Mohamed Tidjani n’a pas brandi le drapeau [NDR: voir article ci-bas], c’est un mythe, puisque je faisais partie avec mon cousin Saïd Benaïssa, de ceux qui ont entonné depuis, le haut des Champs Elysées, et sur près d’un kilomètre, les champs patriotiques, Min Jibalina, et Allahou Akbar, chansons qui ouvraient la « Voie de l’Algérie », radios sur Tanger international, Tunis, et le Caire « Saout Al Jazair’ et Saout al’arab…
Nous avons mis à peu près 20 minutes, pour arriver devant la tribune officielle, et c’est là que nous avons levé les drapeaux et les pancartes, en arabe et en français, qui réclamaient l’indépendance de l’Algérie. Devant la tribune officielle, nous avons marqué le pas, durant 10 bonnes minutes.
Les militaires nous avaient arrêtés, comme étudiants grévistes, et ils nous ont conduit en France, par bateaux, pour nous « rééduquer », et ils nous avaient mis dans un camp à Maisons Laffite, avec lever de couleur chaque matin, et tenues militaires. Lors d’une sortie deux jours avant le 14 juillet, 1958, au bois de Vincennes, je me suis sauvé avec mon cousin et avons sauté des camions militaires, nous étions près de 2000 étudiants, dont quelques 1500 français pieds noirs, et beaucoup de « bleus de chauffe », Algériens intégrés, dans nos tentes pour nous espionner.
Nous avons joué le jeu, et assistions assidument aux lavages de cerveaux, sauf que la veille du défilé, nous nous sommes sauvés, en sautant des camions. Pour notre part, nous sommes allés, en passant de force, les poinçonneurs, qui ont rigolé, vu que nous étions en tenues militaires, en métro, vers l’adresse de mon oncle Si Mohand Aït Saadi (Roulo), Rahimahou Allah, qui était un grand responsable de la Fédération de France, et nous nous sommes retrouvés dans le bistrot d’un parent par alliance, Si Mohamed Aït Medhi, dans le XV.
Comme il n’y était pas, on nous a mis dans la cave, où nous avons subi un interrogatoire, du fait de notre tenue militaire. Le soir, quand il est arrivé, avec ses compagnons, et qu’il fut informé, il est descendu dans la cave, d’où il nous a délivré, puis, nous avons diné avec eux. Ils nous ont emmené dans un hôtel, et le lendemain ou surlendemain, ils nous ont accompagné vers le camp à Maisons Laffite, où nous sommes entrés sans problèmes; ils était heureux que nous réintégrions le camp. Sauf que mon parent et les frères de la Fédération, dont Tahar Bouaziz, avaient trouvé là l’occasion, de nous « utiliser » pour faire entrer dans le camps, les drapeaux et les pancartes préparées…
Nous avons distribué les pancartes et les drapeaux, et le jour du défilé, nous les avons sorties, après les avoir cachées, dans les drapeaux et les pancartes » Algérie Française »… Ce qui nous a permis de créer la surprise et surtout, de CONVAINCRE De Gaulle, que le peuple algérien, EXIGEAIT l’indépendance.
D’ailleurs, avant d’arriver devant la tribune officielle, nous avons été applaudis, par les spectateurs français, qui assistaient au défilé, et étaient contre le PUTSH du 13 mai 1958…
Abdel Madjid Ait Saadi
17 juillet 2103
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Cela s’est passé en 1958 sur les Champs Elysées : Un drapeau algérien au défilé du 14 Juillet
Qui se souvient du défilé du 14 Juillet 1958 sur les Champs Elysées? Ce jour-là, le jeune Mohamed Tidjani brandit le drapeau algérien devant la tribune officielle!
A l’occasion du défilé traditionnel du 14 Juillet 1958 sur les Champs Elysées, le 5ème bureau de l’armée française, chargé de l’action psychologique et dirigé par le colonel Godard, avait réuni 4000 Algériens pour participer aux festivités à Paris. Il promettait de montrer à l’opinion internationale les résultats de «la fraternisation».
Le 14 Juillet, fête de la Révolution française de 1789 est donc célébré chaque année. Au programme, un défilé militaire de tous les corps d’armée, celui de l’Armée d’Afrique, comme les tirailleurs algériens, sénégalais, les harkis, celui de la jeunesse et aussi la masse des notables représentant les colonies. Devant la tribune officielle, il y avait les membres du gouvernement français à sa tête le général de Gaulle, les «officiels» des territoires d’Outre-mer», des personnalités de différents horizons et aussi du corps diplomatique accrédité à Paris. Comme à l’accoutumée, le défilé militaire débutait avec fanfare sous un soleil de plomb. Depuis la tribune et des deux côtés du parcours, les Parisiens applaudissaient. Dans le ciel, la patrouille de France, formée de plusieurs escadrilles, laissait derrière elle, des panaches de fumée tricolore ou formait la Croix de Lorraine, le symbole de la Libération.
Ce fut le tour des 4 000 Algériens; les officiels français étaient fiers «de montrer à la face du monde» que les Algériens sont du côté de la «mère patrie» et que les «égarés de la montagne ne représentent qu’eux-mêmes». Ils ont voulu que le message soit clair, comme ils l’espéraient pour les diplomates présents et surtout pour l’opinion internationale qui s’éloigne du camp de la France et qui exprime sa sympathie pour le peuple algérien en guerre pour son indépendance.
Ce fut le cas notamment du sénateur Kennedy, des pays de l’Europe de l’Est, des pays non alignés, des pays arabes…
Mais lorsqu’ils arrivent devant la tribune officielle, il y eut un coup de théâtre! Un jeune en culotte courte et chemisette blanche, sortit des rangs et s’approcha de la tribune officielle, en brandissant au nez des officiels présents le drapeau algérien! Quel courage! Il savait que ce geste pouvait lui coûter la vie, mais pour l’Algérie il était prêt au sacrifice suprême.
Une onde de choc envahit les occupants de la tribune officielle et les spectateurs. Le drapeau algérien est exhibé pour la première fois au défilé des Champs Elysées!
Le service d’ordre est aussitôt intervenu, empoignant le jeune homme pour le conduire loin de la foule et peut-être pour le remettre «aux services concernés» qui le soumettront à la torture.
Pendant qu’il est conduit de force, des agents commençaient à le maltraiter. C’est à ce moment là qu’un haut responsable de la Croix-Rouge internationale est venu es-qualité à son secours afin de convaincre les agents de ne pas lui infliger des sévices.
Ce fait héroïque sera rapporté par des agences de presse françaises et étrangères. Nous apprendrons et le monde aussi en même temps que nous qu’il s’agit du jeune Tidjini Mohamed âgé de 17 ans (né en 1941 à Belcourt) qui a bravé le pouvoir colonial devant des officiels français et étrangers, ainsi que des centaines de milliers de spectateurs.
Un tel acte a eu alors beaucoup plus de retentissement qu’une action militaire d’envergure de l’ALN dans les djebels. Il a permis, depuis la capitale française, de faire entendre la voix du peuple algérien en lutte pour son indépendance par l’intermédiaire de l’un de ses jeunes patriotes.
Les autorités militaires françaises ne pouvaient que libérer le jeune Tidjini, puisque des témoins l’ont vu lorsqu’il fut «embarqué» par la police. Il sera relâché quelques jours après. Et Tidjini Mohamed ne pouvait rester à Alger, car il risquait d’être repris et assassiné.
Et puis, il ne pouvait résister à l’appel de la montagne pour aller rejoindre ses frères.
Mohamed Tidjini a intégré les rangs de l’ALN dans les maquis de la Wilaya IV. Il ne survécut pas à la guerre comme des milliers de jeunes de son âge. Il est tombé au champ d’honneur vers la fin de l’année 1961 dans la région de Lakhdaria.
Djoudi Attoumi
L’Expression, 14 juillet 2013
Lien : http://www.lexpressiondz.com/actualite/177463-un-drapeau-algerien-au-defile-du-14-juillet.html
2 commentaires
Qui est Rabah Bouaziz, qui m’a remis les drapeuax pour le juillet ?
http://www.tamurt.info/tizi-ouzou-hommage-a-feu-rabah-bouaziz-heros-de-la-revolution-algerienne-2/
Entre I5I et I954, il fréquente des Français de gauche. C’est en Moselle plus exactement qu’il sera élu délégué syndical au niveau départemental au sein de la CGT. A cette époque, les formations syndicales françaises étaient considérées comme les meilleures écoles politiques. C’est donc une aubaine pour Rabah Bouaziz qui eut là une belle occasion pour compléter et enrichir sa formation militante et politique. Hélas, encore une fois, l’homme est dénoncé par un élément du MNA en Loraine. On est au mois d’août de l’année I955. Cette fois-ci, cette dénonciation lui vaudra une arrestation puis l’expulsion en Algérie. Il séjournera de septembre I955 jusqu’à mars I956 à la prison de Barberousse (Alger). Au cous de cette même année I956, Rabah Bouaziz sera libéré faute de preuve quant à son profil d’ « agitateur de danger pour la France ». A sa sortie de prison, l’infatigable militant reprendra son service. En octobre I956, il rejoindra la wilaya IV qu’il a rejoint après avoir contacté les colonels Ouamrane et Slimane Dehles dit « « Si Saddek ». En février I957, après avoir été désigné par Abane Ramdane pour organiser et diriger le second front en France métropolitaine, et ce sur idée et ordre du colonel Si Saddek, il se retrouve à Paris. Dès son arrivée en France, il se retrouve comme membre du Comité fédéral de la Fédération FLN de France et responsable de l’OS et du renseignement. Les opérations militaires menées en France par le FLN à partir de I958 ont changé la vision mondiale concernant la guerre d’Algérie. En I959, Rabah Bouaziz décide de se marier en Allemagne avec la Moudjahida, Salima Sahraoui, permanente de l’OS elle aussi. De cette union naîtront 04 enfants. Et au cours de cette même année I959, le GPRA décide de geler les actions militaires du FLN en France en métropolitaine pour ne pas gêner les négociations qui se profilent à l’horizon. En I962, Rabah Bouaziz est élu d’abor député avant d’être désigné comme préfet (wali) d’Alger par le président de la république, feu Ahmed Ben Bella. Au cours de sa mission préfectorale, feu Rabah Bouaziz rencontrera de grandes figures mondiales à l’instar de Ché Guevara, la cosmonaute russe, Valentina Terechkova, Anita Kroutchev, etc. Notons également qu’après l’indépendance du pays, feu Rabah Bouaziz s’inscrivit à l’université où il obtint son diplôme de juriste.
Le onze octobre 2009, soit un peu plus de 49 ans après l’indépendance du pays, Rabah Bouaziz dit « Saïd » rendit son dernier souffle.
ancien modjahed
Bonjour, vous avez citez dans le défilé du « 14 juillet 1958, le drapeau Algérien brandit aux Champs Elysées » qu’il y avait deux personnes qui ont brandit le drapeau par contre nous étions plusieurs ,un groupe de 400 jeunes Algériens qui étaient habillaient d’un short et une chemise kaki, la veille le 13 juillet 58, dans des tentes militaire, dans la ville la » maison de lafitte »nous avons préparer des pont carte c’était écrit en crayon »TAHIA EL DJAZAIR ,ABAS L’ALGÉRIE FRANCAISE » et des petits drapeaux algériens en papiers le lendemain quand on étaient en défilé sur les champs Elysées devant les tribunes officielles , nous avons crié et brandit les pont- cartes et les drapeaux.Y avait pas que Mohamed tidini et Ammar Layachi et j’était l’un de ces jeunes je venait d’Oran et aussi deux autres qui sont encore vivant que je connait mais les autres sont presque tous morts