Les musulmans revendiquent avec modération la séparation des filles et des garçons dans les établissements d’enseignement. Les raisons de cette revendication tiennent au fait que la mixité peut être source de problèmes, notamment d’ordre immoral. Un des problèmes majeurs de la mixité est l’échec scolaire des garçons à cause de la tentation due au fait de se trouver assis sur le même banc avec une ou plusieurs filles.
En fait, les événements semblent donner raison aux musulmans. Il résulte de nombreuses études que la mixité est l’une des causes de l’échec scolaire des garçons. Enfin, tout récemment des voix s’élèvent pour dénoncer le mal de la mixité dans les écoles. Le sociologue Michel Fize a démontré les effets pervers de la mixité et plaide en conséquence pour des classes séparées dans les établissements publics. Aux Etats-Unis, la mixité n’est plus obligatoire dans les écoles publiques depuis février 2000. En Grande Bretagne, en Suède, en Finlande, en Allemagne, la séparation entre filles et garçons dans les écoles commence à devenir une réalité.
Le problème n’est pas limité aux garçons. Même les filles scolarisées dans les établissements séparés réussissent mieux que les autres.
La démonstration en a été faite dans les pays anglo-saxons où les jeunes filles de milieu populaire scolarisées dans des établissements non mixtes réussissent beaucoup mieux que les autres. « Ce qui prouve que l’apprentissage séparé agit sur les résultats»
e) La prétendue inégalité entre l’homme et la femme
En matière de succession, on reproche à l’islam de favoriser l’homme en lui attribuant le double de la part de la femme.
En réalité, ce partage obéit à une logique de distribution des rôles et des responsabilités au sein de la famille.
L’islam met les dépenses du foyer à la charge de l’homme et en dispense complètement la femme. Le principe d’attribuer au garçon le double de la part de la fille s’explique par le fait que le garçon doit prendre à sa charge toutes les dépenses nécessaires à l’entretien de la famille du défunt, alors que la fille en est totalement dispensée. En outre, le garçon doit fonder un foyer dont il aura à lui seul la charge car la fille ne doit en aucun cas contribuer aux dépenses du ménage ni à la fondation du foyer.
En revanche, il y a égalité des droits entre père et mère dans la succession de leur enfant lorsque celui-ci décède en laissant des héritiers mâles.
De même qu’il y a égalité entre le frère et la sœur nés d’une même mère et d’un premier mariage dans la succession d’un frère né de la même mère et d’un second mariage lorsque le frère ne laisse ni ascendants mâles ni descendants en droit de succéder.
Ainsi les avantages accordés aux hommes dans certains cas comportent pour eux des charges complémentaires de manière à rétablir le principe de l’égalité prescrit par le droit musulman.
Cette logique de partage est conforme à la règle juridique qui dit : « le profit doit être équivalent aux charges et les charges doivent être équivalentes au profit ».
f) Excision, polygamie, répudiation, mariage forcé
Ces pratiques ne peuvent servir d’arguments valables contre l’islam pour les motifs suivants :
i- D’après un hadith du Prophète, le divorce est le plus détestable des actes licites auprès de Dieu. Sauf cas d’extrême nécessité, il n’est pas permis d’abuser de cette faculté exceptionnelle.
Le divorce n’est pas l’apanage des maris. Ce droit est compensé par le « khoul’ ». Le « khoul’ » du verbe « khala’a » qui signifie : ôter, enlever (son vêtement), se séparer, se retirer. C’est le droit de la femme d’ôter le vêtement marital, de s’enlever, de se retirer de son mari, sur la base d’un accord amiable entre les époux en échange d’une indemnisation payée par la femme au mari. Si le mari refuse l’arrangement amiable, le juge est obligé d’accéder à la requête de l’épouse et prononcer le divorce.
La femme est en droit d’enclencher la procédure du « khoul’ » quand elle est en désaccord avec son mari sur une question de mauvais comportement envers elle ou de rupture d’affection et d’amour ou de non-conformité à la religion ou de non-respect des clauses du contrat de mariage et tout autre motif susceptible de rendre difficile ou impossible la vie commune ou de nuire à la bonne éducation des enfants.
ii- Au sujet de l’excision, elle n’a rien à voir avec l’islam. C’est une coutume païenne qui existait bien avant l’islam. Si l’excision était nécessaire ou légale, le Prophète lui-même l’aurait appliquée à ses filles. De même, les compagnons du prophète lesquels avaient pourtant des filles et des proches n’ont jamais pratiqué l’excision. Dieu ordonne aux musulmans de suivre l’exemple du prophète (s33 v21).
Or, le Prophète n’a pas pratiqué l’excision, par conséquent les musulmans doivent s’en abstenir pour se conformer au Prophète.
L’islam ne s’opposerait guère à une loi interdisant l’excision.
iii- Concernant la polygamie, elle découle d’une mauvaise interprétation du précepte coranique y afférent.
Le Coran dit : « Epousez qui vous plaira parmi les femmes, deux, trois, quatre. Si vous craignez de ne pas les traiter avec équité, n’en épousez qu’une, c’est là la conduite la plus proche de la justice » s4 v3
Les versets du Coran ne doivent pas être isolés et interprétés hors de leur contexte. Sinon, on peut faire dire n’importe quoi au Coran. Ce verset est complété par un autre verset dans le même chapitre qui dit : « Vous ne pourrez jamais traiter vos femmes avec équité quand bien même vous le désirez ardemment » s4 v129