Authentiques et indéniables, les écarts naturels en intelligence humaine tendent à être démesurément amplifiés ; et les tests limités, déterminant le quotient intellectuel censé évaluer une faculté multidimensionnelle, confortent ces excès, et dopent la vanité là où elle existe. Il suffit pourtant d’utiliser la bonne échelle pour retrouver les génies et les idiots dans la même catégorie de faiblesse humaine ; et meilleures seraient alors les chances d’une alliance entre la foi et l’intelligence. La première ne peut néanmoins jouir de prérogatives morales que si les fondements de la seconde ne sont pas contrariés, sinon celle-ci risque de se révolter et défoncer les frontières, jugées alors toutes stupides. Pour le plus grand bonheur de la perversion, qui elle, sans jugement aucun, accuse et condamne la religiosité de stupidité.
S’il n’est pas harmonieusement accompli, le mariage entre le spirituel et l’intellectuel peut s’avérer tout simplement impossible. Et pour en savoir plus sur les conditions de compatibilité entre la foi et l’intelligence, écoutons un de nos ancêtres amazighs, Saint Augustin (354-430), s’exprimer sur le sujet bien avant l’avènement de l’Islam : « Crois et tu comprendras ; la foi précède, l’intelligence suit ».
Que l’intelligence contrariée se rassure ! Il ne s’agit nullement d’un prétendu postulat général, et c’est principalement à une audience réceptive que s’adresse l’illustre enfant de Souk-Ahras. Même si elle est constamment célébrée et parfois surestimée, l’intelligence, cette nébuleuse grâce divine, est avant tout suiveuse ; et on peut tout aussi valablement statuer : L’incroyance précède, l’intelligence suit. La notion d’égarement étant relative et pouvant être invoquée par chaque camp, un compromis consensuel, bien que non enchanteur, pourrait alors s’énoncer ainsi : Egare-toi, l’intelligence te suivra et te soutiendra !
Aussi développée puisse-t-elle être, l’intelligence humaine demeure circonscrite et restreinte, loin d’être suffisante et décisive, et peut même tromper, voire pervertir. La foi ne peut pas, quant à elle, prétendre être libre de toute forme d’irrationalité physique. Une dimension abstraite, métaphysique, est fortement présente. La foi d’un être humain, savant ou analphabète, puise ses raisons ainsi que ses ressources de compréhension et démonstration, d’un royaume inaccessible au génie de l’incroyance, qui peut dès lors juger ridicule cet arsenal. Ecoutons une nouvelle fois Saint Augustin : « La compréhension est la récompense de la foi. Ne cherche pas à comprendre pour croire, mais crois afin de comprendre, parce que si tu ne crois pas, tu ne comprendras pas. »
N’est-il pas un peu légitime ici de se permettre une petite parenthèse de fierté et chauvinisme, pour prétendre que c’est sans doute une sagesse et une intelligence aussi perspicaces que celles de Saint Augustin qui ont permis aux amazighs d’embrasser les trois religions monothéistes, précisément sans chauvinisme ? A méditer pour les berbéristes.
L’intelligence peut conforter la foi comme elle peut se mettre au service de l’incroyance, mais elle ne conditionne ni l’une ni l’autre. Un ignorant peut tout aussi bien se distinguer par une foi solide que par une impiété absolue, même s’il ne fera vraisemblablement pas un bon prêcheur, ni dans un cas, ni dans l’autre.
L’intelligence et la foi sont des grâces divines de natures très différentes. La première fait partie des prédispositions initiales, avec les autres conditions physiques, sociales, et ethniques. Elle n’est tributaire d’aucun mérite personnel, et relève des données et circonstances spécifiques, aussi différentes qu’équitables, de l’examen sanctionnant, qu’est la vie ici-bas. La foi, quant à elle, constitue l’essence même de cet examen, comme l’option principale du logiciel de fonctionnement humain, accessible seulement par le mérite de la conformité du mode opératoire. Une fois agréée et accueillie par la volonté humaine, la foi sollicite ensuite l’intelligence pour consolider l’engagement pour un mode de vie, en connexion avec Le Créateur, auteur du mode de fonctionnement, devant par définition être révélé aux créatures.
L’intelligence contrariée, un contre-exemple ne démolit qu’une conjecture
La crise d’incompatibilité chronique touchant depuis des siècles la foi et l’intelligence dans le monde occidental chrétien, vient d’être quantifiée par des chercheurs universitaires. Les résultats ne sont pas surprenants, mais les préjudices peuvent se répercuter beaucoup plus au-delà du monde chrétien. Des élites musulmanes, imprégnées de culture occidentale, peuvent en faire les frais. Des décideurs « particulièrement intelligents » ou juste « suffisamment occidentalisés » peuvent ainsi être tentés de combattre la religiosité, jugée intellectuellement rétrograde, voire dangereuse. Ceux qui se sont déjà embarqués dans cet aventurisme, ainsi que ceux qui les ont applaudis ou suivis, pourraient se sentir confortés par ces conclusions, et en faire usage dans leurs justificatifs.
Cette précision vise surtout à rappeler que ce genre de réflexions est loin d’être purement académique, mais traite pertinemment de l’actualité, en tentant de remonter à la racine de la chaîne causale des crises sociopolitiques majeures.
Revenons à l’enquête. Une équipe de trois psychologues de l’université de Rochester dans l’Etat de New York, dirigée par le Professeur Miron Zuckerman, a effectué un travail de synthèse sur soixante-trois études menées depuis 1921, et a relevé que 84 % aboutissent à la même conclusion de relation négative entre la religiosité et l’intelligence (1). L’enquête ne proclame pas que la foi abrutit, mais affirme que les personnes brillantes sont plus enclines à se détourner de la religion. Même au crépuscule de la vie, quand plus d’individus se réconcilient avec la religion pour affronter la mort, les plus doués restent moins nombreux. Les critiques dénoncent la définition restreinte retenue pour l’intelligence, négligeant d’autres formes importantes comme la créativité, l’intelligence sociale et émotionnelle. Zuckerman n’omet pas de signaler les limitations socioculturelles de ces études menées exclusivement en Occident, en osant toutefois prédire des tendances similaires dans d’autres milieux culturels.
Même s’ils sont déçus, les responsables de l’Eglise ne doivent pas être très surpris par ce piètre bilan spirituel et ce spectaculaire recul du Christianisme, en conflit ouvert avec le bon sens depuis des siècles. Les extravagances, aberrations, et autres non-sens de cette religion monothéiste, ne datent pas d’hier, de la mystérieuse et paradoxale Trinité, aux nombreuses versions incompatibles de la Bible, en passant par l’astreinte auto-infligée du célibat, débouchant sur un feuilleton de scandales pédophiles. Ces contresens ne pouvaient pas résister à l’épreuve du temps et traverser les siècles, sans laisser de profondes séquelles et ébranler la foi chrétienne. Le coup fatidique a sans doute été asséné par les découvertes scientifiques de Copernic et Galilée, irréfutables mais remises en cause par l’Eglise. Même si quantitativement il demeure prétendument en tête, le Christianisme survit en fait beaucoup plus en tant que simple héritage culturel, et les transgressions des préceptes, culminant significativement pendant les fêtes religieuses, en sont les meilleures preuves. Les bons chrétiens sont loin d’être les seules victimes de cette déroute, car les puissants de ce monde et leurs suppôts veulent l’imposer aux autres croyances via une laïcité radicalisée et pervertie en irréligion.
Même s’il n’est pas davantage étayé ni fondé par la science, l’athéisme devient, pour beaucoup d’intellectuels, la solution de facilité, sinon l’unique, et en Amérique on estime à 7 % seulement le nombre de croyants élus à l’Académie Nationale des Sciences. Très choquant ! Mais à chacun sa surprise, et certains pourraient plutôt s’étonner d’où viennent les 7 %. Cette stratégie de généralisation de la débâcle du Christianisme, et du recours par élimination à l’athéisme, n’est pas exempte de failles et reproches, et ne piège pas tous les intellectuels. Heureusement ! Michel Dardenne, brillant informaticien converti à l’Islam, qui tout en s’interrogeant sur le pourquoi des écoles catholiques, puisque ni les élèves, ni les enseignants, ni le directeur, ne croient en Dieu (2), n’a pas cédé aux préjugés culturels. Après tout, un contre-exemple ne remet en cause que la conjecture correspondante ; et il n’est donc pas légitime de projeter le fiasco du Christianisme sur les autres religions. Ne devrait-il pas plutôt susciter plus de curiosité et d’encouragement à les étudier ?
La foi et l’intelligence, et si c’était le même combat ?
Il faut toutefois bien admettre que les préjugés anti-Islam ne manquent pas d’arguments, et parfois c’est de véritables circonstances atténuantes qu’il s’agit, induisant autant de responsabilités et culpabilités dans le camp musulman. Que pourrait donc faire l’Islam des despotes, indigènes, et autres terroristes, face aux défis qui ont coulé le Christianisme de l’Occident des lumières ?
La liste des arguments est longue et les divers classements du quotient intellectuel, montrant les pays arabo-musulmans à la traîne, peuvent à eux seuls suffire pour imaginer et anticiper le reste, en dépit des réserves émises sur ce score numérique, ne pouvant évaluer objectivement une intelligence multidimensionnelle à travers les seules aptitudes d’apprentissage scolaire. Un autre indicateur, complémentaire, non mesuré mais bien plus visible, et reflétant le degré d’abrutissement collectif dans les régimes despotiques, devrait évacuer les doutes.
Résumons notre parcours postindépendance. Démarrage du formatage par un coup d’Etat, suivi d’un redressement révolutionnaire et d’une période célébrant en direct les bénéfices dégagés par des entreprises en faillite. Ouverture démocratique colmatée par un putsch et une tragique décennie avec ses milliers de victimes, son impunité consacrée, et son indignation intellectuelle sélective. Intronisation de la démocratie et classe politique de la rente, des quotas, et du statu quo, alias sagesse graduelle. Négociation de la représentation populaire. Participation active de la société militaire. Baraka blanchissante et glorifiante des zaouïas. Opposition parallèle, ou complicité du deuxième rang, dénonçant la fraude électorale en y prenant part pour déjouer les complots poussant au boycott, désespoir et violence. Acceptation, tout en boudant, des quotas alloués, dépassant pourtant les poids réels. Consensus patriotique sur la stabilité du statu quo, avec un retour nostalgique aux anciennes cérémonies des partages. Mais des butins cette fois-ci.
Que d’aberrations et de travers despotiques, que de brutalités et d’injustices tyranniques, portant tant d’agressions, blessures saignantes, et distorsions permanents à l’intelligence nationale. Si Napoléon recommandait de ne pas interrompre un ennemi en train de commettre des erreurs, alors un meilleur ennemi, aspirant à plus d’attention et d’égards, sait ce qu’il doit faire : S’abrutir et abrutir. A défaut de commettre un suicide collectif.
Une politique imposée et dirigée par la médiocrité prédatrice ne peut que causer de profonds préjudices aux ressources naturelles et humaines, polluer et éroder l’intelligence individuelle et collective, sans épargner la foi, la probité, et les autres valeurs morales.
La foi ne peut être endurante et résiliente que si elle s’enracine fermement dans le cœur, et se répercute quotidiennement sur les actes et paroles. Les causes et prétextes d’insouciance, refoulement, et ébranlement ont toujours existé, et ne se limitent pas à une actualité déprimante et débordante, relayée par des médias omniprésents, mettant en cause la religiosité, et laissant peu de temps et de répit à l’intelligence pour méditer avec recul et discernement, et entretenir une relation avec Le Créateur.
Qu’elle soit honorée, prise à la légère, ou moquée et méprisée, voire culpabilisée, la foi demeure l’essence même de la Création : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour M’adorer. Je n’attends d’eux nul don et n’exige aucune nourriture. C’est Dieu le Pourvoyeur des biens, le Tout Puissant, l’Immuable » (Coran 51/57-59).
La foi permet d’appréhender salutairement le projet de l’existence dans sa globalité, la vie, le vieillissement, et la mort, avec autant de crainte que d’espérance. La sécurité et la tranquillité que peut inspirer l’impiété ne sont qu’illusoires, sans perspective, et remettent ultimement sur la table les questions existentielles lancinantes, éludées et refoulées. Et seule la vanité d’origine satanique peut aveugler et tromper l’intelligence, et l’égarer pour l’empêcher de reconnaitre la plus grande bourde humaine.
Et même si c’est toujours elle qui est reniée et répudiée, la foi ne tient jamais rancune à la sincérité et bravoure, et se tient constamment prête à la réconciliation ; et c’est plus sur instruction divine qu’elle prend parfois sa revanche, quand elle est courtisée maladroitement, et tardivement en fin de vie, par une intelligence hypocrite, subitement terrifiée d’affronter seule la mort.
Abdelhamid Charif
14 novembre 2016
Références :
(1) http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/08/14/cqfd-les-religieux-sont-moins-intelligents-que-les-athees-affirme-une-etude/ bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/08/14/cqfd-les-religieux-sont-moins-intelligents-que-les-athees-affirme-une-etude/
(2) Abdelhamid Charif : « Fiabilité du logiciel et conformité du fonctionnement ». Le Quotidien d’Oran du 23 juin 2016.
https://www.hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=4860:fiabilite-du-logiciel-et-conformite-du-fonctionnement&catid=652:charif-abdelhamid&Itemid=36
http://lequotidienalgerie.org/2016/06/20/fiabilite-du-logiciel-et-conformite-du-fonctionnement/
9 commentaires
Falsification
Monsieur Abdelhamid Charif est tombé dans le piège de la grande falsification orchestrée par l’Eglise catholique pour faire croire que Saint Augustin est d’origine berbère (bien sûr que personne à l’époque ne se revendiquait de cette appellation grecque et encore moins d’amazigh de facture très récente). Il revendiquait haut et fort son origine punique c’est-à-dire carthaginoise.
Pourquoi l’Eglise en est réduite à cette tricherie?
Visant ces minable de berbéristes en mal d’histoire et n’ayant aucun argument d’authenticité à proposer, elle leur explique qu’un de ses Pères était « berbère » et qu’eux-mêmes étaient chrétiens avant que les méchants arabes ne leur fasse changer de religion et qu’ils peuvent revenir à la religion (ce qui est loin d’être vrai) de leurs ancêtres.
L’Eglise en est réduite à cette piteuse prédication se basant uniquement sur l’ethnicisme.
Cet ethnicisme dont notre auteur est aussi atteint lorsqu’il nous bassine avec « l’ancêtre amazigh », loin des arguments de foi et de raison.
Il veut peut-être aussi nous montrer qu’il est « tolérant »(grand mot à la mode que les puissants utilisent hypocritement) puisqu’il revendique dans un même souffle le Vrai et le Faux.
Pour une fois il s’aligne sur le pouvoir prédateur, criminel et ignare qui ne comprend pas que la continuité historique n’a aucun sens et que le peuple maghrébin n’a plus rien à voir depuis quatorze siècles avec les peuplades qui l’ont précédé sur cette terre. C’est ce qui explique que ces ignorants revendiquent, au grand plaisir de l’Eglise, « l’algérianité » (sic) de Saint Augustin.
Tous les esprits chagrins doivent savoir que la notion islamique de la Djahiliya, c’est-à-dire cette césure nette entre l’antè-islam et l’islam ne concerne pas uniquement les habitants de la péninsule arabique!
L. Dib
أكثر مقاربة
نحن نؤمن نحن نبصر نحن نرى :
مسألة ربط ما هو من الإيمان وما هو من الفكر البشري ، أو الإنساني ، ودرجة التفوق الذهني في الفهم والمقاربة والبناء والإبداع ، لا يمكن بأي حال مقاربته بعامل الجنس أو العرق أو حتى اللغة ، فاللغة ذاتها ، يمكن تمييز محتواها بين ما هو من الفكر الإنساني وما هو من الوحي ، فإذا أردنا قياس جوهر اللغة وإشعاعها ، فإن ذلك يتحدد في مقاربة نص الوحي ، أو مضمون وتوجيهات وإشعاعات ما هو من الإيمان بما هو من فكر وقدرات الإنسان الذهنية . لذلك ينبغي أن نحرر ذهنياتنا وأفكارنا من كل ما هو عرق وجنس ولون ومذهب وطائفة ، قبل أي مقاربة وتحليل لما هو فكر وذكاء وقدرة عقلية وذوق وفن وإبداع واختراع وتحدي . مصيبتنا أننا لا ننطلق من داخل العقل ولا من مكنونات اللغة ولا من تاريخ الثقافة وثقافة التاريخ ، ولا ما هو من النظرية العلمية أو من الإعجاز في حدود ما هو من الوحي وإشعاعات الإيمان ، إننا نعلق عجزنا على أبواب التاريخ ونلبسه ثوب العرق والجنس والجهة والمذهب والطائفة . لم تعد تنطل حيل العاجزين ، فلا سانت أوغستين ، ولا غير أوغستين ، يمكن أن يخفي عجز المدعين ، سواء دخلوا علينا من باب ثقافة المستعمر ، أو من أبواب فرعية ، لم تعد تقنع أحدا حتى الذين تغنوا بها لما يزيد عن خمسين سنة من خسارة المستعمر معركة الاحتلال . إن قول سانت أوغستين ، بغض النظر عن العرق والمعتقد :
« Crois et tu comprendras ; la foi précède, l’intelligence »
يؤكد أن عامل العرق والجنس واللون والجهة والمذهب والطائفة ، لا دخل له في تحديد جوهر الإنسان وقدراته الذهنية والفكرية ، مختارا ، لا مجبرا ، في مقاربة ما هو من الوحي ، وما ينبثق عنه من اعتقاد وإيمان ، وما يرافق ذلك من أثر في واقع الحياة ، كون حرية الاختيار تتجلى صورها وأبعادها رفقة الإنسان ، ليس وحيدا منعزلا في الطبيعة ( الإنسان المفضل لدى جان جاك روسو ) ، ولكن الإنسان في دائرة المجتمع ، بعد أن علقت بذهنه ونفسه ومختلف قواه ، تاثيرات العرق والطائفة والجهة والمذهب والجنس وما لف ذلك من عوائد الاجتماع والتعارف . إن دليل التقوى هو اجتياز الإنسان دائرة المختبر في مقاربة ما هو من الفكر مع ما هو من الوحي ، وإشعاعات تفاعل ما هو من الذكاء البشري بما هو من تجليات الإيمان . وكل ما عدا ذلك ليس سوى دلالة على عجز الإنسان في مقاربة ذكاء الإنسان بحثا عن سبيل للنجاة . إن لغة القرآن ، يا عباد الله ، لم يكتب لها كل هذا الذي يعرفه العجم قبل العرب ، والغرب قبل الشرق ، في أيام الناس هذه ، إلا أنها تنبع في كل حين ، من منبع الإيمان ، وتتحلى وتتزين في كل وقت بجمالية التوحيد ، فهل هناك أجمل وأبهى وأعظم من الإيمان والتوحيد ، سؤال يدرك طبيعته وروحه الأذكياء ، لا البلهاء ، والأحرار ، لا الذين صاروا مملوكين .
الميزان
ميزان العقل ، وميزان الإيمان :
« Crois et tu comprendras ; la foi précède, l’intelligence suit ».
سأل أعرابي زوجته : هل أنت أحسن من القمر ؟ لم تجبه زوجته ، فقال : إن لم تكوني أحسن من القمر فأنت طالق . احتار الأعرابي ، فعرض مشكلته على أهل النظر ، يقال ، كان ذلك أيام الإمام أحمد ابن حنبل . كاد الجمع يجمع ويجزم بطلاق المرأة ، وإذا بصبي ، كصبي الجزائر : محمد عبد الله فرح الذي أبهر العرب في تحدي القراء العرب . ماذا قال الصبي ؟ قال الصبي : هل قرأتم قول الله : » لقد خلقنا الإنسان في أحسن تقويم » أهو في حق القمر ، أم في حق الإنسان . القرآن الكريم لم يأتينا بآية تقول : ( لقد خلقنا القمر في أحسن تقويم ) . بهت الأعرابي وقام فأمسك عليه زوجته وتاب إلى خالقه. العقل وضعنا في مشكلة ، والإيمان أخرجنا . لم نحتكم للعقل ، ناهيك عن العرق والجنس . أرأيتم كيف يزننا العقل ، وكيف يزننا الإيمان . لذلك ولذلك فقط جاءنا محمد عبد الله فرح من قسنطينة رافعا التحدي ، من يكون عبد الله هذا ؟ أمازيغي هو ، أم عربي ، أهو زنجي ، أم هندي ؟ لذلك ولذلك فقط ، ينبغي أن نزن أنفسنا ، في أعراقنا وألواننا وأشكالنا وطوائفنا ومذاهبنا ، بقوة الإيمان ، وليكن السبيل إلى ذلك بأقرب لغة إلى فهم القرآن وأسرار القرآن ، لذلك ولذلك فقط اجتهد الزنجي والهندي وكثير من العجم في تعلم لغة القرآن .
Dommage
Assalam à tous.
Accorder autant d’attention, avec autant de vigilance et de sévérité, à un détail aussi secondaire et insignifiant que l’amazighité ou la non-berbérité de Saint Augustin, par rapport au contenu de la contribution, est loin de relever d’une quelconque critique constructive et respectueuse. Venant de Mr L.Dib, connu et estimé sur ce site, m’épargne toutefois d’émettre des doutes et formuler des hypothèses.
Les données historiques ethniques sont loin de constituer des certitudes intangibles, à mes yeux, et la berbérité de Saint Augustin le chrétien, que je n’ai pas inventée, convient à la thèse de l’article, sans en être une pièce maîtresse. Ses réflexions le sont en revanche. D’autant plus pertinentes, et non rejetables, qu’elles remontent à l’ère préislamique.
Que Saint Augustin le chrétien soit berbère ou pas, la chrétienté antérieure, réelle ou prétendue, des amazighs ne porte aucun préjudice à leur islamité actuelle, et la manipulation occidentale ne trompe et ne heurte que ceux qui sont otages de certains préjugés. Il n’y a aucune raison d’affirmer sans preuve que les berbères étaient des incroyants avant l’Islam. En fait, dans la présente contribution, privilégier la thèse de la chrétienté antérieure permet, aux yeux de l’auteur, de défendre et conforter l’islamité. Et ce retour en arrière ne perturbe en aucune manière la continuité historique ou civilisationnelle, pas plus que ne le feraient les évocations d’Abraham ou d’Adam.
J’ai suffisamment dénoncé l’anti-arabité et l’anti-islamité, ici et dans des forums plus hostiles, ainsi que dans la presse écrite. Je me suis même singulièrement opposé à la co-officialisation de la langue amazighe, mais je privilégie toujours la stratégie des concessions historiques de forme vis-à-vis de la berbérité, afin de combattre le berbérisme menaçant l’unité du pays. Une réflexion sur l’anti-berbérité ne m’a jamais effleuré et j’espère ne pas changer.
Et si aux yeux du sieur L.Dib, il s’agit d’une falsification outrancière, il aurait pu quand même tenir compte des intentions et motivations, flagrantes et affichées à maintes reprises, de l’auteur pour tempérer sa vigilante remise en place. Remise en place assénée sèchement, avec un fond hautain et agressif de certitudes historiques, et pouvant s’avérer inopportune, extrémiste, et plus préjudiciable que la « falsification ».
A moins que le quidam L.Dib n’abuse du confort du bouclier du semi-anonymat pour dénoncer avec pertinence ma tolérance assumée, que certains trouvent insuffisante mais que lui juge compromettante et ignare, en pensant faire preuve d’une fermeté téméraire, aussi exemplaire que masquée, et ne trahissant en fait qu’une forme raffinée et dégoûtante de la lâcheté. Lâcheté que la Jahiliya de Koraich n’a ni connue ni propagée en dehors de l’Arabie.
Je dois enfin préciser, qu’ayant souvent apprécié les interventions sur ce site de L.Dib, il est de mon devoir de ne pas exclure que le froissement amer que je ressens soit simplement lié au fait de me retrouver dans la ligne de mire.
Mes respects et mes excuses à tous.
كم هو مفيد حوار الأحرار
قوتنا في التنوع الذي استوعبه إيماننا برسالة التوحيد :
كم هو جميل وعظيم أن يلتقي القبائلي والشاوي والعربي دفاعا عن وحدة الجزائر ، أخوف ما يخاف ( المستعمر ) من أن يتمسك القبائلي في تيزي وزو ، والشاوي في باتنة ، بإيمانه برسالة التوحيد ، يتكلم الشاوية ، أو القبائلية ، لكنه يوحد الله . العربية لغة القرآن ، التي أتقنها القبائلي ، والشاوي ، لا تضيق ، لا بالقبائلية ، ولا بالشاوية ، الذي ضاق بنا جميعا ، بتنوع ألسنتنا ، وبلغة قرآننا ، هو المستعمر ، والمستعمر فقط ، لذلك نجده ، وإلى أيام الناس هذه ، يضيق بنا ، وكأنه لم يهضم خروج عساكره من أرضنا ، لذلك فهو يستخدم بعض الأدوات ، مثل التي استخدمها بالأمس القريب ، فيحاول الدخول علينا من أبواب متفرقة طمعا في تحويلنا عن مسار إيماننا . كم هو جميل أسلوب الحوار الذي انتهجه سي عبد الحميد شريف ، وإن عبر ذلك فإنما يعبر عن عظمة أبناء الأوراس الأشم ، والتحية إلى السيد ديب الذي أثرى الموضوع دون أي قصد آخر . كم هو جميل أن نتعمق في مقارباتنا ، كمن يتبع أسلوب الحفريات ، فهو كمن يهدم ، ليس لغاية الهدم ، ولكن الهدم بقصد البناء والبناء فقط .
Détail
Qu’a vu monsieur Abdelhamid Charif pour céder à une peur panique? A-t-il vu le dieu Pan de la mythologie grecque dont l’apparition suscitait la frayeur (le mot panique vient justement de Pan)? Car, pour ma part, c’est cette impression qui m’a assailli quand j’ai lu sa réponse à mon commentaire. La peur et non la colère que d’aucuns auraient pu y voir.
La réponse nous a été fourni par lui-même qui s’excuse presque de ce jet incontrôlé car il n’a pas aimé se « retrouver dans la ligne de mire ».
S’il me le permet, je le rassure tout de suite, j’ai apprécié nombre de ses articles et sa plume policée.
J’attire son attention que je ne lui ai pas attribuée la falsification commise par l’Église catholique et je n’ai traité d’ignare que le pouvoir prédateur et criminel.
Je n’ai commis aucune attaque ad hominem mais je me suis situé uniquement sur le plan intellectuel et les échanges peuvent être vifs même entre « amis » lorsqu’il s’agit d’idées.
La thèse qu’il avance dans son article est honorable et je n’ai voulu réagir qu’à ce qu’il appelle un « détail ». Certes c’est un détail dans ce qu’il propose au lecteur mais j’y ai vu un danger relevant de la lutte idéologique.
Il a trouvé ma réaction excessive mais elle est à la hauteur des enjeux que charrie le « détail ». Le « détail » est souvent une peau de banane glissée sous les pieds d’une personne ou d’un ensemble de personnes.
Qu’il me permette de lui rappeler un exemple de peau de banane qui certes a visé des intérêts infiniment plus importants mais qui peut servir à comprendre. La perfide Albion qui occupait l’Inde s’est émue des progrès de l’islam dans le sous-continent indien et la peau de banane qu’elle a glissé a consisté à susurrer sur la prétendue état minoritaire des musulmans. Le résultat fut la création du Pakistan qui a éloigné la masse des hindous de l’islam et rendu réellement les musulmans indiens minoritaires. Le grand penseur indien musulman Mohamede Iqbal s’est laissé prendre par cette manœuvre.
Pour terminer, j’attire l’attention de notre vaillant auteur sur le terme « détail ». Il écrit que » la berbérité de Saint Augustin le chrétien (…) convient à la thèse sans être une pièce maitresse ». Si elle convient à la thèse, elle ne peut plus être un « détail » et le rajout « sans être une pièce maitresse » ma parait une simple figure de style.
Enfin, il ne s’agit pas d’accepter des faits uniquement parce qu’ils rentrent dans nos hypothèses mais parce qu’ils sont avérés et cela doit nous pousser à déterminer leur critère de véracité.
Il fallait se référer à ce que Saint Augustin dit de lui et non ce que l’Église catholique veut faire croire.
L. Dib
RE: La foi et l’intelligence, entre compatibilité et discordance
حراسة الإيمان للعقل لا تتحقق إلا إذا كان صاحب العقل حرا .
الإنسان المسلم الحر ؟ يمكن أن يدخل علينا قائل ، فيقول : إن عبارة « إنسان مسلم » كافية ، فلما الحاجة إلى الكلمة » حر » ، والسؤال : هل كل إنسان مسلم حر ؟ لو كان كذلك ، لما جاءت الآية القرآنية : » قالت الأعراب آمنا قل لم تؤمنوا ولكن قولوا أسلمنا ولما يدخل الإيمان في قلوبكم وإن تطيعوا الله ورسوله لا يلتكم من أعمالكم شيئا إن الله غفور رحيم » الآية 14 من سورة الحجرات . أهم ما نستشفه من الآية الكريمة لنا جميعا ، أن الإنسان المسلم ، وخصوصا في عصر الناس هذا ، لا يكفيه الانتساب إلى أمة الإسلام ، الآثار هي وحدها المقياس والميزان ، لذلك فالإنسان ( العبد ) أو ( المملوك ) للأهواء ، وما أكثرها ، فينقاد إليها كما ينقاد العبد إلى سيده ، وما أكثر صور الأسياد في أيامنا هذه . كما يمكن أن ينقاد الإنسان فكريا ، أو ذهنيا ، فيتحول إلى ما يشبه الآلة ، يفعل بنفسه وأهله أكثر ما يفعله العدو بعدوه . اعلموا ، يرحمكم الله ، أن الذي يحدث في بلاد الشام ، ليس سوى نتيجة لحرب فكرية ضروس دامت طويلا ، ولولاها ما كان لليهود أن ينعموا بقسط من الراحة على أرض فلسطين المغتصبة أعراضها على مسمع ومرأى ( …….) . لذلك يمكننا تقدير عبارة » المسلم الحر » . أو لم يستخدم الأستاذ مالك بن نبي رحمه الله عبارة » المسلم المتحضر » فأقام عليه بعض ( المتكلمين ) الدنيا ولم يقعدوها . كذلك ، ما الذي أحزن الأستاذ مالك يوم تم الإعلان عن قيام دولة باكستان ، التي انفصلت عن الجسد الأم ( الهند ) في شبه قارتها ؟ من كان المستفيد الأول ؟ أليس هو الكنيسة الكاثوليكية التي ضاقت بالحرية التي جلبها الإسلام للإنسانية ؟ الكنيسة بتناقضاتها التي لم تسعها عقول باباواتها وقساوستها ، اعتمدت من البداية تزييف حقائق التاريخ ، حتى وصلت إلى تبرئة اليهود من دم سيدنا عيسى عليه السلام ، وكأن موقف الكنيسة هذا يناقض ما حوته نصوصها المتضاربة لقرون حول ما نسبوه لليهود ، بغض النظر عن صحته . فهل ، بعد كل هذا ، تصلح مراجع الكنيسة ، فننقل عنها أو نستشهد بها ، الكنيسة الكاثوليكية غير مؤتمنة ، يمكن أن تأتينا في يوم من الأيام فتقول لنا أن ( سانت أوغستين ) أو حتى ( كاتب ياسين ) كان واحدا من قساوستها ، أو رهبانها المفضلين . لذلك فالإيمان يحرسنا متى تحررنا ، خصوصا في ذهنياتنا وأفكارنا ، قبل أن نتحرر في صلاتنا وصيامنا وحجنا وزكاتنا ، متى تحررنا توحدنا ، ومتى توحدنا سلمنا ، ومتى سلمنا حسن إسلامنا وزاد إيماننا .
Prêche de Kamel Toumi
La vidéo ci-dessous mérite à mon avis d’être partagée, d’autant plus qu’elle convient au contenu de la présente contribution.
Il s’agit d’un prêche du Vendredi donné par l’illustre savant algérien Kamel Youssef Toumi du MIT
يا للروعة لما يكون الفكر محاطا بالإيمان وحينها فقط يصبح العلم نافعا لصاحبه حق المنفعة
https://www.youtube.com/watch?v=1Dr4DdOl2Is
بين الإيمان والأمانة
بين الإيمان والأمانة :
ما هي المسافة التي تفصلنا عن الإيمان ، وتلك التي تفصلنا عن أداء الأمانة ؟ يقول المرء آمنت ، يسأله ضميره : لا تقل هذا إلا إذا دخل الإيمان إلى قلبك ، سبحان الله ، ما أعظم هذا التعبير ، فكأن الإيمان ينبغي أن يفعل بجوارح الإنسان فعلته ، مثلما تحتاج أجهزة جسمه إلى فعل الدم في دورته ، فماذا لو تجمد الدم ، أو أصابه فيروس فقدان المناعة ؟ مصدر مناعة الإنسان هو إيمانه ، والإسلام هو بداية وعي الإنسان بأهمية المناعة ، وفي الوقت ذاته بخطورة ما يتهددها ، أما المسافة التي تفصل الإنسان عن أداء الأمانة ، فهي كمن دعي للشهادة ، وكانت الشهادة من ضرورات تحقق العدالة التي يتوقف على قيامها أمن الشاهد وأمن من استحق الشهادة ، فإذا تعذر قيام الشاهد بواجب الشهادة نكون أمام احتمالين ، أولهما أن الشاهد المفترض أصابه مانع أو مكروه ، وهذا المانع مصدره الخطر المفترض . وثاني الاحتمالين ، كون الشاهد امتنع ، أو تهاون ، في أداء واجبه ، تلك هي المسافة الفاصلة بين إسلام المرء وإيمانه ، وبين إيمانه ، وواجب أداء الأمانة . كم من أجيال ، تداخلت في حياتها تلك المسافات ، فلم تميز بين ما لها وما عليها ، فاستغرقت طويلا بعيدا عن نور الشهادة . هل تذكرون ، من منكم لا يعرف هذا الاسم : ابن باديس ، كم استغرق من الوقت والجهد في التعريف بشخصه ، اسألوا التاريخ ؟ كم أخذ من وقت الناس لحسابه ؟ وكم من مجهود الناس تطلب حضوره ؟ وكم من الأموال صرفت في سبيله ؟ لقد كان مسلما ومؤمنا وشاهدا ، فلم يفصل بين إسلامه وإيمانه وشهادته ، مال أو سلطان . تحضرني واقعة : أستاذ ، كان بانتظاره شباب ، بإحدى المدن الجزائرية ، وتحديدا المدينة التي يقيم بها السيد عبد الحميد شريف ، حياه الله ، كان الشباب ينتظرونه للقيام بواجب الضيافة ، قبل أن ينقلوه إلى مكان إلقاء المحاضرة ، وإذا بأحدهم يجد الأستاذ الذي لم يكلف مستضيفيه ، حتى تذكرة السفر ، وجده أحدهم يتناول وجبة الغداء بإحدى المطاعم الشعبية وسط المدينة ، حاضرا وسط البسطاء ، فما أعظمه من حضور وما أجملها من صورة . مسألة الإيمان وأداء الأمانة تطلب وعيا وحضورا ، الوعي بالوسط والوسائط ، والحضور من دون إهدار لقيمة الإنسان في إنسانيته ، فإذا ضيع المرء رأس ماله لا يمكن ائتمانه على إنسانية الآخرين . تلك هي المسافات التي ضيعناها ، وتلك هي القيم التي أهدرناها، فزادت الهوة بين إسلامنا وإيماننا والأمانة التي أؤتمنا عليها. وإذا أردتم مزيدا من الوعي والحضور ، ومزيدا من الصور المعبرة عن مرافقة الإيمان للعقل في رحلته بين الإسلام والإيمان وأداء الأمانة ، فلنعد جميعا إلى سيرة المصطفي صلى الله عليه وسلم ، ومن بعده آل البيت والصحابة .