Lundi 9-11 juin 2008
Par Catherine Graciet
Ancien membre des services secrets algériens, le sergent Abdelkader Tigha a officié six ans au CTRI (centre territorial de recherche et d’investigation) de la ville de Blida pendant la guerre civile des années 90. En plein fief des islamistes des GIA. Et au coeur du « vaisseau amiral des généraux algériens » dans leur lutte anti-terroriste qui était à l’époque notamment dirigée par le général Smain Lamari. Escadrons de la mort, tortures, attentats, massacres de civils, moines de Tibhirine… Abdelkader Tigha a été témoin direct ou indirect des heures les plus sombres de l’Algérie.
Puis, en décembre 1999, écœuré, il décide de s’enfuir. S’ensuit une cavale de cinq ans où il transite par Tunis, Tripoli, Bangkok où il est lâché par la DGSE française, Damas, Amman, où la sécurité jordanienne lui sauve la vie, et enfin Amsterdam… La fuite est sa seule issue : son ancien service le traque sans relâche. Abdelkader Tigha est aujourd’hui réfugié en Hollande et publie avec le journaliste Philippe Lobjois son histoire, « Contre-espionnage algérien : notre guerre contre les islamistes » (ed. Nouveau Monde). Son témoignage sort en librairie le 12 juin 2008. « Bakchich » en publie les bonnes feuilles en exclusivité et en trois épisodes.
– J’ai reçu l’accord du commissaire principal pour créer sur le modèle du GIS une brigade anti-terroriste.
Moh se tenait en face de moi. Nous nous sommes embrassés longuement, puis il m’a regardé pour s’assurer que rien n’avait changé dans mon attitude Lui était en pleine forme, débordant d’énergie et de rage. (…) Le GIS était un groupe d’intervention du DRS qu’avait fondé notre gouvernement pour imiter les Français, avec le GIGN. Ils avaient peu servi depuis leur création. Nous n’avions jamais eu de terroristes en Algérie. (…) Quelques jours plus tard, Moh m’a présenté plusieurs hommes. Des policiers volontaires qui avaient accepté de rejoindre cette nouvelle équipe de choc. De simples policiers, agents de l’ordre public, de la circulation ou de la protection de sites sensibles. Ils n’avaient aucune expérience dans la lutte antiterroriste, mais comme disait Moh : « c’est en courant qu’on apprend à courir. » (…)
Pour l’équipement de ses hommes, Moh s’est débrouillé. Des tenues bleu nuit et des cagoules noires pour éviter aux volontaires des représailles contre leurs familles. L’armement est plus succinct et classique. Des kalachnikovs russes, de calibre 7,62 mm, et des jumelles de nuit. Ce n’est pas énorme, mais nous pensons tous qu’il suffit largement à la mission. Pour parfaire le tout, la direction du matériel de la GSN a décidé d’attribuer à Moh et à ses hommes une douzaine de 4×4 Nissan. Une fois l’équipement distribué, Moh leur a expliqué longuement le boulot. Longuement, car personne n’avait chassé de terroristes de sa vie ! Maintenant les terros s’appellent les « tangos » à cause de l’indicatif radio, et le groupe de mon frère, à cause des tenues bleues et des cagoules, les gamins les appellent les « ninjas » ! Comme dans les films de kung-fu qu’on allait voir à Blida le samedi soir quand on était gamins. Les ninjas contre les tangos !
Très vite, les hommes de mon frère élargissent leurs compétences territoriales. Les interventions les mènent de plus en plus loin, dans toutes les régions rurales, empiétant de plus en plus sur les prérogatives de la gendarmerie nationale. (…) Dès qu’il y avait des suspects en mouvement, ils sautaient dans les 4×4 et agissaient aussitôt. A ce rythme, tout le personnel passera bientôt ses jours et ses nuits au commissariat central. La chasse aux terroristes était devenue leur seule préoccupation. Très vite, les résultats obtenus amènent d’autres policiers à se rallier à nous. Les rangs de ces brigades grossissent au rythme des assassinats et des attentats des islamistes. C’est un engrenage fatal dans lequel nous avons mis un doigt, puis deux. Maintenant, c’est la main qui est en train d’y passer. Ceux d’en face nous ont communiqué leur goût du sang.
Vengeance
Smain Lamari avait appris l’existence de ces nouvelles brigades, et il voulait en rencontrer l’initiateur. Le soir, à son retour, Moh était très excité. Avec Smain Lamari, ils avaient discuté longtemps ensemble.
— Il m’a dit que nous n’allions plus travailler seuls et qu’il veut organiser la lutte antiterroriste à travers tout le pays à partir de maintenant.
A la moitié de l’année 1993, Smain Lamari, en accord avec l’armée, crée un poste de commandement regroupant les services du CTRI de Blida et des parachutistes du 18è RPC (régiment parachutiste commando) et les brigades de mon frère. La raison est simple. Les GIA avaient pris naissance au cœur de La Mitidja, entre Boufarik, Blida et les montagnes de Chréa. (…) La création du poste de commandement déplace la guerre sur la région. Blida, Boufarik, Sidi Moussa deviennent les coins de ce que l’on appellera « le triangle de la mort ».
Blida ou « l’Etoile noire »
Le CTRI de Blida était devenu « l’Etoile noire » des généraux. Une sorte de vaisseau amiral planté comme un coin en plein cœur de la Mitidja, au pied des montagnes de Chréa, la zone islamiste la plus dangereuse d’Algérie. Depuis la guerre, il tournait à plein régime. Près de 600 personnes s’y activaient jour et nuit. Smain Lamari avait demandé que le CTRI de Blida soit exclusivement en charge du dossier GIA. L’armée comme la police devait immédiatement y déférer toute personne ayant trait au conflit. (…)
Le colonel Djebbar M’Henna l’administrait. Petit, chauve, c’était un Kabyle, comme tous les donneurs d’ordre du CTRI, issus des régions montagneuses de Larbaa Natiraten, près de Tizi-Ouzou. Djebbar M’Henna était un viveur, grand amateur de whisky et de jeunes femmes. Je ne verrai pas tout de suite le colonel. Je rencontrerai son adjoint, le numéro deux du CTRI, le capitaine Allouache Abdelhafidh. C’est lui qui m’accueillit dans son bureau. Grand, avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds, il ressemblait à un Européen. Après les phrases de bienvenue et les condoléances, il m’a brossé un tableau rapide de la situation. « Ici, tu n’es pas dans n’importe quel CTRI ! Le CTRI de Blida n’est pas comme les autres. Ici, nous sommes en plein cœur du « triangle de la mort ». C’est un trou noir ! » (…)
Le CTRI était un gros bâtiment lourd et carré construit dans les années 1970. Une citadelle assiégée, en pleine zone islamiste ? Massif comme les montagnes au pied desquelles elle est posée. Gros bloc de béton ceinturé de quatre tours guérites qui surplombaient la plaine et qui donnerait sur l’enfer mais équipé de toutes les facilités. Il y avait même une voie de chemin de fer qui passait en contrebas des murs du centre, juste derrière pour le déchargement du matériel. En plus de notre propre ravitaillement en essence avec une station service privée, il y avait aussi un stade situé juste derrière, puis deux blocs avec des chambres pour dormir. Pour égayer ce gros cube, un verger avait été planté plein d’arbres, de fleurs et de verdure.
Manipulations
En arrivant (à la cantine du CTRI de Blida), je l’ai remarqué tout de suite. Un jeune gus, avec une petite barbe en pointe en train de discuter avec le colonel du CTRI. J’ai commencé à manger, mais la curiosité était plus forte.
— C’est qui ? ai-je demandé.
Hichem m’a regardé avec un demi-sourire, l’air de dire : « Houla, attention où tu mets les pieds ! »
— C’est un émir du GIA. Un de ceux qui lançaient les fatwas sur les futures victimes.
Je regarde Hichem avec des yeux ronds.
— Il a été retourné par le colonel. Il travaille pour nous maintenant.
— Mais quel âge il a ?
— C’est un jeune. Il doit avoir 26 ans. Il prêchait dans une des mosquées de Boufarik. Il était très écouté, très respecté.
— A Boufarik, quelle mosquée ?
— La mosquée Ettouba.
Je sens Hichem sur la défensive, mal à l’aise, comme pris en faute.
— Kader, il vaut mieux que tu le saches. C’est pas n’importe quel émir, c’est celui qui a lancé la fatwa sur ton frère Nacer… (…)
Il [le capitaine Abdelhafidh] m’expliqua comment le DRS, dès le début de la guerre, s’était lancé dans une politique de recrutement d’agents infiltrés au sein de toutes les couches de la population. Beaucoup d’islamistes, après avoir été arrêtés par le DRS, avaient été transférés vers les différents CTRI. C’était là qu’ils étaient « retournés » par le service, puis renvoyés au maquis. Infiltrés au sein de leur groupe, ils permettaient d’en savoir plus sur la stratégie des islamistes sur le terrain. L’objectif affiché du service était de discréditer par tous les moyens la lutte armée des islamistes. J’apprendrai que la campagne de recrutement avait commencée dès 1993. Des équipes du CTRI de Blida s’étaient rendus quotidiennement à la prison civile de la ville afin de mener des interviews sur des détenus islamistes.
— Celui que tu as vu en fait partie. C’est moi qui le traite. On l’emmène avec nous la nuit, sort en opération, il est très utile.
J’apprendrai que ce même émir assistait aux séances de tortures dans les locaux du Service de police judiciaire. (…) J’ai commencé à demander des renseignements sur lui. Il s’appelait Merdj Abdelkrim. Plus connu sous le nom de « Mike », il avait été l’un des fondateurs du GIA de Boufarik et ami intime de Layada Abdelhak, le tueur de mon frère. C’était le premier chef spirituel du GIA, l’initiateur en quelque sorte. Le capitaine Allouache était devenu son officier traitant. Il l’avait retourné dès 1992. Depuis le terro maison circulait à l’intérieur du CTRI et il entretenait des contacts avec différents groupes armés opérant dans la Mitidja sans que ces derniers sachent qu’il avait été retourné par nos services !
Torture
En bas, c’était les geôles du CTRI. Elles pouvaient contenir près de 50 personnes entassées, et dans ces cas-là, la température grimpait très vite et dépassait les 40 degrés dans odeur épaisse de merde et de sang. Et puis il y avait le « laboratoire ». Mounir du SPJ m’en avait parlé, sur un ton presque jovial : « C’est là où on les fait chanter ! » Une salle avait été aménagée spécialement pour les interrogatoires. Le détenu, les yeux bandés, était mis directement sur une table en bois aménagée pour la circonstance. Là, il était attaché aux mains et aux pieds au niveau des quatre coins de la table. « C’est une fois dans la salle qu’ils comprennent où ils sont ! Nous, on garde les cagoules, eux non. » Les interrogatoires étaient menés par le Service de police judiciaire, au centre de détention. Nous, en tant qu’enquêteurs, ne participions pas aux interrogatoires. Nous apportions les dossiers d’enquêtes. (…)
« Méthodes d’interrogatoire » était un bien grand mot. Il n’y en avait qu’une : la torture. Les moyens étaient multiples, mais les méthodes les plus utilisées restaient le « water boarding », un linge sur la figure du prévenu, tandis qu’on lui versait de l’eau dessus. Le sentiment de noyade était tel que la langue se déliait rapidement. Il y avait aussi de vielles « gégènes » françaises, héritage de la guerre de libération. Je trouvais comme une terrifiante ironie de l’histoire de se servir d’instruments qui avaient sans doute torturé nos parents et grands-parents. (…)
La lutte contre les GIA était un problème de temps. Il fallait aller plus vite qu’eux, gagner une longueur d’avance, mais nous n’y arrivions pas. Le soir, je regardais les nouvelles sur les chaînes françaises Antenne 2 et FR3. Un fleuve séparait la lutte antiterroriste en Algérie et celle menée en France. Déjà le pays ne vivait pas dans une guerre civile. Ce que l’on trouvait hautement comique à la télé française, c’était une arrestation d’un terroriste en France avec les caméras de télévision qui suivaient le juge chargé de la lutte contre le terrorisme. On s’imaginait les complices du terro en train de regarder la télé bien au chaud en Europe, puis de déménager tranquillement toute leur cellule. (…)
Mais, le plus drôle, c’était, lors des arrestations en France, de voir l’avocat du terroriste présumé qui se présentait dans la minute. Dès lors, l’affaire devenait publique. Or une affaire de terroriste devenue publique ne pouvait pas donner grand-chose comme résultat. (…) Les gouvernements européens devaient apprendre que quand il s’agissait de terrorisme, les libertés devenaient souvent une entrave à la lutte. Nous, nous étions en plein dedans.
Campagne d’exécutions
Les attentats à la bombe, les assassinats, les enlèvements et les embuscades contre les patrouilles s’étaient succédé en s’accélérant. Parallèlement, le GIA avait accentué sa campagne de recrutement au sein de la population civile. Ils étaient partout. Des réseaux logistiques se constituaient quotidiennement, s’étendant un peu plus chaque jour. Ce n’était plus une gangrène, c’était un cancer foudroyant ! Les rapports des six CTRI demandaient la même chose : un feu vert pour lancer une campagne de terreur vers le GIA. Une sorte d’avertissement définitif et sanglant.
« Il vous est demandé à partir d’aujourd’hui d’entamer des opérations d’exécutions suivant le degré d’implication des personnes ». L’ordre était arrivé directement d’Alger. Sobre et explicite. Sur le papier, une seule signature s’étalait, celle de Smain Lamari. (…)
— Maintenant, c’est une lutte à mort, a dit Hichem en secouant la tête. Ce sera eux ou nous…
Escadron de la mort – OJAL
Les quatre lettres fatidiques étaient sorties de la tête d’un seul homme : mon capitaine Allouache Hafidh. À la suite de la note interne du colonel du CTRI, le grand chef Smain Lamari avait envoyé la note, préconisant la campagne d’exécutions sur tout le territoire. (…) Le lendemain de la réception de la note du chef, notre colonel convoqua le chef de l’unité du GIS. Il s’appelait Chaaba et était commandant. Au cours de cette réunion, ils décideront de créer une nouvelle section mixte où le GIS et la SPJ feront équipe. Une sorte de groupe d’assaut super-secret et efficace, et dont les premières actions seront totalement anonymes. Ce serait l’OJAL.
Un soir avant de repartir à la maison, je suis tombé sur quatre gars du GIS en train de se préparer. Je les ai regardés. Les tenues étaient mélangées, des bas de treilis militaires, des vestes de combat bleues, des cagoules. L’un d’eux a rigolé devant mon froncement de sourcils.
— Ça leur fout la trouille ! Ils savent pas si on est des tangos ou pas. De toute façon, ça sert à rien d’emprisonner les gens, maintenant on simplifie la procédure : « Une balle dans la tête, et hop, dans les vergers… selon le degré d’implication, on nous a dit… » (…)
Utilisant des véhicules civils et banalisés, les hommes opéraient la nuit, s’encagoulant le visage afin d’éviter d’être reconnus par les parents des personnes arrêtées. Le mélange de tenues civiles et militaires leur permettait de passer pour des terros tout juste descendus du maquis. (…) Les ordres étaient simples : tuer le plus possible de tangos et détruire tous leurs réseaux logistiques. La guerre devait être gagnée, un point c’est tout. En quelques mois, nos cellules se videront de tous les « suspects », tandis que l’OJAL deviendra un monstre incontrôlable. La nuit, à bord de leurs Toyota blindées, par équipes, les gars du SPJ et ceux du GIS sortiront durant le couvre-feu, pour « partir en exécution », comme ils disaient. Plusieurs centaines de personnes seront ainsi supprimées durant l’année 1995 par les groupes mixtes dans les ruelles de Blida ou de Ouled Yaich.
Notre homme dans les GIA
Smain Lamari était loin d’être aveugle sur les activités des GIA. Et pour cause. Il avait un homme à l’intérieur du commandement des groupes islamiques. Comment l’avait-il retourné ? Nous ne le savions pas, mais cet homme n’était pas n’importe qui. C’était le chef de la commission d’information du GIA, l’équivalent du ministre des Affaires étrangères. Smain Lamari et lui se rencontraient secrètement à travers une « boîte aux lettres » mise en place par nos services. Je connaissais son nom : Azzout Mouloud, alias El Hadj. Je n’en saurais pas plus.
La guerre des émirs
L’AIS, c’était près de 15 000 bonhommes sur tout le pays. Bras armés du FIS, ils s’étaient fait dépasser très rapidement par un groupe concurrent qui était le GIA. Ces derniers reprochaient à l’AIS d’être trop molle, trop peu radicale, pas assez violente. L’AIS refusait les attentats contre les civils, les massacres. Au fil des mois, les deux groupes étaient devenus des ennemis mortels. Pour contrer les GIA, Smain Lamari prendra contact avec l’AIS dès 1997. Son idée était simple mais efficace. Encourager la guerre des groupes, attiser les haines entre les deux protagonistes sur le terrain et choisir l’un d’entre eux pour détruire l’autre. (…) Un jour, le commandant Allouache m’a appelé.
— Tigha, tu pars avec nous. On va à Sidi Moussa.
— Pourquoi ?
— On doit rencontrer des émirs de l’AIS. La réunion doit avoir lieu dans une caserne des fusiliers de l’air de Sidi Moussa. Les émissaires sont au nombre de trois. (…)
Le plus important était Belkacemi Ahmed alias « Yahia Guermouh ». C’était le numéro deux de l’AIS de la région centre. Il avait été envoyé par son chef direct, le numéro un de l’AIS du centre, Kertali Mustapha. (…) Sur la carte militaire, l’émir expliquait au colonel les sentiers pris par les Katiba [groupes armés] du GIA, leurs refuges, les passages obligés, et là où on pourrait les « taper ». (…) Mais la plus importante, la plus armée, la plus mortelle, restait la Katiba el Khadra, la « Phalange verte ». C’était la Katiba du commandement du GIA chargée de sa protection. Il y avait là les meilleurs moudjahidine, et les mieux armés. Le but de guerre de Smain Lamari était là. Réduire à néant la Katiba du commandement. (…)
Des rencontres comme celle-ci, il y en aura plusieurs. Mais nous avions un problème et il était de taille. Le deal passé entre Smain Lamari et l’AIS n’était pas officiel. L’armée n’était pas au courant , ni les députés, ni le Parlement à Alger. Sur le terrain l’armée continuait à combattre les moudjahidine de l’AIS, pendant que nous, on les recevait en cachette au CTRI, à l’infirmerie, pour les soigner. C’est de là que datera la mésentente entre Mohamed Lamari, patron de l’armée, et Smain Lamari. Mohamed Lamari était un « éradicateur » qui ne connaissait qu’une méthode : envoyer les soldats et tuer tous les islamistes. Smain, lui, avait compris qu’en jouant finement on pourrait gagner à moindres frais. Nous irons plus loin. Dès 1997, sur la foi des informations données par l’AIS, le CTRI [de Blida où Abdelkader Tigha est alors en poste], en accord avec l’armée, montera des embuscades conjointes avec les djihadistes de l’Armée islamique contre les GIA. « Laissez-les s’entretuer ! Nous, on compte les points. » C’était la stratégie de Smain Lamari, et elle marchait.
Les moines de Tibhirine
Les moines franciscains de Tibhirine ont toujours refusé de quitter leur monastère. Depuis des mois, cela met en fureur le grand chef. Smain Lamari ira jusqu’à contacter le wali de Médéa pour qu’il leur intime l’ordre de quitter la zone. Ce qui dérangeait le CTRI n’était pas qu’ils restent là-haut, mais qu’ils soignent les blessés des groupes terroristes, qu’ils donnent asile et qu’ils offrent l’hospitalité. Ça, le service avait du mal à le digérer. (…) L’autre raison, c’est surtout que le CTRI les soupçonnent de travailler pour la France, de donner des renseignements sur les mouvements de l’armée algérienne dans sa traque des GIA dans les montagnes. (…)
Un jour de la fin du mois de mars, le 24, j’entraperçois un émir du GIA passer dans les couloirs. C’était Azzout Mouloud, l’homme de Smain Lamari, planté au cœur du GIA, l’homme des « relations internationales » des groupes armés. (…) Le lendemain matin, Smain Lamari est arrivé en personne dans sa Lancia blindée. C’était rare qu’il se déplace jusqu’au CTRI de Blida. (…) Je n’avais pas vu sortir Azzout Mouloud. J’apprendrai plus tard qu’il avait passé la nuit au sein même du CTRI. (…)
Ça s’agite dehors. Je vois plusieurs agents du SPJ qui préparent deux fourgons Peugeot J-5, ainsi qu’un taxi banalisé de couleur jaune dont le CTRI se sert pour effectuer les filatures. Un quart d’heure plus tard, les trois véhicules sortent ensemble en prenant la route de Médéa. Vers les 3 ou 4 heures du matin, les véhicules sont revenus. (…) Une heure plus tard, j’ai revu Redha.
— Alors cette opération, vous avez ramené combien de tangos ?
J’ai bien vu que Redha était gêné.
— Rien, rien… Il ne s’est rien passé.
A force d’insister, il m’a lâché l’info.
— Tu te rappelles le dossier des chrétiens français ?
J’ai acquiescé.
— Oui, ceux de la montagne, à Médéa ?
Il a fait un signe de tête pour désigner la cour.
— Ils sont là. Arrivés direct de la montagne, cette nuit ! N’en parles pas. Rien du tout. Ils doivent repartir tout à l’heure. (…)
La discussion est revenue sur l’arrivée des moines au CTRI.
— Tu te souviens de Mouloud Azzout, l’émir, celui qui est devenu l’agent de Smain Lamari ?
C’est lui qui a tout préparé.
J’ai mieux compris pourquoi je l’avais vu au sein du CTRI les jours précédents.
— Azzout doit emmener les moines au maquis avant ce soir.
— Pourquoi ?
— Les moines ne savent pas qu’ils sont au CTRI. C’est Mouloud Azzout et lui seul qui les a interrogés. Il leur fait croire qu’ils sont entre les mains d’un groupe de tangos. Les moines pensent qu’ils sont dans le refuge d’un groupe armé. (…)
— Le DRS et Smain Lamari veulent les forcer à quitter la zone, il veut leur faire peur. On les relâchera dans deux jours, libérés par les gens du CTRI. Ca décrédibilisera les GIA, et puis ça obligera la France à faire plus attention à nous…(…)
À contrecœur, bribes par bribes, il m’a raconté l’histoire : « Le soir où tu les as vus, les moines ont été transférés vers la montagne de Bougara par Mouloud Azzout. Là, ils seraient tombés sur le groupe de Bougara, qui les aurait récupérés par la force ». Deux jours plus tard, Mouloud Azzout viendra s’expliquer au CTRI sur les circonstances de l’acheminement des moines et de leur enlèvement. Il confirmera que la guerre à mort qui était en train de se dérouler entre les différents émirs du GIA pour le contrôle de l’émirat national avait fait capoter toute l’histoire. Une guerre des chefs dont les moines vont faire les frais. Il expliquera qu’après avoir interrogé les moines, ils étaient partis vers les hauteurs de Blida afin de rejoindre le fief de Djamel Zitouni au lieu-dit de Tala Acha. C’était là-haut que tout avait dérapé. Abou Mossab, un émir du GIA, avait décidé de s’emparer des moines. De son vrai nom Hocine Besiou, il était l’émir de Bougara. Lui, le CTRI ne le contrôlait pas du tout.(…)
Azzout Mouloud restera deux semaines au CTRI afin d’essayer de sauver sa tête. Un jour, il disparaîtra sans laisser de trace. Avant, il ordonnera à Djamel Zitouni et à son groupe de rejoindre Bougara pour récupérer les moines. Au sein du CTRI, la rumeur dira que Djamel Zitouni, qui était en route pour tenter de récupérer les moines, tombera dans une embuscade montée par l’AIS et sera tué… Et que l’information de cette embuscade aura été donnée par le DRS [services secrets algériens] aux moudjahidine de l’AIS. Mais ça c’était ce qu’on racontait… Quelque part, ça arrangeait tout le monde que les deux protagonistes impliquant le DRS disparaissent.
Une saison de massacres
Je lui ai tendu les premiers comptes rendus [au colonel Djebbar M’Henna, patron du CTRI de Blida et supérieur d’Abdelkader Tigha].
— Les premiers messages parlent d’un massacre de civils dans le village de Raïs. Les barbus seraient descendus et auraient tué de minuit à 4 heures du matin.
— Qu’ils aillent se faire foutre. Laissez ces chiens se faire massacrer !
On a un peu tiqué, mais on comprenait ce qu’il voulait dire. Le village de Raïs était en pleine zone GIA, acquis totalement à la cause des islamistes. On n’allait pas pleurer parce qu’ils s’étaient fait massacrer. (…)
Le CTRI savait qu’il allait y avoir un massacre. Nos véhicules qui circulaient autour des zones dangereuses avaient capté des appels de groupes armés à groupes armés. C’était des camions goniométriques comme ceux que les Allemands avaient utilisés en France pendant l’occupation pour traquer les résistants. Les retranscriptions montraient qu’il n’y avait pas qu’un groupe, mais plusieurs. Les écoutes révèleront qu’un émir avait rassemblé plusieurs groupes pour fondre sur un village dans la nuit, mais n’avait pas mentionné le nom du village ou peut-être de manière codée. (…) Le bilan officiel donnera 98 morts et 120 blessés. Les sources policières, elles, parlent de 250 morts et 100 blessés. Quant à la protection civile, elle annoncera, elle, 292 morts et 327 blessés. Nous, nous en compterons 600.
Bangkok
[Après une courte escale à Tunis, Abdelkader Tigha s’est rendu à Damas, en Syrie, où il a contacté l’ambassade de France pour demander l’asile politique. Il a été reçu par les hommes de la DGSE, les services secrets français, qui lui ont remis 3 000 dollars en liquide pour qu’il se rende en Thaïlande où une autre équipe de la DGSE est sensée le « débriefer ». Abdelkader Tigha arrive à Bangkok le 5 janvier 2000.]
Les questions ont commencé. Pendant que je discutais avec Christian [pseudonyme du chef de la petite équipe de la DGSE venue de Paris à Damas pour entendre Abdelkader Tigha], les deux autres agents se sont mis à photographier mes documents, mes ordres de mission, ma carte de sécurité. (…)
Ils veulent tous savoir. Comment fonctionne le DRS ? Quelle est sa structure et ses missions spécifiques ? Le GIA est-il manipulé par le DRS ? Quel est le groupe qui a assassiné l’imam Abdelbaki Sahraoui, rue Myrha, à Paris le 11 juillet 1995 ? L’enlèvement des moines de Tibhirine est-il une manip du DRS ? Qui en aurait perdu le contrôle ? Les questions fusent. Je parle, je parle. Puis soudain, j’entends ma voix faire de l’écho. Je me rends compte que je suis le seul à parler.
— Attendez, j’ai dit. On parle, on parle, mais on a toujours pas abordé mon statut. Ma demande d’asile et de sécurité ? J’attends toujours une garantie.
Je viens de comprendre qu’ils sont juste là pour prendre mes informations, et rien d’autre. (…)
Christian est enfin revenu… Son visage semble chiffonné.
— Ma hiérarchie m’ordonne de te remettre de l’argent afin de te débrouiller pour partir seul vers l’Europe. Tu achètes un faux passeport français ici, comme tu parle la langue, la suite sera facile. Et tu nous recontactes en arrivant à Paris !
Je le regarde un peu interloqué. (…) Christian reprend.
— Sinon, Paris se propose de t’installer dans un pays du Moyen-Orient. Tu pourras travailler pour nous en direct.
Je le regarde comme si j’avais mal entendu.
— Non monsieur ! Ca, surtout pas. Je veux un pays européen pour être à l’abri. C’était ça, votre promesse faite à l’ambassade de France à Damas.
Je ne me retiens plus. J’explose de colère.
Espoir
[Lâché par la DGSE à Bangkok, Abdelkader Tigha s’est tourné vers le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). Hélas pour lui, le bureau de cette agence des Nations Unies à Bangkok n’a rien trouvé de mieux que de signaler sa présence sur le sol thaïlandais à l’ambassade d’Algérie la plus proche. Résultat : l’ambassadeur fait des pieds et des mains pour faire extrader Tigha vers Alger. Entre temps, celui-ci a été jeté en prison puis dans un centre pour sans-papiers. Il est aidé par un Père blanc, le père Morin.]
— Kader, je vous présente Benjamin Zawacki. C’est un avocat de Boston spécialisé dans les droits de l’homme. (…)
Le père Morin m’explique à voix basse que leur acharnement a payé.
— Votre ambassadeur est toujours là. Il est très actif. Il fait du lobbying auprès du général de la police pour lancer votre extradition. Il a même organisé un dîner avec le général en chef de la police…
— Et alors ?
— Et alors ? J’ai été voir le chef de la police et je lui ai dit que s’il vous renvoyait dans votre pays, vous seriez exécuté dès votre arrivée… et que ce serait très mauvais pour son karma.
Le père Morin a eu soudain un sourire malicieux comme s’il allait me faire une bonne blague. Il a repris :
— Le général de la police part en retraite ce soir… Nous nous sommes parlé au téléphone hier. Il m’a demandé ce qu’il pouvait faire avant qu’il ne quitte ses fonctions après toutes ces années de travail en commun… Nous avons toujours eu d’excellentes relations avec lui. Je lui ai donc reparlé de votre cas et de votre demande d’asile. Voilà ce qu’il va faire… (…)
Avec la complicité du général de la police thaïlandaise, je vais reprendre ma course. Fuir.
Amman
L’avion se pose. Nous sommes le 24 septembre. Le passage à la douane s’effectue sans problème. Dehors, Benjamin nous mène à un hôtel du centre-ville.
— Abdelkader, vous restez là le temps que la Fédération des droits de l’homme nous envoie un représentant.
L’organisation Caritas Jordan me prend en charge en envoyant une de ses représentantes. (…) Pour plus de sécurité, Benjamin décide de me remettre entre les mains du père Hanna Kildani. Ce dernier est responsable d’une petite église dans le centre de Amman… (…)
— Ca fait longtemps que je n’ai pas entendu la voix de ma femme et de mes enfants. J’aimerais, si c’était possible, les appeler. C’est la fin de l’Aïd, vous savez. C’est une fête très importante chez nous en Algérie. (…)
Le lendemain, au petit déjeuner, je vois arriver le père Kildani.
— Kader, je ne comprends pas. Il y a quelqu’un qui veut vous parler dit-il en me tendant le téléphone portable.
Son visage est tout gris. Je n’entends rien d’abord, puis mon correspondant au bout du fil me parle en arabe.
— Abdelkader Tigha, je suis le colonel Ali de la sécurité jordanienne. Où êtes-vous monsieur Tigha ? Il faut venir nous voir tout de suite pour vous éviter de graves problèmes. (…)
Un silence s’est installé.
— Monsieur Tigha. Vous avez appelé votre femme hier. Nous venons de recevoir un message urgent en provenance d’Alger à votre sujet. Un message signé Smain Lamari… Ca vous dit quelque chose ?
Un long silence vient se couler dans ma gorge. Fouzia. Le téléphone de la maison. Ils l’ont mis sur écoute. Pendant trois ans, ils ont attendu patiemment que j’appelle. (…) Une heure plus tard, deux voitures noires se sont garées dans la petite rue de l’église. Trois hommes en sont sortis. Ce sont le colonel Ali et ses frères. Le père les a accueilli en les guidant vers son bureau, au premier étage. (…)
— Tigha, nous ne sommes pas venus pour t’arrêter.
Je hoche la tête, un sourire un peu crispé.
— Ton chef Smain Lamari nous a demandé de te renvoyer chez toi. Il nous a demandé de te retrouver et de t’expulser le plus vite possible vers l’Algérie.
Il marque une pause.
— … Ce que nous n’allons pas faire !
Il reprend.
— On a compris que si tu repars là-bas, ils te zigouillent, non ?
J’acquiesce.
— Tu vois, le royaume de Jordanie ne veut aucun problème diplomatique avec l’Algérie. Mais nous ne voulons aucun problème avec les droits de l’homme. Une protection te sera donnée pendant que nous leur répondrons qu’on te recherche partout, mais que tu es caché… En échange, tu nous promets de quitter la Jordanie sous vint-quatre heures. (…)
Je tique. Il s’en est rendu compte.
— Ecoute, mon interlocuteur algérien m’a clairement fait savoir qu’une équipe partait d’Alger pour te récupérer. Alors… je n’ai pas envie qu’un « déserteur » des services algériens soit assassiné sur mon territoire. (…)
Le lendemain, la réponse arrive. La représentante de la FIDH a une mauvaise mine.
— Je suis désolée. La réponse de la France est négative. C’est incompréhensible. C’est le premier pays d’accueil demandé qui doit accepter, selon la loi européenne…
Il me montre le document envoyé par le conseiller diplomatique en personne du président français Jacques Chirac. [Il s’agissait de Maurice Gourdault-Montagne.] « … bien qu’il ne soit envisagé de délivrer un visa à M. Tigha, les autorités françaises sont disposées à soutenir (…) les efforts engagés par la FIDH en vue de trouver une solution humanitaire à ce cas. »
Le colonel Ali téléphone maintenant toutes les heures. Je sens qu’il aimerait bien que j’évacue le pays.
Cavale
Il nous faut trouver un billet vers un pays où les Algériens n’ont pas besoin de visa. Benjamin lève la tête de l’ordinateur :
— J’ai que du vol direct, attend… Il y a peut-être un vol Amman-Kuala Lumpur, en Malaisie. Tu n’as pas besoin de visa pour entrer en Malaisie… Et il fait une escale en Hollande ! Il y a un stop à Amsterdam. Tu le prends, tu descends à l’aéroport d’Amsterdam, et tu te perds là-bas ? Nous, on préviendra la FIDH de ton arrivée ?
Qu’est-ce que tu en penses ? me dit mon avocate. La Hollande ? Pourquoi pas ?
Le lendemain, flanqués de mon avocate Eva Aissa, nous nous rendons à l’aéroport. Elle n’a pas confiance dans les services secrets jordaniens et a peur qu’il y ait un coup fourré de dernière minute. (…) A l’aéroport d’Amman, un officier de police s’avance tranquillement. Me prend le passeport et me met un cachet dessus avec un grand sourire. Je le devance et lève les bras pour la fouille.
— Pas besoin, pas besoin…
Je comprends que le colonel Ali a fait passer des consignes pour faciliter mon départ.
[Abdelkader Tigha a bien réussi à disparaître lors de son escale à Amsterdam. C’était le 3 septembre 2003. Il a été prise en charge par la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) mais placé dans un centre pour demandeurs d’asile où il passe dix mois avant d’être envoyé dans un camp de réfugiés installé en pleine campagne. Après avoir reçu une réponse négative de l’immigration hollandaise, Abdelkader Tigha se rend à Paris, en février 2007. Trois mois plus tard, il est expulsé de la France vers les Pays-Bas où il attend une réponse du tribunal d’Amsterdam qui est sensé revoir son dossier d’immigration.]
6 commentaires
A compléter…
Intéressant instantané sur les années ‘gris noires’, il faut cependant œuvrer pour avoir une image plus complète en rassemblant les témoignages d’autres acteurs sur le terrain. En tant que lecteur prudent et sceptique je souhaiterai, afin d’y voir plus clair, que tout le système soit démonté, région par région, groupes par groupes, services par services. Les personnes citées, sans diminuer de leurs responsabilités ne sont malheureusement pas les seules à avoir participé à la ‘terrorisation’ du peuple algérien. Le problème algérien aurait été facile à résoudre si cela se limitait à quelques lugubres personnages. La réalité semble par contre plus complexe, vu qu’elle dure et survit aux personnes clés, citées dans les extraits. Cela dit, le témoignage de Abdelkader Tigha, et le livre qui sera bientôt disponible sont indispensables pour reconstruire la géographie de la terreur administrée aux dépend d’un peuple meurtri. La vérité finira par apparaître dans sa totalité au grand jour et au détriment de ceux qui ont propagé une vision erronée des événements et qui on en fait leur fond de commerce.
un peu de pudeur monsieu Tigha
Avant de commenter le livre de monsieur Tigha, il ne faut pas perdre de vue une vérité que l’auteur du livre et acteur de la tragédie essaie d’occulter, sa propre responsabilté, il doit savoir que les généraux génocidaires ne sont forts que parceque il ya des hommes de main capable des pires exactions contre les innocents et contre la population! Monsieur Tigha il ya des témoinages recoupés de la ville de Blida et surtout des famille qui disent que vous avez avec votre bande semé la terreur dans la région de Hajout , Blida et Boufarique.
Vos révélations n’ont de valeur que lorsque vous demandez pardon aux famille des victimes! Autre chose que vous faite mine d’oublier c’est que vous avez arreté et torturé des hommes sans aucune charge ne soit retenu contre eux et déporté des milliers d’autres! je vous cite le nom de Rabah Mansouri de Hajout mort sous la torture alors qu’il avait 31 ans en plein mois de ramadan en 1994, je vous demande le courage de dire pardon à s mère
le reste je laisse à votre conscience et sachez que llah existe même si dans votre livre confessions confectionné sur meusur pour les Français puisque il ya juste les moines qui ont votre chagrin mais 300.000 morts aucun mot de regert
Hsbouna Allahou wa ni3ma alwakil
zones d’ombres
pourquoi imputer les crimes et les massacres de Rais aux groupes terroristes ( ce qui est impossible vu le nombre de militaires dans la zone) pourquoi ne pas dire que vous etiez avec vos copains ‘ les commandos de la mort ‘ en train de liquider les bases de soutien de ces memes terroristes » on ne mord par la main qui vous nourrit »
et certains racontent qu’il y avait avec les groupes criminels une femme et que d’aucuns ont reconnu comme étant la fille d’un haut gradé de biskra ( caserne des commandos)
Monsieur
Je dis merci à ces gens qui ont arrêté le terrorisme, ils ont utilisé le seul langage que les terroristes comprennent «Tu tues je tue.» c’est grâce à leur engagement que l’Algerie n’ est pas une république islamique.
Pourquoi maintenant tout les pays combattent les terroristes. C’est l’Amérique et le 11 septembre qui a changé la donne Avant l’Algérie était seule.
Je leur dis merci encore une fois.
Zombie
Kenzil s’est réveillé brusquement tel un zombie après plus de huit ans de la parution de l’article et plus de six ans du dernier commentaire. Après un enterrement aussi long, on pouvait espérer une brillante analyse et nous avons eu droit à un grognement de hooligan dans un stade anglais avant que la législation britannique n’y mette bon ordre.
Sait-il seulement que les valeureux fidaïs algériens étaient traités de « terroristes » par la soldatesque française?
S’il avait vécu cette époque, il ne serait pas étonnant qu’il eût pris les armes contre ses « coreligionnaires ».
Sait-il aussi que l’ONU n’est pas parvenu à définir ce qu’est le « terrorisme »?
Sûrement que non puisqu’il exulte sans raison sur le monde entier combattant comme il l’espère.
S’il veut savoir pourquoi ce terme a eu une aussi grande « renommée »?
Qu’il interroge Israël et son puissant protecteur les USA!
L. DIB
humanite
elah yarhem toute les victime d’un quelquonque mépri partou en algerie et dans le monde, aréton de nous hayir et aimon nous les un les autre, partout sur cette terre, la vie est telement belle quelle ne vaux pas le cout d’etre aussi lache que nous le somme, le jour ou les etre humain se respecteron avec reciprocité, tous les conflits terestre saiceron, c’est un idéal, mais sa reste pocible pour la majorité des etre humain si il le veulent,oublion notre égo et vivon mieu, elah yarhem tous ceux qui le merite, et il ya que dieu qui sait qui merite sa rahma