le nombre de femmes célibataires ayant 30 ans s’élève à 1.900.000.
– l’étude montre que 50% des jeunes Syriens sont célibataires et 60% des Syriennes ; 55% en Jordanie.
– Dans le même contexte la même étude montre, le nombre de célibataires atteint 20% au Soudan et en Somalie.
–En Irak, 85% de femmes ayant l’âge de se marier et dépassant l’âge de 35 ans, se retrouvent célibataires, à cause de l’occupation américaine.
Le réseau internet « La Russie Aujourd’hui » a diffusé une infographie qui donne beaucoup de détails sur le phénomène du célibat dans 15 pays arabes, à savoir l’Egypte, le Bahreïn, le Yémen, le Koweït, le Qatar, la Libye, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Irak, la Syrie, les Emirats Arabes Unis et le Liban Et malgré que quelques-uns des pays cités viennent à égalité, concernant les pourcentages, il s’est avéré, non sans étonnement, que l’Egypte ne compte pas parmi les pays qui souffrent le plus de ce phénomène.
Par contre c’est le Liban, qu’on aime qualifier de « pays des beautés » qui en souffre le plus. Le classement selon le pourcentage des personnes célibataires s’établit comme suit :
– Le Bahreïn est classé au dernier rang, où il existe 25% de cas recensés.
– Ensuite vient le Yémen, avec 30% de cas.
– Au 8ème rang on trouve le Koweït, le Qatar et la Libye, avec un pourcentage de 35%.
– L’Égypte et le Maroc sont classés au 7e rang, avec 40% de cas.
– Suivent l’Arabie Saoudite et la Jordanie, où le pourcentage atteint 45%.
– L’Algérie compte 62% de célibataires.
– L’Irak et la Syrie en totalisent 70%.
– Les Emirats occupent le 2e rang avec 75%.
– Quant au Liban, il enregistre le pourcentage le plus élevé avec 85% de cas.
– Par contre, le pourcentage le plus bas est enregistré en Palestine, car il n’y a pas plus d’une femme sur cent qui est « vieille fille » (عَانِس) !
Une récente étude révèle le ciblage de la famille par les Nations Unies:
Cette étude, qui a pour titre Les chartes/conventions internationales et leur impact sur la destruction de la famille, par le Dr Kamelia Helmy (Thèse de doctorat à la faculté de la charia et des études islamiques, Université de Tripoli-Liban, 2019) analyse les textes des conventions internationales les plus importantes qui composent le « système de droit international des droits de l’homme« , ainsi que l’application du contenu, des stratégies et des mécanismes de ces conventions (4).
Il en ressort que la mise en œuvre de ces conventions conduit à la destruction complète et au déracinement de l’institution familiale de ses racines naturelles, ce qui représente une menace non seulement pour les sociétés musulmanes, mais pour toute l’existence humaine.
CONCLUSION :
Enfin, n’est-il pas grand temps, pour les « plannings familiaux » importés d’Occident, d’ouvrir la voie à d’autres solutions, plus bénéfiques, et plus efficaces, proposées par nos savants et nos universitaires, afin d’arrêter, et en toute hâte, cette crise galopant à une vitesse inouïe ?!
Ou bien sommes-nous confrontés à des « signes précurseurs de la fin des temps», que le Prophète (SAWS) a prédits, en annonçant : « l’un des signes de la fin des temps : la propagation de l’adultère et de la fornication, la grande consommation d’alcool, la chute du nombre de mâles, la montée du nombre de femmes, à un point, où cinquante femmes n’auront qu’un seul tuteur (mari). »
Références:
*/- Ref: Etude de l’auteur In Le jeune Musulman Magazine, n° 41- Avril 2021
(1) -Hadith – Sahih Al Boukhari, D’aprés Anes Ibnou Malik:
حَدَّثَنَا حَفْصُ بْنُ عُمَرَ الْحَوْضِيُّ، حَدَّثَنَا هِشَامٌ، عَنْ قَتَادَةَ، عَنْ أَنَسٍبن مالك ـ رضى الله عنه ـ قَالَ لأُحَدِّثَنَّكُمْ حَدِيثًا سَمِعْتُهُ مِنْ رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم لاَ يُحَدِّثُكُمْ بِهِ أَحَدٌ غَيْرِي، سَمِعْتُ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم يَقُولُ « إِنَّ مِنْ أَشْرَاطِ السَّاعَةِ أَنْ يُرْفَعَ الْعِلْمُ، وَيَكْثُرَ الْجَهْلُ وَيَكْثُرَ الزِّنَا، وَيَكْثُرَ شُرْبُ الْخَمْرِ، وَيَقِلَّ الرِّجَالُ، وَيَكْثُرَ النِّسَاءُ حَتَّى يَكُونَ لِخَمْسِينَ امْرَأَةً الْقَيِّمُ الْوَاحِدُ ».
(2) – Article de l’auteur, In Hoggar Institut :
اليوم العالمي للمرأة و واقع العنوسة في مجتمعاتنا ..أرقام مفزعة و بالملايين ؟ (hoggar.org)