La mise sous contrôle judiciaire du général Hassan, chargé de la lutte anti terroriste au sein du DRS, pour création de faux groupes terroristes, est une preuve que ce qu’on disait depuis plus de vingt années est vrais. Le discours du FFS historique, des signataires encore fidèles au contrat de Rome 1995 et du mouvement RACHAD se trouvent confortés par la dernière affirmation de Amar Saadani secrétaire général du FLN. Le point très positif dans cette histoire, est que c’est une partie très considérable du régime qui a basculé dans le discours de l’opposition réelle et non le contraire. On ne pourra plus jamais dire qu’on n’a pas d’opposition sérieuse en Algérie, à condition de la différencier de l’opposition factice et militarisée.
Il serait prétentieux de dire qu’on est arrivé à convaincre une partie considérable du régime d’épouser notre discours, et d’ouvrir un dialogue national sérieux, afin d’amorcer un changement démocratique consensuel et pacifique. Il faut être dans un état de lucidité, pour comprendre qu’un tel revirement du FLN et ses sponsors occultes, ne vise qu’à affaiblir le clan en face, pour s’emparer du pouvoir du DRS.
L’erreur à ne pas commettre, est de vouloir se débarrasser du DRS comme service de renseignement et de sécurité. Le mal n’est pas en le service de renseignement par son existence, mais par les missions qui lui ont été imposées par ses chefs depuis janvier 1992. Toufik et ses collègues doivent partir, ils doivent même être jugés pour les crimes qu’ils ont commis contre les Algériens, mais un service de renseignement fort et compétent, loin de la politique et de la gestion des affaires publiques, doit exister et mis sous contrôle politique d’un parlement élu démocratiquement, non pas un parlement à l’image des députés de Saadani !
Si des dangers réels guettent notre pays dans sa profondeur régionale, il est évident que la responsabilité de l’actuel patron du DRS et ses collègues du renseignement est largement engagée, ainsi que la responsabilité des hautes autorités politique du pays, à commencer par le président de la république, qui a montré une grande incapacité d’action d’anticipation à l’encontre de l’encerclement stratégique qui s’opère autour de l’Algérie.
Yahia Mekhiouba
8 février 2014