Devrions-nous nous étonner de la mobilisation quasi convulsive de la commission européenne pour le rétablissement des livraisons du gaz russe, pendant que les mêmes acteurs politiques ou intellectuels s’auto-congratulent de leur silence scandaleux face au massacre de civils à Ghaza ? Au mieux, lorsqu’ils tentent de commenter la barbarie de l’armée israélienne, c’est plutôt pour la minimiser ! Si ce n’est tout simplement pour la nier. Préférant passer un coup de pinceau noir sur la partie palestinienne. En brandissant la menace du siècle : l’arsenal « artisanale » du Hamas !
En effet, selon Reuters (14 janvier 2009), la Commission européenne se dit prête à recommander aux entreprises de l’UE d’aller devant les tribunaux si les livraisons de gaz russe via l’Ukraine ne sont pas rétablies rapidement. « Si l’accord promu par l’UE n’est pas honoré, la Commission recommandera aux entreprises de l’UE de porter l’affaire devant les tribunaux », a déclaré José Manuel Barroso devant le Parlement européen. « Nous verrons ainsi très rapidement si il y a un blocage technique ou s’il n’y a aucune intention politique d’honorer l’accord », a-t-il poursuivi sous les applaudissements. Que faut-il concevoir de pire à Ghaza pour s’interroger avec la même vigueur pour savoir si l’armée israélienne continue son massacre pour des raisons politiques ou bien l’usage des bombes au phosphore blanc contre la population palestinienne est « simplement » motivé par des raisons « techniques » ou plutôt « ethniques » ?!
« Si l’accord n’est pas honoré, la Russie et l’Ukraine ne seront plus considérés comme des partenaires fiables de fourniture d’énergie pour l’Europe », a-t-il encore dit. Face à ce plaidoyer politique, il nous semble légitime de nous demander quelle est le « plafond » des massacres et quel « type » d’armes qui devrait être utilisé par l’Etat hébreux pour remettre en cause la « fiabilité » du partenariat avec Israël ?!
Alors, Messieurs les députés démocrates européens à quand le futur accord sur l’envoi d’une mission internationale d’observateurs à Ghaza pour enquêter sur les massacres de civils ? Ces « hypothétiques » observateurs auraient-ils la même détermination sur le terrain des tueries que celle dont ils sauront faire preuve en ce qui concerne l’accord de surveillance du transit du gaz en Ukraine ? La mobilisation pour aller devant les tribunaux concernant la livraison de gaz serait-t-elle plus légitime et plus conforme à la morale européenne et universelle que de réclamer : « Justice au peuple de Ghaza » ?
Un proche avenir nous le dira peut-être ? Ou pas du tout ?!
Samy Khoukoum
14 janvier 2009
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