Depuis le déclenchement de l'opération "Pluie d'été" par l'armée sioniste contre la bande de Gaza, le "mouvement de solidarité" avec la Palestine – mis très mal en point par les Accords d'Oslo de 1993 – peine à sortir de l'état d'hébétude dans lequel l'avait mis d'une part la politique perverse de Sharon, poursuivie par Olmert, et d'autre part le choix de la partie du peuple palestinien vivant à Gaza, en Cisjordanie et à Al Qods, en faveur du Hamas. Les organisations qui prétendent tenir le haut du pavé de la "solidarité avec la Palestine" – en particulier en France – étaient des adeptes inconditionnels d'Arafat, de l'OLP où le Fatah était hégémonique, et de l'Autorité palestinienne, où le même Fatah avait raflé la plupart des postes.

La victoire éclatante du Hamas est en train d'amener les petits états-majors de gauche et d'extrême-gauche à des révisions déchirantes de leurs credos laïcs, qui frisent souvent l'islamophobie pure et simple. Tout un chacun est forcé de constater que le Hamas est devenu la première force politico-militaire de la résistance palestinienne, et donc, à ce titre, la cible numéro 1 de l'occupant sioniste.

Craignant d'êtres taxés de "pro-islamisme", les ténors de la "solidarité" modulée tentent donc de s'accrocher à un discours larmoyant présentant les Palestiniens comme des victimes innocentes du monstre sioniste. Et on est bien obligé de constater que ce nouveau Mur des lamentations n'attire plus grand monde : les manifestations qui ont eu lieu aux quatre coins de France et d'Europe ces quinze derniers jours n'ont pas attiré grand monde.

Que cela plaise ou non à la gauche et à l'extrême-gauche "politiquement correctes", la dynamique de la nouvelle résistance palestinienne est islamique. C'est l'Islam qui constitue désormais le ciment des groupes de résistants qui défendent pied à pied Gaza.

Côte à côte se retrouvent jeunes combattants du Hamas, des Comités de résistance populaire (FPLP) et du Fatah. Face à l'ennemi, les clivages idéologiques n'ont plus lieu d'être. Le projet sioniste de déclencher une guerre civile entre Palestiniens a bel et bien échoué, une nouvelle fois.

Les mouvements de solidarité vont-ils enfin se décider à entendre ce message unitaire venant de Palestine et cesser de se comporter comme des consommateurs capricieux exigeant de choisir la meilleure marque ? Vont-ils enfin comprendre qu'en tombant dans le panneau tendu par les sionistes – qui soutient le Hamas est forcément "antisémite" – ils ne font que creuser la tombe de tout mouvement effectif de solidarité ? Vont-ils enfin respecter le peuple qu'ils prétendent soutenir et ceser de projeter sur lui des chémas imaginaires ?

S'ils s'y refusent, il ne leur reste comme alternative que celle-ci : qu'ils se trouvent un autre peuple palestinien, plus conforme à leurs souhaits, cheveux au vent, en minijupe et rasé de près, et votant pour Besancenot, Laguillier, Marie-Georges Buffet ou Laurent Fabius.

Mais là, ils auront défitivement quitté le monde réel pour entrer dans celui de la fiction.

Edito de Quibla.net
10 juillet 2006

Faire face à la réalité : les Palestiniens sont comme ils sont et non comme on voudrait qu'ils soient.
Ce titre, très juste et bien ciblé veut tout dire… mais demande quelques développements.

Il y a effectivement un sacré problème dans la nébuleuse française de soutien au peuple palestinien et,  il ne date pas d'aujourd'hui. Ce mouvement a été initié, géré et surtout  contrôlé par le parti communiste et ses satellites (syndicats, groupuscules, associations) et la LCR (et ses groupuscules et collectifs) qui cherchaient toujours à tirer la couverture vers eux, comme dans toutes les actions internationales.

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