Ceci pour dire – pour revenir à notre sujet -, que le nouveau rebondissement dans l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine n’est qu’un clignotant de rappel qui vient de s’allumer sur un immense tableau d’autres clignotants qui représentent les milliers de victimes innocentes de la barbarie terroriste. En incluant bien entendu dans ce concept de terrorisme, tous les crimes commis par des individus, par des groupes ou par des Etats contre la vie ou la dignité des êtres humains, quels qu’en puissent être les motifs.
C’est pourquoi, seul l’avènement dans ce pays, d’un pouvoir politique authentiquement représentatif de la volonté et des aspirations du peuple algérien, pourra contribuer à faire la lumière un jour, sur tous les crimes commis durant la décennie noire. Car, malgré l’impression manifeste de « guerre des clans » que suggère ce nouvel épisode de l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine, les accusations criminelles frappent indistinctement l’ensemble des clans du pouvoir en place, tant il est vrai que le fait-même d’avoir accepté de gouverner en association avec des criminels potentiels – et dont la culpabilité est établie, pour certains d’entre eux –, disqualifie totalement M. Bouteflika et son clan, qui font semblant de se défausser d’un statut de complicité qu’ils ne peuvent rejeter.
C’est assez dire que l’Algérie ne connaîtra ni paix, ni sérénité, ni concorde, tant que les responsables de haut rang incriminés – politiques et militaires –, continueront de se soustraire à la justice. Tout au moins à la justice des hommes….
Quant au volet concernant l’intrusion – quasi systématique – des autorités françaises dans les affaires de notre pays, il faut être vraiment atteint d’autisme et de cécité, pour le contester; d’autant que les rapports amicaux – et même plus – sont de notoriété publique entre l’ancienne puissance coloniale et ses anciens « tabors » devenus des généraux battant le haut du pavé et se bousculant dans les allées du pouvoir, dans une Algérie en déshérence politique et civique; une Algérie où tout est falsification, où tout est manipulation, et où, le peuple est interdit de démocratie, par la grâce même, des chantres de la démocratie, ceux d’Alger comme ceux de Paris.
Abdelkader Dehbi
12 juillet 2009