Les « montagnards démocrates » ensuite, ne sont nulle part parvenus à convaincre leurs frères des plaines. Exit encore la fiction d’une alternative autre qu’ethnique (car comment, sérieusement, qualifier le vote du FFS algérien) au vote islamiste. Une très large majorité des femmes, et pas seulement au fond des campagnes, parait avoir bel et bien choisi de « voter FIS ». Exit enfin, dans un dossier infiniment plus complexe, le raccourci simplificateur d’une mobilisation islamiste « contre les femmes ».
Qu’à cela ne tienne. A défaut de trouver dans le paysage politique la « troisième force » capable de combattre son ennemi supposé, le regard occidental, (singulièrement aidé, il est vrai, par les communiqués des ministères marghrébins, n’en poursuit pas moins sa quête désespérée du segment des sociétés arabe qui voudra bien le sauver du résultat …de leurs urnes. Les plus opiniâtres de non analystes en sont pour l’heure à sonder les bataillons des absentionnistes.
Existent-ils ? Sans doute. Constituent ils une majorité alternative ? Certainement pas ! Car comment oublier que les victoires du FIS sont, dans l’entière histoire algérienne (référendum d’indépendance excepté) le fruit des deux seuls scrutins que le régime n’a pas purement et simplement fabriqué le niveau de participation ? Si l’on veut bien (mais qui l’a fait ?), les comparer à ceux (10, 15 %) qui réélisent régulièrement nos grands alliés « démocrates » de la région, les 50 % ou 60 % de votants de ces premiers vrais scrutins ont donc valeur, pour les islamistes, d’une formidable caution.