Un Etat arabe souverain, le Liban, agressé par l’aviation israélienne, provoquant des dégâts humains et matériels de grande ampleur sans que la Ligue arabe ne se réunisse et ne condamne l’agression ! Il aurait pourtant suffi que deux ou trois Etats arabes menacent de rompre leurs relations diplomatiques avec les Etats-Unis pour que l’agression cesse immédiatement au Liban et à Gaza. Même si militairement ils ne sont pas puissants, les Etats arabes ont un potentiel diplomatique énorme qu’ils n’utilisent pas par peur probablement du gel de leurs avoirs financiers aux Etats-Unis.
Il y a deux manières d’arrêter une guerre: soit par la guerre, soit par la diplomatie. Aucun Etat arabe ne veut la guerre, et c’est tant mieux. Mais il y a la diplomatie et l’appel au respect du droit international. S’il ne faut rien attendre des monarchies, qui par intérêt politique s’alignent sur les Etats-Unis, qu’en est-il des républiques qui, il y a juste quelques années, promettaient de rétablir le peuple palestinien dans ses droits nationaux ? Où est l’Egypte? Où est l’Algérie? Ne parlons pas de la Syrie que Bachar el Assad a détruite pour rester au pouvoir. Il a préféré être président d’un Etat détruit que d’être un citoyen d’un Etat prospère. Est-ce que la science politique peut-elle expliquer ces comportements, ou faudra-t-il recourir à la psychologie? En attendant, Gaza est un champ de ruines sous lesquelles des milliers de cadavres sont ensevelis, et le Liban est menacé de subir le même sort. Israël profite du reflux de la dynamique de la résistance des Etats arabes. L’Egypte est un cas emblématique de ce reflux. Il est vrai que les Etats-Unis lui versent une allocation annuelle pour être en paix avec Israël, et le maréchal Sissi tient à ce pactole. Mais il a un espace diplomatique à occuper sans mettre en danger ce pactole. Il aurait suffi que l’Egypte menace de rompre ses relations diplomatiques avec Israël pour que l’agression contre Gaza ait cessé au deuxième ou au troisième mois. Ce n’est pas de la spéculation. Israël ne peut pas se permettre de perdre l’Egypte. Israël ne peut pas vivre sous la menace potentielle de deux adversaires démographiquement puissants: l’Egypte et l’Iran. L’Egypte est un géant régional inconscient de sa force diplomatique. A l’image des autres Etats arabes.
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