En l’an 2010 un seul mot avait frappé mon attention, moi qui ne jette que des coups d’œil à la presse algérienne. Bezzaf veut dire c’est trop, vraiment trop, ce qui se passe en Algérie et dans le monde.

Ce sont, je crois, des journalistes algériens qui avaient créé le groupe Bezzaf. En Algérie, depuis les événements d’octobre 1988, cette tentative d’en finir avec le système et de démocratiser s’était d’abord achevée tragiquement avec la mort de 500 personnes. Puis dès les années 90, la violence ne s’arrêtait point. Ce qu’on appelle la troisième guerre d’Algérie a fait plus de 200 000 morts.

Ces dernières vingt années restent marquées par la violence, la corruption, la décomposition de l’Etat et de la société. Des jeunes gens nés(es) dans les années 90, aujourd’hui adultes, n’ont connu que les bêtes années de violence. On peut encore dire Bezzaf, c’est trop avec tous ces jeunes qui s’immolent et cette mendicité dans les rues des plus pauvres en 2011. Le monde entier est témoin des atrocités (tueries, égorgements, massacres de population, une barbarie à dégouter les plus amputés, les plus insensibles).

Dans le monde l’avènement d’Obama avait fait espérer tant de bonnes choses ; que l’Occident allait revoir toute sa politique. On pense avec l’avènement de révolutions dans le monde arabe que tout changerait ; l’on oublie qu’il y a juste sept années, en 2003, l’envahissement de L’Irak avait fait plus d’un million de morts, laissant un pays aujourd’hui dévasté. En 2009 l’opération israélienne « plomb durci » avait tué 1400 Palestiniens.

Aujourd’hui encore des êtres dans les pays arabes meurent : plus de 6000 nous dit-on en Libye.

Pour ces raisons, je rejoins tous ceux qui crient et qui hurlent : On n’en veut plus de ce monde de tueries, de profit et de rapines.

Nourdine Amokrane
3 mars 2011

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