Si Maâmar Kadhafi avait des armes nucléaires, nul doute qu’il en aurait fait usage et provoqué une catastrophe planétaire. Il fut un temps où Kadhafi fut un héros de la rue arabe, comme Saddam Hussein, Gamel Abdennacer ou Houari Boumediene. Ce fut un temps où les dictateurs bénéficiaient d’une légitimité populaire héritée d’une légitimité révolutionnaire et historique.

Mais comme ses prédécesseurs disparus, Kadhafi a transformé cette légitimité en autoritarisme idéologique et monolithique. Jusqu’à en devenir une caricature infantile, le fameux méchant des dessins animés iconoclastes par le verbe, le rire, l’habit et le geste. On en rit et on le parodie sur le Net, même s’il y a mort d’hommes.

Le personnage de Kadhafi est fidèle à la réplique du dictateur fou, que le monde a déjà connu dans un passé récent. Hitler, Mussolini, Franco, Pinochet, Salazar, … pour ne citer que les plus célèbres.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, chaque décennie a vu la disparition de plusieurs dictatures. Aux décolonisations des années cinquante et soixante ont succédé la fin des dictatures militaires en Europe dans les années 70 (Portugal, Espagne, Grèce), les années 1980 (Turquie, Europe de l’est). Puis en Amérique latine, dans les années 1990.

Depuis le débarquement allié en Europe accueilli avec des fleurs, les Etats-Unis ont créé en 1947  la Central Intelligence Agency, chargée du renseignement, d’espionnage, et d’opérations clandestines.

La CIA a toujours été impliquée, avec plus ou moins de bonheur et de scandales, dans tous les mouvements révolutionnaires de décolonisation et de démocratisation. Leur seule bête noire a été le cubain Fidel Castro qu’ils n’ont jamais pu déboulonner.

La CIA a soutenu toutes les luttes pour la décolonisation, et aussi sauvé l’Egypte de Nasser d’un anéantissement certain lors de la crise du canal de Suez en 1956. Malgré cela, une profonde incompréhension s’est instaurée entre les arabes et les Etats-Unis qualifiés d’impérialistes par les idéologies communiste, baathiste et islamiste. Le rejet de toute intervention militaire américaine avait été le mot d’ordre des manifestations de la rue arabe.

Les USA ont hérité du mauvais rôle de protecteur inconditionnel du minuscule Etat d’Israël créé par le Royaume-Uni en 1948. La  supercherie israélienne, soutenue par les lobbies juifs occidentaux, couplée au nationalisme arabe soutenu par l’URSS, a dérouté plusieurs générations d’intellectuels et militants. Des vies arabes ont été gâchées, emprisonnées, broyées, humiliées,…

Face aux actes et discours guerriers de Kadhafi, les USA préparent leur 6ème flotte à une intervention militaire. Mais, comme de bien entendu, la Ligue des dictateurs arabes, l’Europe néo-coloniale, la Russie de Poutine, la Chine communiste ont déjà exprimé leur hostilité à une solution militaire à la crise libyenne.

Les temps ont bien changé. On ne peut pas constamment réduire le rôle de l’Amérique à ses intérêts pétroliers. Mais reconnaître aussi ses rôles positifs dans l’histoire du 20è siècle et au début de ce nouveau siècle.

Des peuples ont accueillis les américains en libérateurs. Pourquoi pas les arabes et les africains aujourd’hui ? Il s’agit de sauver des vies et de gagner du temps. Dans cette nouvelle révolution, les arabes opèrent une rupture avec les dogmes panarabiste et panislamiste pour entrer enfin dans le mondialisme.

Il devient aujourd’hui évident et urgent de déloger par la force les dictateurs arabo-africains, mettre un terme au surarmement et empêcher par tous les moyens les pays de la région d’accéder à l’arme nucléaire.

Face à la folie d’un Kadhafi ou d’un Gbagbo, le mot d’ordre n’est plus «US go home !», mais «Welcome home in Africa, Mr Obama !».

Saâd Lounès
3 mars 2011

Un commentaire

  1. Refade sappa on

    Le collaBEUR
    Face à la folie d’un Kadhafi ou d’un Gbagbo, le mot d’ordre n’est plus «US go home !», mais «Welcome home in Africa, Mr Obama !».

    Un « heureux » précédent avec le fameux « good morning Vietnam! ».
    Sans oublier l’Irak,la  » merveilleuse tempête du désert », et son « shock and awe »(choc et effroi); l’Afghanistan et la traque trépidante du furtif « homme des cavernes » Ben-laden . Et face à la folie des Talibans et de Saddam Hussein, le mot d’ordre n’était plus « US go home! » mais « welcome home in Afghanistan and in Irak, Mr Bush! ». Les peuples afghans et irakiens ,à genoux et tête baissée, dégoulinant de reconnaissance vous saluent!.

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