« On vous a crée de mal et femelle, et on vous a mis peuples et tribus pour que vous vous connaissez, le meilleur de vous est le plus croyant ». Le Coran.
Aux antipodes du verset signalé dessus, se développe en Europe des lumières, et aussi bien avant, -où les Romains considéraient les autres peuples comme barbares- une pensée basée sur la supériorité de la race, elle regarde les trais physiologiques et compte mettre des frontières physiques, linguistiques et culturelles pour conserver la pureté de la race. La pensée raciste est connue davantage par l’aryanisme juif et Allemand et aussi algalis. Les français ne sont pas en reste, même si à la base, ils sont un mélange : gallo-romains et francs-gaulois. Et comme le pense le philosophe Allemand Johann Gottlieb Fichte (1762-1814), « le français est le latin plus quelque chose, ce quelque chose est la littérature ». Les hommes de lettres ont parlé, Michelet, De Maiste, Hugo, ils ont évoqué à leur tour une forme d’aryanisme français.
Le terme « race » fait pour la première fois son entrée par la contribution du philosophe français, François Bernier (1620-1688). Celui-ci développa son idée sur le nationalisme excessif ayant abouti à ses extrêmes avec l’arrivée du nazisme au 20éme siècle. Couleur de peau, taille, couleur des cheveux, forme de crânes, différences physiologiques, spécificités culturelles, et tous ce qui amène et appelle à se distinguer des autres. Dans ce domaine, Fichte, le philosophe Allemand, précise qu’il y a quartes races humaines dites intactes et distinctes : « chacune ayant ses ancêtres intellectuels, moraux et psychologiques propres : Europoeus albus : ingénieux, inventif, blanc sanguin. Il est gouverné par les lois. Américains rubescens : contents de son sort, aimant la liberté..basané, irascible. Il se gouverne par les usages. Asiatucus : orgueilleux, avare, jaunâtre, mélancolique. Il est gouverné par l’opinion. Afer niger : rusé, paresseux, négligeant, noir, flegmatique. Il est gouverné par la volonté arbitraire de ses maîtres ».
La pensée de Fichte débouche sur l’idée de la pureté de la race allemande unie par la langue et aussi par une religion purifiée et réformée par le luthérianisme. Ce peuple missionnaire qui doit accomplir sa tâche de créativité et de mouvement, met ses frontières culturelles, physiques et linguistiques hors de porté, et fait des allemands un peuple à part. Il inaugure, à travers son étude de la nation Allemande, le nationalisme nourrit du pangermanisme. Pour que règne l’Allemagne, et préserve la pureté de sa race, il ne faut pas qu’elle se mélange avec d’autres peuples. Ce qui parle la même langue, précise encore Fiche dans son ‘’discours à la nation Allemande’’, « s’appartiennent les unes aux autres et forment naturellement un tout indissociables. Ce peuple ne peut accueillir en son sein aucun peuple d’origine et une langue étrangère et se mêler à lui, sans perdre son propre originalité et sans troubler gravement la progression uniforme de sa culture. C’est de cette frontière intérieure, tracée par la nature spirituelle de l’homme, que découle la délimitation extérieure de son habitat ».
Une fois la nation purifiée, elle pourra accomplir sa mission, c’est pourquoi, elle représente les forces vives et devient un devoir et un sacrifice commun. La moralité suprême qu’elle crée consiste à subordonner le moi personnel à la collectivité à condition que le gouvernement qui s’en charge doit porter la nation dans ses résolutions et constitue une morale adéquate et indépendante. Le fait que le peuple Allemand est un peuple primitif, il a pu garder l’esprit originel de progresser dans son espace naturel qui est la culture Allemande. De ce fait, le nationalisme a besoin d’une direction, mais il ne faut pas qu’il soit élitiste car, la notion de la nation qui veut dire aussi peuple est beaucoup plus importante que l’Etat ; elle le dépasse dans le temps. La nation est la même, et elle crée selon ses besoins et selon ses circonstances l’Etat qui lui correspond. Tout allemand, en ce sens, précise Fichte, « a deux allégeances, l’une à l’Etat pour substance, l’autre à la nation pour les réalités idéales. La première est inférieure et les Allemands comme les Grecs ont pu ou dû souvent changer l’Etat pour échapper, par exemple, à une persécution ». La nation Allemande doit être fermée sur elle-même, et doit garder ses frontières imperméables. Fiche condamne explicitement tous genre de mélange ou d’émigration. Ces particularités invisibles de la nation, cachées à ses propres constituent selon lui « l’élément qui la rattache aux sources originelles et la vie, c’est en elles que se trouve la garantie de la dignité, de ses vertus et de des ses mérites à venir ; lorsque ces particularités sont émoussées par des mélanges ou des frottements, l’uniformité banale qui s’ensuit entraine une cession entre l’humanité et sa nature spirituelle, et tous les individus se trouvent confondus dans la même déchéance ».
Une fois son développement avancé, Fichte introduit une autre idée, aussi originelle soit-elle, celle basée sur le mythe aryen, une conviction quasi religieuse qui pense qu’un peuple est plus supérieur qu’un autre ; il précise qu’il existe des races prodigieuses et prédominantes qui sont hors du peuple juif ; il défie par ce biais, l’idée du peuple élu ayant son mythe et son aryanisme propre, et c’est apparemment ce défi qui a été mis en pratique sur le champ des batailles de la deuxième guerre mondiale, où, nous avons assisté, à l’affrontement de ces deux aryanismes : juif et allemand.
La pensée raciste s’est développée par la suite dans toute l’Europe, et fut représentée par un ensemble de philosophes convaincus de l’idée, et restés dans l’obstination durant pratiquement deux siècles. Pierre Camper, anatomiste Hollandais (1722-1789), inaugura la crâniologie ; Maupertuis (1698-1759) conçus l’idée d’une sélection d’une race humaine supérieure ; Buffon (1707-1788) ne doutais pas de la supériorité de la race blanche, même s’il soupçonnais que les races évoluent ; Wig Von Schlözer (1735-1808) pensais que la langue a une influence considérable dans la pureté de la race, il avait distingué deux familles de langues, les unes ’’sémitiques’’ et les autres ‘’japhétiques’’. Anquetil du Payron (1731-1805) s’est beaucoup intéressé à la langue perse, et voulais trouve des liens avec la langue germanique et la sacralité du livre du Zoroastrisme, son lien avec le grec et le latin. Et, finalement, Sir William Jones (1746-1794), grammairien et juriste britannique a démonté la même chose en expliquant les liens entre les langues indoues et les langues européennes.
L’aryanisme n’est pas seulement spécifique aux Allemands, certes, pour des raisons que nous avons évoquées, cette idée s’est beaucoup développée en Allemagne, mais elle s’est répandue dans toute l’Europe. En France, les saint-simoniens, Pierre Leroux, Proudhon, Michelet, puis, De Maistre, aussi Tocqueville et Hugo évoquent l’aryanisme français. Dans « La Bible de l’humanité », Michelet (1798-1874) tend à relativiser la Bible hébraïque et à faire s’approprier par les Aryens l’essentiel du message biblique. Louis Jacolliot, (1837-1890) un écrivain français, prétend que Moïse et Jésus ne sont que des imitateurs d’écritures hindoues antérieurs. Il y a selon lui, deux races nobles, les Sémites et les Aryens, mais les premiers, parés avoir inventé le monothéisme et ainsi accompli leur mission, sont déchus et n’ont plus rien à dire, tant disque les seconds vont dominer désormais le monde par la science et la raison. Le mythe aryen s’est approprié l’écriture sainte comme si la supériorité est divine et le peuple élu par Dieu est celui qui reçoit un message divin. L’aryanisme s’est développé aussi en Amérique comme une forme de racisme contre les noirs, réduits à l’esclavage. Dans les autres pays anglo-saxons comme l’Angleterre, la spécificité de ce pays a fait en sorte que l’écriture biblique est difficilement attaquable malgré le développement du darwinisme, l’environnementalisme (Stewart Mil) l’évolutionnisme (Herbert Spenser). Le débat sur la race a émigré en Angleterre, plutôt, c’est là où il a trouvé son effervescence ; il a prit naissance en parallèle de la naissance des races dés leur origine, leur influence sur le sort de l’histoire. Mais l’aryanisme européen en général, fut pour longtemps confronté à l’aryanisme juif, celui-ci a cherché, à travers son idéologie biblique de soumettre les autres, car, il croit, en regardant son histoire, être le peuple élu. L’aryanisme européen, spécialement en Allemagne a prédominé, il est apparu comme une origine distinguée faisant des Allemands une race pure. Et c’est en Allemagne qui a eu l’affrontement entre les deux aryanisme. Benjamin Disraeli (1804-1881), homme politique anglais, d’origine juive, pense ce n’est pas possible de détruire une race productive sur le plan intellectuel tel le peuple juif. Car, malgré des dizaines de siècles de dégradation écrit-il, « l’esprit juif exerce une vaste influence sur les affaires européennes. Il n’y a pas de grands mouvements intellectuels en Europe auquel les juifs ne prennent pas une grande part. Les premiers jésuites furent des juifs : la mystérieuse diplomatie trouble tellement l’Europe occidentale est principalement conduite par les juifs ; cette révolution puissante, qui se prépare en ce moment en Allemagne, et qui, si peu connu en Angleterre, deviendra un seconde et plus vaste réforme, se développe en son entier sous les auspices des juifs, qui monopolisent presque les chaires professorales d’Allemagne ».
Les études sur les races de Joseph Arthur de Gorbineau (1816-1882) avec son « Essai sur l’inégalité des races humaines », ont donné un nouveau souffle . Il a réfuté la modernité et ce qu’elle a apporté comme révolution contre les origines, les valeurs, et l’esprit qui devrait être intacte. Il pensait que le progrès, dit politique, représenté par la démocratie est ruineux pour la race blonde ; cette dernière qui a le monopole de la beauté, de l’intelligence et de la force ; elle porte en elle un instinct social incompatible avec le croisement et le métissage car, tout mélange peut nuire à sa pureté. Il regrette le fait que la race balance est envahit par les étrangers qui commencent au fur et mesure à la bâtardiser ; il explique aussi comment elle est tombé en désuétude. L’espèce blanche écrit-il, a désormais disparu de la face du monde. « Après avoir passé l’âge des Dieux, où elle était absolument pure ; l’âge des héros, où les mélanges étaient modérées de force et de nombre ; l’âge des noblesses, où des facultés, grandes encore, n’étaient plus renouvelée par des sources taries, elles s‘est acheminée plus au moins promptement, suivant les lieux, vers la confusion définitive de tous ces principes ». De Gorbineau développe encore plus loin que « la part du sang ayan, subdivisé déjà tant de fois qui existe encore dans nos contrés, et soutien seul édifice de notre société, s’achemine chaque jours vers les termes extrême de son absorbation ».
Le débat sur les races, commencé en Angleterre, a continué en Allemagne, où il avait trouvé son chemin de prédilection ; il s’est identifié à l’idée de la pureté de la race, en faisant réagir des philosophes comme Schelling (177-1854) qui avait précisé de sa part, que les races sont des effets des événements spirituels ; les blonds y compris les juifs ont un destin à s’élever au divin, les noirs non ; la traite des Noirs est donc justifiée, même si elle est atroce. Dans le même ordre d’idée, Hegel pense que le Nègre est un sous-homme, le Nègre écrit-il « représente l’homme naturel dans toute sa sauvagerie ; il faut faire abstraction de tout respect et de toute moralité si on veut le comprendre ; on peut rien trouver dans son caractère qui rappelle l’homme. Cette condition n’est susceptible d’aucune évolution ni d’aucune culture ». La civilisation se trouve en Asie et a émergé en Europe, en Allemagne, l’Afrique est écartée, elle n’est pas entrée dans l’histoire. Alors que d’autre part, dans le contexte européen, parce que la réforme de la religion est purement germanique, Hegel se demande pourquoi la réforme a touché les germains et non pas les slaves et les latins. « Pour les slaves, leur inculture est une explication suffisantes. Mais les latins erraient autant et plus cultivés que les germains ». Mais, il y’a donc une explication, celle de Fichte qui pense que : « la pure intériorité de la nation germanique a été le terrain véritablement propre à l’affranchissement de l’esprit ; les nations latines, au contraire, ont eu plus profond de leur âme, dans la conscience de l’esprit, conservé la division ».
Au début des études anthropologiques à la fin du 19 siècle, l’intérêt porté à l’étude de la race s’accentue par la distinction des Aryens, belons et dolichocéphales, mélangés en Europe à une population aborigène brune et brachycéphale. Le côté Ouest de l’Europe est un mélange, le côté Est est resté pur. Cette idée plus au moins semblable à un mythe l’avait emportée ; elle est devenue une cristallisation idéologique, et la réalité d’une race supérieure, comme berceau de l’humanité née en Allemagne. Et puisque l’aryanisme allemand ne trouve que l’aryanisme juif comme concurrent, l’hostilité aux juifs commence à se développer partout en Europe, elle se nourrit de l’anthropologie physique précisé dans les propos antisémites de l’anthropologue français Réne Verneau (1852-1938) qui écrit dans ce domaine que « la vie extérieure d’un Israélite ne se distingue du commun que par sa malpropreté, sa cupidité, son caractère obséquieux, son observance du sabbat, sa culture de ne manger que certains viandes », ou encore ce que Gustave le Bon (1841-1931), l’avait écrit dans « La psychologie des foules » : « les juifs n’ont possédé ni arts, ni sciences, ni industrie, ni rien de ce qui constitue une civilisation. Ils n’ont jamais apporté la plus faible contribution à l’édification des connaissances humaines. Aucun peuple n’a laissé, d’ailleurs, de livre contenant des récits aussi obscènes que ceux que renferme la Bible à chaque page. On peut parcourir tout les livres religieux du monde, tels que les Védas, l’Avesta, les écrits bouddhiques, le Coran, etc., sans rien y trouver de pareil. Entre ses sentiments, ses idées et ceux des peuples aryens, existent de véritables abimes ».
Finalement, les théories de l’anthropologie physique ont été abandonné par la suite par les philosophes toute en laissant une bipolarité entre race juive et race germanique, opposé jusqu’à l’affrontement et jusqu’à la guerre. Avec l’union pangermanique, créé en 1890, les projets expansionnistes panallemands se précisent : il y aura des transferts massifs de population, les Allemands dispersés à l’Est seront ramenés dans la patrie. Les juifs seront expulsés en Palestine, tous les territoires à l’Oust du Dniepr seront annexés. L’union pangermanique, liée à des milieux d’affaires, financera, sous la République de Weimar, les groupes antisémites et nationalistes. D’autant qu’un nouveau thème est mis en avant par l’Union : il faut écraser la sociale démocratie qui est essentiellement juive.
Voila comment s’est terminée l’histoire du racisme, entant que pensée et façon de voir la vie et le monde. C’était l’histoire des siècles précédents, mais l’aryanisme a continué à exister jusqu’à nos jours et s’incarner dans la domination et l’hégémonie. Comme on le sait, la force de la nation est sa démographie, et si le renouvellement d’une population doit avoir le taux de 2,9, la France de nos jours et, surtout l’Allemagne, l’ancêtre de l’aryanisme, est-elle sûr que le taux de natalité est capable d’assumer la relève, jusqu’à quel point la race contribue-t-elle à faire les nations ? Nous sommes devant deux visions, celle d’une nation pure, ou celle d’une nation diverse, et puisqu’aujourd’hui nous sommes un mélange ; il est difficile de faire l’épuration.
Hammou Boudaoud
4 avril 2017