Depuis plus de dix ans, le pouvoir dont vous êtes la tête apparente, est devenu plus que jamais synonyme d’injustice et de hogra, de vols et de rapines, de pillage du patrimoine national et de détournements massifs se chiffrant en milliards de dollars. L’impunité régnante autour de vous et de votre entourage immédiat, familial ou étatique, en particulier certains de vos ministres – y compris le premier d’entre eux – est telle que personne n’éprouve plus la moindre gène ni la moindre honte devant les graves accusations de corruption dont ils sont ouvertement et quotidiennement l’objet par la vox populi qui ne se trompe jamais. Particulièrement chez nous.
Vue de l’extérieur, l’Algérie de la « Izza et de la Karama » que vous avez osé annoncer au début de votre mandat, est encore tombée plus bas dans les derniers rangs des Etats voyous corrompus et discrédités. La célèbre photo de votre personnage présidentiel accroché aux revers de veston du criminel Bush – qui regardait ailleurs – est devenue le symbole de l’abaissement de notre pays.
En ces moments graves pour notre pays, j’espère de tout cœur que les émeutes populaires – les émeutes du ras-le-bol contre la hogra et l’injustice sociale – qui se déroulent un peu partout à l’heure qu’il est dans le pays, ne serviront pas de prétexte aux ennemis du peuple algérien – planqués dans les arcanes de l’Etat – pour ordonner des répressions sanguinaires contre le peuple algérien, comme ce fut le cas en Octobre 1988 et au cours de la décennie noire des années 1990.
Le moment semble venu pour vous, M. le Président, de prendre conscience de votre écrasante responsabilité, en faisant preuve d’un dernier sursaut d’honneur, pour sauver ce pays en entamant d’urgence, un processus d’auto-liquidation d’un pouvoir qui porte désormais en lui, toutes les caractéristiques juridiques, morales et matérielles d’un pouvoir en faillite.
A commencer par l’annonce solennelle de l’organisation – sous un délai aussi court que possible – d’élections générales pour la mise en place d’une Assemblée Constituante authentiquement représentative de la volonté du Peuple. Assemblée à laquelle seront immédiatement transférés tous les attributs de la Souveraineté Nationale.
Abdelkader Dehbi
5 janvier 2011
2 commentaires
Du sens de la responsabilité
Salam Alaikoum,
L’Algerie a l’air de bouger en écho à la voisine Tunisie. Quiconque dira que le destin des pays du Maghreb different se rendra compte au regard de l’histoire depuis la nuit des temps jusqu’à l’avènement de l’étoile nord africaine se verra démenti comme je l’espère sera démentie par la volenté inébranlable des peuples cette multitudes de pouvoirs que tout sépare sauf leurs caractères déspotiques, clientélistes, répressifs, vendus aux puissances hégémoniques. J’espère que le peuple algérien ne reproduira pas les erreures du passé et ne voit pas sa lutte travestie. En ce sens les intellectuels engagés ont énorme résponsabilité. Puisse Dieu inspirer les algeriens la meilleure voie du changement.
remake ou espoir
Le pouvoir autiste est insensible aux lettres ouverts, comme d’ailleurs tous les pouvoirs de notre région Afrique du nord.
Ce qu’il faut souligner est que ce sont des jeunes qui, encore une fois ont pris d’assaut la rue pour exprimer leur mal vie, derrière ce slogan de chéreté de la vie,qui, au demeurant est vrai et devrait être le leitmotiv des adultes.L’enseignement qu’il faut retenir:il ne peut leur être opposé aucune promesse quelconque ou aucune valeur tirée de notre histoire récente ou lointaine.
Une autre réponse à ceux qui pense que le peuple est définitivement « castré », une réponse cinglante et qui doit donner à réfléchir.
On ne peut rester insensible aux pressions quotidiennes subies par le peuple; voilà la mondialisation que nous applaudissons.Le marché et l’économie est abandonnée aux prédateurs de tous bords qui dictent leurs lois devant un Etat incapable de s’acquitter de ses missions de puissance publique de régulation: les produits de consommation de base sont le monopole de quelques dizaines d’importateurs et « industriels » qui vont jusqu’à dicter les lois de finances.