Un premier novembre qui, en d’autres cieux, aurait été fêté avec toutes les réjouissances que mérite un événement aussi grandiose !
Chez eux ou chez-nous, c’est selon, il aurait eu droit au fameux bicentenaire !
Pour une révolution bien loin de rivaliser, en sacrifices et en prix, avec notre novembre et où, toutes comparaisons ne seraient pas appropriées, nos voisins ont fait retentir la planète entière !
Je ne les blâme pas, je les envie même ! Ils sont grands, ils voient grand ! Je me sauve de peur d’être traité de démagogue et de je ne sais quoi encore !
Parler en bien de son pays et de ses symboles de nos jours est synonyme de beaucoup de choses pas jolies à citer ici !
Les causes sont multiples et compréhensibles mais les symboles et les repères de la nation ne doivent pas trinquer parce que certains opportunistes de tous bords ont utilisé le patrimoine commun comme fond de pouvoir, pour ne pas dire de commerce !
Je disais que le premier novembre et notre glorieuse révolution, en dépit de tous les abus et viols commis en son nom, demeure incontestablement la plus gigantesques des révolutions de ces derniers siècles.
Toute démagogie, excès d’orgueil et de fierté mal placée enterrée, elle mérite plus d’éclats et de retentissements que ces gerbes de fleurs déposées çà et là et ces insipides cérémonies qui frisent la monotonie et le déjà vu !
Mais, comme nous sommes de ceux qui excellent dans l’art de transformer le géant en nain et le nain en géant, ne soyons pas étonnés que nos fêtes soient célébrées dans l’anonymat le plus total.
Ce préambule d’apparence inadéquat avec le titre de cette modeste contribution, je l’ai sciemment ourdi (un adjectif que je réprouve pourtant mais, faute de vocabulaire… !) me permet un enchaînement et une liaison avec la constitution et les enjeux prochains que ne manquera pas de susciter sa révision !
Et puis, novembre et la constitution vont de paire !
Je ne disserterai pas de la constitution et encore moins porter un jugement quelconque non pas par manque d’envie mais tout simplement par méconnaissance de ces hautes choses qui ne concernent pas le petit peuple que nous sommes et dont je fais parti !
Ces grosses choses qui sont l’apanage des grands et qui ne se discutent que dans les salons, loin du petit peuple qui n’est appelé qu’à applaudir les bêtises incontestables de ses dirigeants qui voient à sa place, décident et parlent, aussi, en son nom !
Revenons, si vous le voulez bien, à notre constitution !
Pour meubler le vide de nos trois chaînes, on aurait pu songer à vulgariser, ne serait-ce que sommairement, cette constitution qui régie, pourtant, tout notre quotidien, nos faits et gestes et notre environnement !
Des tables rondes, en plusieurs dialectes ou langues, pour ne pas m’attirer les foudres des xénophobes, animés par des spécialistes en la matière seraient les bienvenues !
C’est ce qu’on appelle se rapprocher du peuple et le faire participer aux débats qui engagent et son présent et son avenir !
Nos medias audiovisuels, Je vous le concède, sont envahies par les médiocres qui se sont accaparé nos télés et leur temps de diffusion !
Seulement, entre les fameuses » Rakasates Kabailia et le Rai qui a du bénir tous les cieux pour s’être échappé des cabarets, son lieu de prédilection jadis « , vous pouvez aménager un temps perdu pour un petit débat !
La cul-ture, je vous demande pardon, est certes irréversible et a envahi nos foyers, sans permission ni préavis, mais tout de même… !
Qu’on se le dise : Je ne suis pas contre la culture mais contre la cul-ture !
Veuillez excuser mon impolitesse et mon libertinage pour une fois, chers lecteurs et lectrices, mais quand la coupe est pleine elle finit par déborder !
Je m’adresse maintenant aux gardiens de la constitution et à tous ceux qui veillent à son respect et à son application et son inviolabilité.
1- Qu’avez-vous fait, Messieurs, quand des voix d’outre-mer ont surgit et se sont faites entendre, comme au… bon vieux temps colonial, au sujet de la généralisation de la langue arabe ?
2- Que faites-vous, Messieurs, devant toutes ces transgressions qui n’ont rien épargné, pas même le premier magistrat du pays ?
Je ne peux énumérer ici, faute d’espace alloué, tous les dépassements qui, en d’autres lieux, auraient remué ciel et terre et interpellé toutes les instances du pays !
La fouille corporelle des hauts responsables du pays n’a suscité qu’une légère réaction à peine perceptible !
Pour manque de respect et propos virulents, un journaliste d’un pays où la statue de liberté plane tout haut, a été démis de ses fonctions.
Alors, Messieurs, sommes-nous plus libres et plus démocrates que ce berceau des libertés contemporaines appelé U.S.A ?
Peut être bien que devant notre soif d’expression nous avons, tout bêtement, confondu entre liberté et libertinage et entre objectivité et diffamation ?
Il ne se passe pas un jour, que Dieu fait, sans que nous soyons conviés par nos journaux qui se disent tous pourtant algériens, aux blasphèmes de notre religion dignes des Rushdie et Taslima et ce, sous le couvert, bien entendu, du terrorisme !
Certes la minorité a droit au respect mais aussi à respecter la majorité et vice-versa !
C’est du moins ce que nous avons appris nous, incultes, auprès des vrais démocrates qui divergent sur bien des points mais qui versent tous dans ce qui est appelé, à juste titre, l’intérêt de la nation !
N’est-ce pas, chers démocrates version algérienne ?
La constitution en terme terre à terre est un garde-fou contre les diverses transgressions et les dépassements de tout genre qui visent les symboles de l’Etat, ses institutions et tout ce qui nous est très cher et qui nous identifie à ce très beau pays appelé Algérie !
Oui, le plus beau pays au monde, pour reprendre les propos, à chaud et qui sortent, dans ces cas là du cœur, de Moh Chérif après une qualification de la JSK !
Ne cherchez pas ma définition dans les volumineux codes juridiques !
Elle n’y est pas, elle n’est nulle part ailleurs !
Elle est simplement tirée du quotidien et émane de cette majorité appelée, l’Algérie profonde, qui n’a pas eu la chance d’étudier ou d’approfondir ses maigres acquis d’instruction !
Mais comme on dit dans cette Algérie profonde : « Âattihouli Faham, Allah Lakra ! »
Le « Doustour » constitue aussi ce rempart infranchissable contre toute érosion de notre identité, et les valeurs de notre nation !
Rempart est le terme que je rabâche, à chaque occasion, au risque de lasser ceux qui me supportent déjà à peine mais j’avoue que je n’en trouve point d’aussi fort dans mon lexique, au demeurant, très limité.
Devant les penchants et les tendances chauvines de nos politiciens, une peur bleue me caresse l’échine et me donne la chair de poule en songeant à la prochaine révision constitutionnelle !
Aux intègres gens du pays de nous rassurer et de dissiper nos légitimes craintes !
Nous souhaitons, enfin, de tout cœur que cette révision, une de plus, ne soit pas l’occasion des règlements de comptes entre les antagonistes de notre jungle politique, pardon de la scène politique et puisse consacrer Tamazight définitivement en parfaite harmonie avec sa jumelle et sœur, la langue arabe !
Amine, Amine, Amine !
Nourdine Seddiki
3 novembre 2016