Lyes Laribi, Max Milo, 256 p ., 18 euros.
Mot de l’éditeur
Depuis son indépendance, l’Algérie est dirigée par des Généraux qui maintiennent le pays dans la guerre civile et la misère. Mais comment fonctionne et perdure ce pouvoir ? Arrêté et torturé en Algérie pour avoir créé un syndicat étudiant libre dans les années 1980, accusé d’islamisme et souvent inquiété depuis, Lyes Laribi a été confronté de près à la Sécurité Militaire, la police politique de l’État.
Aujourd’hui, Lyes Laribi décèle derrière le gouvernement de l’actuel président, Abdelaziz Bouteflika, la main-mise d’un troisième clan de Généraux, prolongement de ces nomenklaturas corrompues.
Cette courageuse enquête de l’auteur de Dans les geôles de Nezzar est une critique inédite et passionnée de l’histoire récente de l’Algérie.
Une invitation à rendre au peuple algérien la confiance et la parole qui leur ont été confisquées.
Préface de Ghazi Hidouci, statisticien, économiste, ministre de l’Économie et des Finances d’Algérie durant le gouvernement d’ouverture et de réforme (1989-1991).
Avec un tableau inédit de la hiérarchie militaire algérienne depuis 1964.
Extrait du livre :
L’INDÉPENDANCE CONFISQUÉE (1962-1965)
Avant d’aborder la période de l’indépendance de l’Algérie, qui débute en juillet 1962, je vais revenir sur deux événements qui ont eu lieu au cours de la guerre de libération, et dont les conséquences ont été dramatiques : la mort d’Abane Ramdane et la création du ministère de l’Armement et des Liaisons Générales (MALG), à savoir le service de renseignements du Front de Libération Nationale (FLN).
1. La mort d’Abane Ramdane
Le peuple algérien, sous domination française depuis 1830, s’est soulevé contre la puissance occupante le 1er novembre 1954. Cette insurrection armée a été l’aboutissement de plusieurs dizaines d’années de révoltes, de tentatives de compromis, et d’échecs. Elle a été déclenchée par une poignée d’hommes et menée sous l’égide du FLN. Le 1er novembre 1954, Abane Ramdane est en prison. Il a été enfermé en 1950 pour son appartenance au mouvement nationaliste qu’il avait rejoint en 1946 après des études au collège de Blida, près d’Alger. Il est libéré en janvier 1955 et rejoint les rangs de l’insurrection qui vient d’éclater. Il a compris que cette insurrection, pour rester vivace, ne doit pas rester entre les mains du CRUA. Un congrès donnera une dimension nationale au mouvement. Abane Ramdane est avec Larbi Ben M’hidi, l’organisateur du Congrès de la Soummam, qui s’est tenu le 20 août 1956, et lors duquel ont été définies les limites entre les pouvoirs politique et militaire. Il est l’idéologue de la révolution algérienne. Son assassinat constitue un moment décisif à partir duquel s’est transformée la conception de l’État algérien. Il est doté d’une forte personnalité et d’une solide culture. Jacobin, il a été à l’origine du rassemblement de toutes les forces politiques nationales (le parti communiste excepté), y compris les religieux représentés par les «oulémas» sous l’égide du FLN. Il est entré en conflit avec les chefs militaires, car il considérait que le politique devait primer sur le militaire, et l’intérieur sur l’extérieur.
Algérie : le pouvoir des généraux
S’il est incontestable que l’armée détient le vrai pouvoir depuis l’indépendance en 1962, Lyes Laribi, dans son ouvrage, lui fait porter une casquette bien trop large. Il est vrai qu’il a été confronté au redoutable Département de Renseignement et de Sécurité ( DRS ), l’ancienne sécurité militaire, pour avoir, dans les années 1980, créé un syndicat étudiant libre, considéré comme islamique par le régime. Ainsi, sans le démontrer, il voit la main du DRS derrière les attentats de Paris, en 1995, revendiqués par le Groupe islamique armé ( GIA ). Et il s’interroge surtout sur l’inaction des services de sécurité lors des massacres de milliers de civils, attribués aux groupes armés, entre 1996 et 1998. La population a-t-elle payé le prix de son vote majoritaire pour le Front islamique du Salut ( FIS ) en décembre 1991 ? Alors que les rumeurs les plus alarmantes circulent à Alger sur l’état de santé du président algérien, l’auteur dresse avec justesse l’historique des différents clans des généraux. Ceux-là mêmes qui préparent l’après-Bouteflika.
Farid Aichoune
Le Nouvel Observateur
Lire aussi:
http://www.racinesdoutremed.com/laribi.htm
Un commentaire
Procuration
Les généraux et Bouteflika, tout le monde le sait qu’eux sont des sionistes algériens, qui sont aux pouvoirs par procuration. ils sont mandatés pour le lobby sioniste mondial, tel que la France les états unis d’Amérique et l’Angleterre. c’est pour cette raison qu’ils sont défendus et protégés. toute intervention crapuleuse par l’armée la gendarmerie ou la police sur des citoyens algériens et félicitée, appuyées et encouragée par le lobby sioniste mondial. vous pouvez le constater par l’affaire des moines de tibhirine, ein amenas, l’air Bus, Ben Talha etc etc……….