Chers amis et chers compatriotes,

Signataire de l’« Appel », je voudrais exprimer mon profond respect à toutes celles et tous ceux de nos compatriotes qui ont bien voulu prêté attention et faire part de leurs avis au sujet du texte tant dans son esprit général que dans son contenu. Ils ont bien voulu partager avec d’autres citoyens algériens que nous sommes, leurs objections, leurs critiques et de nous interpeller en toute sincérité, courtoisie et respect. Et nous serons très heureux de poursuivre le débat à chaque fois que l’occasion nous le permettra. Ceci, grâce à l’amabilité de tous ceux qui ont accepté de publier l’Appel sur leurs sites. D’ailleurs, enrichir le débat entre citoyens de tous bords, aujourd’hui, n’est pas une chose inutile. Il y va de l’avenir de notre pays.

Par ailleurs, je suis obligé de dire que certains, aussi minoritaires soient-ils, ont versé dans une logique d’anathèmes et de rupture totale avec toute éthique de pensée aussi primitive qu’elle soit. Notamment avec la tentation de s’attaquer de manière abjecte contre un certain nombre de signataires du texte. Avant de « s’offusquer » tout simplement de ne pas voir le texte censuré ! C’est dire combien la liberté d’expression chèrement payée à travers les phases douloureuses de notre pays, peut encore représenter quelque chose de « vital » aux yeux de ces personnes. Pourquoi ? Il faut dire que leur autosatisfaction (de ces quelques citoyens) va même jusqu’à reprocher aux signataires le fait d’utiliser le mot « Salem » !? Un terme que j’utilise personnellement avec nos lecteurs internautes ! La tornade de blasphèmes et d’opprobres qui s’est abattue frôlait à bien des égards le délire paranoïaque avec tout ce que cela implique comme irrationalité… En effet, pourquoi tant de peine à se donner bonne conscience en vilipendant des « agitateurs » (signataires) qu’ils ne connaissent même pas !?

Leur bonne ou mauvaise conscience n’était pas sans rappeler les moments les plus révulsifs des années de sang, où par des communiqués obscurs des concitoyens étaient désignés comme « ennemi(es) » à abattre…! A en croire certains commentaires (voir matindz.net) : les signataires du texte seraient tout simplement des « fous » et « agitateurs »…! En tous cas, tout semblait faire écho aux irresponsables propos qui traitaient les Algériens boycotteurs de « traîtres » et de « criminels ». Pourquoi ? Serions-nous le nouvel « Ogre » qui viendrait troubler le sommeil des bienfaiteurs de la Nation ? Simple phobie infantile ou véritable « névrose obsessionnelle », la batterie d’injures a fini par mettre ces « commentateurs » dans un véritable exercice de « talking cure » : espoir ou désespoir de se « guérir » par la « parole » ! Pourquoi pas ! Puisque aujourd’hui le Net le permet et SVP « gratuitement » !

Cette marche irrésistible d’un « discours » nihiliste au substrat ségrégatif et discriminatoire a trahi le « narcissisme » de ces laissés-pour-compte et « bienveillants » de la Nation. Peut-être ne fallait-il pas songer à proposer ces « diatribes généreuses » à notre égard, tout simplement comme alternative au « boycott » et constituer la seule réponse sérieuse au malaise de notre Algérie saignée par leurs maîtres ?! Cette volonté d’exclusion – non assumée – de tout « Sujet » assumant les constituants de son imaginaire social et collectif, spirituel ou matériel, depuis des millénaires, est à verser dans le même lit d’un totalitarisme sadique qu’ils n’ont pas fini d’abreuver. Sacré combat… Enfin ! Encore une autre « petite » leçon de l’Histoire pour les « petits » citoyens que nous sommes…

Je tiens à réitérer ici – quitte à me répéter – qu’aucune prétention élitiste corporatiste ou intellectualisme éthéré ne sont à mettre au compte de notre démarche. Certains se demandant légitimement qui nous sommes. Je dois dire que nous sommes des Algériens, venant d’horizons différents et avec des cultures professionnelles aussi différentes les unes que les autres. Seul l’avenir d’une Algérie meilleure nous intéresse. Seule une nouvelle ère qui mettra fin à cette tyrannie aux facettes de plus en plus obscures demeure notre souci. Seule une Algérie dotée de nouvelles institutions élues au suffrage universel constitue notre priorité. Seul un Etat de droit garant d’une démocratie capable de protéger le plus faible d’entre nous contre l’injustice des plus forts reste notre motivation première. Un choix que nous défendrons et proscrirons en lettres d’or dans un socle constitutionnel commun. Ceci, afin que chaque citoyen se sente aussi bien fier qu’épanoui au sein d’une Algérie « rêvée » enfin, pour l’instant…!

Tahya Aldjazaïr !
 
Fraternellement,
K. Samy de Paris
29 mars 2009

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