Ainsi donc la création de partis politiques, de forces de propositions naissent ou avaient vu le jour dans un tiers-monde encore « sevré » de paroles ; ignoré consciemment par les maîtres du monde (« Insensible aux souffrances des peuples du Sud, à leurs mémoires blessées, l’Occident reste aveugle et sourd, bétonné dans son ethnocentrisme »), dont la philosophie malsaine demeure l’élimination de l’autre afin de vivre toujours plus dans le gaspillage sans frein. Faudrait-il encore des mouvements de libération, des sacrifices d’hommes courageux pour faire entendre raison à ceux surarmés et destructeurs et qui nous accusent nous, nous qui n’avons pas d’empires, qui n’avions réduit quiconque à l’esclavage et qui n’avions colonisé personne, d’être dans l’axe du mal ?
Nous disons donc que c’est difficile de demander aux habitants du tiers-monde, si démunis et désespérés que nous sommes, ce qu’on demande aux Américains et Européens entres autres, face surtout à la nouvelle crise mondiale dont on n’est guère encore sortis. Mais faut-il pour cela que tout un chacun se croise les mains en comptant constamment sur le noyau dur de militants constituant les partis ? Nous entendons les partis de gauche, car généralement ils restent ceux toujours préoccupés de justice sociale et luttant à armes inégales contre ceux avides bien armés toujours insatiables des richesses de ce monde. Cette tendance de n’attendre l’action que de la direction d’un parti ou de celle d’une coordination comme par exemple celle du 19 mars, doit disparaître ou du moins changer et évoluer. Compter tout le temps sur l’autre pour mettre la main à la pâte est si malsain et oser agir ou essayer d’agir est thérapeutique et libérateur. Il faut que nous essayions de sortir de la mentalité d’assistés et se demander, même dans l’extrême déchéance ce que l’on peut faire pour soi, son frère, son parti, l’association qui porte nos aspirations, défend nos intérêts, et surtout comment préserver les biens communs, surtout son pays.
Henri Michaux écrit : « ― L’Abbé : Tu vas à présent aider un autre. Lui apporter la lumière dont il a besoin pour sa conduite. ― Le Nouvel Arrivé : Comment ferais-je ? Moi qui ne peux m’aider moi-même, moi qui attends la lumière ? ― L’Abbé : En la donnant tu l’auras. En la cherchant pour un autre. Le frère à côté il faut que tu l’aides avec ce que tu n’as pas… Avec ce que tu crois que tu n’as pas mais qui est, qui sera là. Plus profond que ton profond. Plus enseveli, plus limpide, source torrentielle qui circule sans cesse appelant au partage. Va. Ton frère attend la parole de vie » (Henri Michaux. Quand tombent les toits)
Nourdine Amokrane
9 novembre 2010
Un commentaire
MESSAGE
COMMENTAIRE DE KARL GRÜNDBERG PRESIDENT DE ACOR sos racisme suisse
Un petit message pour Nourdine.
Le « printemps des peuples » rêvait en 1848 d’un monde, d’une Europe, qui se libère des empires et associe dans l’autodétermination nationale les rêves démocratiques et sociaux forgés dans le cours de la grande révolution française.
Ce sont les Etats-nations, les Etats bourgeois, qui vont prudemment émerger au fil des décennies et des guerres meurtrières.
Sous la cendre froide, comme la fameuse taupe du vieux Karl, l’œuf du phénix, l’oiseau de feu. 1917 à nouveau vit les peuples s’ébranler et l’espoir renaître. Les guerres de libération nationale du tiers monde ont vu surgir un nouveau printemps, éteint à son tour.
De nouvelles répartitions des riches produites nourrissent de nouvelles classes dominantes.
A nouveau surgira, l’oiseau de feu.
Karl