Tout Aussaresse est là… Un nom hideux et lourd à porter désormais. Un nom aussi hideux que la prothèse en cuir qui cache l'œil borgne de ce tortionnaire. Un cuir dont on peut être presque sûr qu'il doit être plus sensible à l'émotion que la peau de vache de cet animal d'assassin qui s'enorgueillit en toute quiétude d'un véritable crime de guerre caractérisé. Encore que le plus révoltant dans cette affaire, réside moins dans l'attitude quasi complaisante du Gouvernement français, que dans le silence misérable d'un pouvoir politique algérien totalement discrédité, à l'intérieur comme à l'extérieur et qui donne la terrible impression que la seule conscience qui lui reste encore aujourd'hui, c'est celle de sa propre impuissance.
Quant à ce pauvre quotidien "Le Monde", on ne peut pas décemment lui reprocher de courir après les thèmes du sensationnel. Il faut bien vivre… Même si les regrettés Hubert Beuve-Méry ou Jacques Fauvet doivent se retourner dans leur tombe, à l'idée que leur créature éditoriale qui, durant près d'un demi siècle, s'enorgueillissait de ses références à l'humanisme et à la morale, en est réduite aujourd'hui, comme un vulgaire "Charlie Hebdo", à aller fouiller dans les poubelles du colonialisme pour y trouver sa subsistance. Quelle triste faim ! Pardon, je vous dire quelle triste fin !
Abdelkader Dehbi
7 mars 2007