Hier 7 janvier 2014 je m’étais réveillé à 1 heure trente du matin. Je ne pouvais plus me rendormir. A 7 heures, j’étais debout afin de me préparer pour me rendre au bourg avoisinant pour d’autres ennuis au tribunal. Dans le taxi un voyageur m’avait appris que des citoyens avaient fermé le siège de l’APC… alors que j’avais vu sur le chemin vers la station de taxis des affiches affirmant que d’autres citoyens étaient satisfaits de la liste des bénéficiaires de logements sociaux !
Je me souviens, que deux ou trois jours avant l’affichage de la liste de bénéficiaires de logements sociaux, j’avais été voir encore une fois le maire de Boghni. Auparavant, je n’avais pas cessé de me rendre à plusieurs reprises chez les services de la daira (dénomination de la sous-préfecture en Algérie).
C’était donc un mardi journée de réception à l’APC. Je l’avais donc de nouveau prié d’intervenir afin de régler les problèmes que l’administration locale m’avait créé, en lui rappelant ma visite durant le mois de carême passé en 2013 (1). Il m’avait promis son aide afin de réparer tout le mal qu’on nous avait causé. J’avais quelques espoirs en ses mots mais je ne l’avais pas cru vraiment tant je connais les dysfonctionnements de l’administration, les dénis de droits etc… qui existent en Algérie.
La vox-populi a-t-elle raison d’exprimer que les « élus » de tous bords ne viennent que pour leurs intérêts et régler leurs affaires ? Beaucoup n’ont plus de doutes à ce sujet…
J’avais donc dis au président d’APC que ma demande de logement date de 1994 (2) et qu’avec ma famille nous avions souffert les martyres depuis tout ce temps. Notre maison est attenante d’un celibatorium de police (avant c’était le siège du commissariat de Boghni). Durant les émeutes, des policiers lançaient de leur terrasse des bombes lacrymogènes et les émeutiers de gros cailloux, on voyait passer tout cela au-dessus de nos têtes. Je ne vais pas m’attarder sur cette situation que tout un chacun peut deviner…Rien ne m’oblige à vivre stressé dans un quartier bouclé.
Puis il y a un peu plus de deux années, ils ont autorisé une confiserie à s’installer au milieu de nos maisons alors qu’une zone industrielle existe en dehors de la ville. Pour nous mener une vie infernale : le devant de nos portes étant transformé en parking et les bruits tonitruants des moteurs de la fabrique perturbent notre sommeil jours et nuits et les week-ends. Toutes mes lettres aux autorités locales sont restées lettres mortes durant plus d’une année et demie avant que le courage d’un industriel convainc les voisins à pétitionner.
Si les moteurs se sont tus (ils essaient de trouver des solutions pour éliminer les bruits infernaux jours et nuits) deux ou trois jours avant l’affichage de la liste de bénéficiaires de logements sociaux, ce n’est pas encore gagné pour nous…
Je n’ai jamais rien attendu des autorités. Mon père avait bossé toute sa vie pour nous construire une maison. Mais ces messieurs les responsables doivent comprendre que nous avons des droits en ce pays, des droits à travailler, à la quiétude dans nos logis et de jouir des richesses de ce pays. Et je sais ne pas être le seul brimé, beaucoup de mes concitoyens souffrent des mêmes maux.
Nourdine Amokrane
8 janvier 2014
Références :
1) http://www.lematindz.net/news/12158-en-algerie-cest-fou-ce-quon-sen-fout-du-peuple.html
2) http://www.lematindz.net/news/13247-monsieur-le-chef-de-cabinet-du-wali-de-tizi-ouzou.html