Le silence prolongé de Bouteflika est à la fois lourd de sens et difficile à décrypter.
La première est que toute autre candidature que celle de Bouteflika devient impossible au sein du FLN. Silence dans les rangs!
La deuxième, qui en découle, est que le candidat du système sera cette fois hors FLN, donc qu’il est déjà choisi, sans réviser la Constitution… au nom du peuple.
Et qui est le mieux placé des "enfants du système" hors FLN. Ouyahia pardi… celui qui conteste justement la révision de la Constitution… et qui attend sans rire que "l’intéressé se prononce lui-même".
A moins que… on ait droit à une "nouvelle casquette consensuelle" pour gérer encore une nouvelle transition et remplacer les généraux vieillissants de l’état-major.
La messe du pouvoir est dite. Il n’y a plus d’opposition pour contester quoi que ce soit. Quand au peuple, il est trop occupé à joindre les deux bouts du mois, et à panser les blessures de tous les attentats qui feront du bruit, du sang et des larmes jusqu’à l’élection présidentielle.
Pendant ce temps, l’Etat algérien s’enfonce de plus en plus dans ses puits de pétrole jusqu’à s’y engluer… Il ne sait rien faire d’autre. Et il prend un malin plaisir à saboter toute initiative économique d’envergure hors hydrocarbures. Pourquoi? Pour empêcher l’émergence de tout pouvoir économique en dehors du système.
Saâd Lounès
2 janvier 2007