Même le Gouvernement espagnol n’était pas au courant!
Monsieur Hocine Aït Ahmed, président du FFS et révolutionnaire algérien historique, s’est d’ailleurs empressé de condamner vigoureusement cette grave dérive et cette atteinte intolérable aux droits des réfugiés. Il a déclaré en substance, que cette arrestation était un scandale! Un scandale! Et qu’il ne s’imaginait pas que des personnes sensées, pouvaient commettre l’erreur monumentale d’arrêter un réfugié politique qui a été placé sous la protection officielle de l’état allemand. Et par conséquent sous la protection de l’Europe tout entière et du HCR. Il a ajouté, sans plus de précisions, que l’accusation était grotesque, que le régime algérien ne pardonnait pas à Mohamed Samraoui de l’avoir dénoncé et qu’il avait décidé de lui mener la vie dure.
Selon des sources judiciaires espagnoles, les motifs contenus dans le mandat d’arrêt algérien sont : Désertion, dénonciations calomnieuses contre l’armée et terrorisme. Tout à fait grotesque, en effet, puisque notre compatriote a quitté l’armée à la suite d’un ordre que le général Smaïl Lamari lui avait intimé de faire d’assassiner deux islamistes qui résidaient en Europe. Il s’était exprimé publiquement sur les exactions commises contre les populations sur ordre des généraux janvieristes, sur leur implication directe dans la création des GIA. Le livre qu’il a publié, "Chronique des années de sang"reprend dans le détail toutes ses accusations contre le régime.
En tout état de cause, le juge d’instruction espagnol a agi à la légère, pour le moins que l’on puisse dire. La mesure d’emprisonnement qu’il a décidé, n’a rien de conservatoire, puisque notre compatriote dispose de toutes les garanties de présentation. La mesure est d’autant plus condamnable que le juge d’instruction, aussi ignorant soit-il des questions politiques, doit savoir parfaitement que Samaroui ne pourra jamais être extradé vers Algérie. Ce serait le plus grand scandale judiciaire du millénaire. D’abord parce que les motifs invoqués par le mandat d’arrêt sont grotesques et cousus de fil blanc, et ensuite parce que le régime algérien est un repaire d’assassins et de voyous, où la justice est totalement soumise aux clans, où la sécurité militaire que Mohamed Samraoui dénonce est maîtresse du pays et où toutes les institutions sont des façades et des leurres, où les opposants sont assassinés sans plus de chichis.
Le juge d’instruction a donc arrêté notre éminent compatriote, non pour des considérations de droit, mais pour lui mener la vie difficile. Comme l’a si bien observé Monsieur Hocine Aït Ahmed. Nous savons tous, en effet, nous Algériens qui vivons dans l’exil, combien le régime algérien a le bras long, qu’ il ne recule devant aucune vilenie pour harceler ceux qui se sont dressés sur son chemin. Nous savons de quoi il est capable et jusqu’où il peut aller. Nous savons aussi qu’INTERPOL est proche du DRS, et qu’il n’est pas exclu que certains de ses responsables aient été soudoyés par le DRS pour persécuter Mohamed Samraoui et d’autres opposants algériens. Les patrons du DRS ont en les moyens.
Aussi, nous lançons un appel au peuple espagnol, à tous les hommes épris de justice et de liberté, à tous les Algériens pour lesquels Si Mohamed Samraoui a sacrifié une carrière brillante et un avenir prospère, de se mobiliser contre son arrestation.
Non à l’arbitraire!
Non au mépris des droits des réfugiés!
Oui à la Justice!
Oui à une enquête internationale sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie!
Djamaledine Benchenouf
28 octobre 2007
Source: http://esperal2003.blogspot.com/2007/10/lespagne-dcouvre-avec-stupfaction.html