Le Cheikh Ali Benhadj, Vice-Président du Front Islamique du Salut, est un homme dans la soixantaine, de nature frêle et maladive ; en particulier des suites d’une injuste et pénible détention de 12 années – 1991 / 2003 – pour délit d’opinion… ; détention édictée au Tribunal Militaire qui l’a jugé, par les généraux putschistes et Criminels de Guerre restés, eux, impunis à ce jour. Cet homme qui est fils de Chahid, est l’objet depuis sa sortie de prison, il y a près de 15 ans, d’une véritable persécution policière qui le prive de ses Libertés Individuelles les plus élémentaires. En particulier, depuis presque un an, celle de se rendre à la Mosquée de son choix, pour y accomplir la Prière du Vendredi.
En ce Vendredi 24 Février 2017 vers 12h.20, et selon des témoignages dignes de foi – dont celui du principal témoin qu’est le Cheikh lui-même – plus d’une dizaine de policiers sortis de 6 véhicules 4/4 de marque Nissan qui étaient en attente au bas de chez lui se ruèrent sur lui en lui portant sauvagement des coups sur tout le corps. Un violent coup de pied décroché par un policier lui a fracturé la cheville gauche ainsi que l’a diagnostiqué le Service des Urgences Traumatologiques et de Radiographie de l’Hôpital de Ben Aknoun où il a subi un plâtrage du pied gauche, après que sa famille l’y a transporté, une fois qu’il a été relâché – sans le moindre soin – du Commissariat vers 14h.30…
Le Cheikh Ali Benhadj est actuellement immobilisé chez lui à Kouba, victime de Coups et Blessures – au sens plein du Droit Pénal – par des policiers. Des policiers sans doute encouragés par les déclarations inacceptables du Directeur de Cabinet du Président, Ahmed Ouyahia, qui a clairement affirmé qu’il assumait – contre le Droit de ce pays – les instructions données au Corps de la Police pour réprimer les Libertés d’un Citoyen devenu gênant pour un pouvoir illégitime et mafieux totalement discrédité, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Cette situation ne peut pas, et ne doit pas en rester-là.
Deux hommes en particulier – le général Abdelghani Hamel, chef de la police et le Directeur de Cabinet du président, Ahmed Ouyahia – tous deux se voyant déjà des successeurs potentiels du Chef de l’Etat, devront répondre un jour ou l’autre, de cette montée de la répression policière contre les citoyens en général et dont la meilleure illustration est précisément cette persécution sans nom, contre un citoyen – le Cheikh Ali Benhadj – dont le seul crime est d’assumer ses convictions idéologiques, en particulier, en dénonçant la corruption et l’arbitraire d’un régime qui déshonore notre pays. Deux hommes qui semblent s’être totalement affranchis de toute obligation de réserve, de tout sens de la hiérarchie, de toute précaution de légalité ; et ne parlons surtout pas de préoccupation morale… Comme s’ils s’étaient découverts subitement, qu’ils étaient devenus les maîtres effectifs de cette Algérie en perdition. De cette Algérie en déshérence, dont le Peuple, premier concerné, ne connaît rien du sort mystérieux d’un président qu’il est censé avoir.
Considérant les restrictions imposées par le régime en place à Alger, aux libertés d’action citoyenne, nous sommes un groupe de citoyens, de toutes conditions sociales, de toutes sensibilités politiques, qui avons pensé nous adresser directement, par-dessus la tête du régime, à la communauté de nos concitoyens algériens à l’étranger. En particulier en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, afin qu’ils relayent la dénonciation du régime, à travers les organisations ad-hoc – et de la manière dont ils conviendront – nos efforts pour la défense des Droits et des Libertés du citoyen Ali Benhadj, qui refuse de tomber dans le piège de la confrontation et de la violence où le régime de la forfaiture cherche à le faire basculer, dans le dessein inavoué de ranimer tant soit peu ce qui lui reste de vie, en faisant de nouveau, verser le sang des algériens, comme il l’a fait durant toute la décennie de la guerre civile…
Les Droits et Libertés du citoyen ne se mesurent pas à l’aune des sensibilités idéologiques, ethniques ou culturelles de chacun. Ces Droits et Libertés sont Intangibles et Indivisibles, c’est-à-dire non sélectifs.
Abdelkader Dehbi
25 février 2017
Un commentaire
RE: L’interminable calvaire du Cheikh Ali Benhadj
je pense que fracturer le pied de Ali est une solution politique bien étudiée à l’avance pour l’immobiliser. Je ne sais pas.
Une chose est certaine, les hommes libres dérangent la déesse république.