M. Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, est certainement libre – à titre personnel – d’estimer qu’il n’est pas « en conflit avec la France », bien qu’il soit fils de Chahid… Il est même libre, tout comme son prédécesseur, l’indigne Mohamed-Chérif Abbas, d’aller s’installer en France, après son départ…
En revanche, et en tant que citoyen et moudjahid, je conteste à ce ministre, le droit de parler au nom des moudjahidine et encore moins, au nom du peuple algérien. Parce qu’il n’en est ni mandaté, ni habilité, en tant qu’il appartient à un gouvernement moralement discrédité et totalement illégitimé, du fait de l’incapacité constitutionnelle manifeste et continue d’un Chef d’Etat – purement nominal – pris en otage par son propre entourage, dans le contexte d’une situation politico-institutionnelle aussi absconse qu’ubuesque, qui présente toutes les apparences d’un complot de longue main ourdi contre l’Algérie et orchestré depuis l’étranger. Avec la complicité évidente du gouvernement, et surtout, du staff composant la « boite noire » en place à la présidence ; à savoir, en particulier, Saïd Bouteflika, frère du président ; Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet du président ; Mohamed Touati, ex-général putschiste, recyclé comme conseiller du président ; Athmane Tartag, ex-général accusé de crimes de guerre, récemment nommé en remplacement du ci-devant général Toufik Médiène, criminel de guerre avéré et ex-patron du DRS, rebaptisé en DSS… Sans oublier bien entendu, ni le chef d’état-major, le général Gaïd-Salah, ni le général Abdelghani Hamel, chef de la Police nationale.
Dans un tel contexte, chercher à éluder, à étouffer – voire à enterrer – la question éminemment morale pour le peuple algérien comme celle de la repentance de la France pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité, perpétrés dans notre pays, cela relève du crime de forfaiture. Et M. Tayeb Zitouni aura à en rendre compte aux algériens et en tout cas, à l’Histoire.
Quant au gouvernement français qui a solennellement reconnu – à l’égard de la communauté juive de France – ses crimes de collaboration avec le nazisme, durant la Seconde Guerre Mondiale, ce gouvernement doit savoir que le sang des millions de morts algériens, victimes des massacres de masse, des enfumades et des punitions collectives, tout au long de 132 années d’invasion, d’occupation et d’exploitation, ce sang, n’est pas moins sacré que celui des Juifs de France ou de toute autre communauté humaine.
C’est pourquoi, la question de la Repentance, ne peut relever que de la seule Souveraineté du peuple algérien. Un peuple algérien qui finira tôt ou tard, par secouer le joug du pouvoir dictatorial issu du coup d’état du 11 Janvier 1992, et de ses tragiques développements ; coup d’état qui a été largement encouragé, voire commandité par la France. C’est assez dire, que le peuple algérien, saura se souvenir le moment venu, de l’attitude déloyale et dilatoire de la France officielle, tombée sous le quasi contrôle des lobbies judéo-sionistes et médiatico-financiers, nostalgiques de l’« Algérie de papa ».
C’est assez dire aussi, qu’en attendant, ce « moment venu », les algériens refusent obstinément de jouer le rôle de vassaux au service des intérêts de l’ancienne puissance coloniale ; rôle indigne et déshonorant, dans lequel cherche à l’enfermer, le pouvoir illégitime, criminel et corrompu en place, ouvertement soutenu par les gouvernements français successifs qui se gargarisent de « libertés », de « démocratie » et de « droits de l’homme » et autres slogans mensongers, au mépris des aspirations nationalistes et identitaires d’un grand peuple qui a su les bouter hors, malgré l’énorme disproportion des forces, un certain 1er Novembre 1954.
Abdelkader Dehbi
16 février 2016
Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine : « Nous ne sommes plus en conflit avec la France »
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