Je persiste et signe !

Dans un récent écrit, j’affirmais que le seul gagnant des élections législatives du 10 Mai n’est autre que Saïd Bouteflika. J’exposais globalement la stratégie conçue par le Clan des Bouteflika pour, d’une part, s’accaparer le FLN en favorisant l’émergence de nouvelles « têtes » soumises au Clan et, d’autres parts, anéantir les autres partis particulièrement le RND et le MSP. Je supposais que les résultats annoncés de la mascarade électorale ont pris de court tout le monde y compris le DRS de Toufik ; qui jadis contrôlait tout. Je terminais cet article en craignant une « contre-attaque » douloureuse.

Je crains sincèrement que l’incident mortel, du 25 Mai, à la résidence universitaire de Tlemcen n’est que la première action de cette contre-attaque ; une action d’avertissement. Je ne le souhaite nullement mais je me le « suppose » au regard de la ville de Tlemcen et du Timing de la déflagration : la veille de la nomination du président de l’APN : le 3ème Homme de l’Etat ! Longtemps promis à Harroubia, et vu les événements tragiques, la décision était prise de nommer Ould Khelifa : un homme âgé, effacé et inconnu du public.

Aussi, la lenteur pesante quant au changement du gouvernement reflète en partie les tractations difficiles entre le Clan de Toufik et le Clan des Bouteflika. Et la décision, hâtive et insignifiante, de Bouteflika de « licencier » les 6 ministres désignés députés n’est qu’une ruse destinée à endormir ceux qui veulent croire encore en lui. Bouteflika cache mal ses violations récurrentes de la Constitution.  

La vie politique est aussi morte qu’avant la création des nouvelles formations politiques. Pire encore, la plupart des partis politiques font face à des mouvements de « redressement ». Comme voulu, Belkhadem, Ouyahia et Soltani sont plus que jamais fragilisés et décriés, ouvertement et avec insistance, par leurs propres cadres et militants. Le FNA de Touati éclate et le FFS vit ses derniers jours de parti crédible.

De plus, ces élections ont détruit le contrat qui liait le Clan de Toufik au Clan des Bouteflika qui, a priori, ne l’a pas respecté. On le constate aujourd’hui, ces élections n’ont fait qu’annoncer une nouvelle crise au sommet, une crise profonde sur fond de reconfiguration de la façade politique.

RND, mise à l’écart d’Ouayhia !

Après un long silence, Ouyahia est monté au front pour dire tout le mal qu’il pense de ces élections législatives. C’est une première depuis 10, lors de sa sortie médiatique à l’occasion du Conseil National du RND, Ouyahia n’a pas fait référence à Son Excellence le Président de la République : par oubli ou par calcul !

Pris au piège, le Clan de Toufik, dont Ouyahia n’est qu’un « petit soldat » parmi d’autres, active pour un rééquilibrage de la façade politique. La sortie d’Ouyahia reconnaissant un « échec collectif » insinuant l’échec de Bouteflika, après avoir chanter ses réussites sur tous les plans, est tout sauf anodine. Comme à son habitude, Ouyahia se renie pour les besoins du moment.

Les annonces que fait Ouyahia sur la maffia des conteneurs n’est qu’endormissement, puisque son RND est la pépinière des barons de l’importation et du marché parallèle. S’il faut en citer un, il suffit de voir ce que fait et a fait son homme de confiance Bouchouareb. Il est connu, et plusieurs écrits l’attestent, pour les sommes colossales qui l’a détournées et surtout sur les réseaux de corrompus qu’il a placé dans plusieurs institutions, agences, entreprises publiques après la mise à l’écart de dirigeants intègres lors de l’opération « mains propres » d’Ouyahia. D’ailleurs, ces dirigeants n’ont jamais été rétablis dans leurs droits même si la justice, aussi partisane soit-elle, les a blanchis. Aujourd’hui, ce Bouchouareb est subitement re-cité dans l’affaire de Khalifa !  

Ouyahia qui tente une virginité se félicite de « déranger » sans précisions, aucunes, sur les dérangés. Ce qui est une certitude est qu’il a toujours déranger le peuple. En tous cas, si les redresseurs du RND, encouragés par le Clan des Bouteflika, arrivent à destituer Ouyahia de son poste de secrétariat général du RND alors il sera mort politiquement. Bonne nouvelle pour les patriotes sincères.

Le FLN, étape par étape !

L’accaparation du FLN par le Clan des Bouteflika entame son ultime phase. Aux yeux de l’opinion publique, tous les dirigeants actuels du FLN sont décrédibilisés ; qu’ils soient dans le camp de Belkhadem ou dans le camp des redresseurs. Les déchirures et les bagarres, à bâtons rompus, lors du dernier Comité Central, auront eu raison des tous les acteurs qui se sont affichés ; et Khaldi serait le soldat à sacrifier, non sans récompense conséquente, du Clan.

Belkhadem, déjà fragilisé, en sort démuni après ses différentes combines et mensonges sur le déroulement du CC et plus encore à la suite de ses déclarations et insinuation sur l’implication directe de Bouteflika dans ces combines. Ses suppositions sur les liens entre les redresseurs et la succession de Bouteflika en 2014 n’arrangent pas son cas, même si cette hypothèse est soutenue publiquement par plusieurs personnalités politiques.

La destitution de Belkahdem de la direction du FLN est une certitude. Après ces déclarations impliquant Bouteflika dans le bataille partisane, rappelant celle Khellil sur son appartenance au Clan Présidentiel, la destitution ne serait qu’une question de semaines. Pour rappel, Khellil a été « limogé » plus pour ses déclarations que pour une autre quelconque raison.

L’écartement de Belkhadem s’accompagnera par la mise en place d’une nouvelle caste disciplinée et docile au Clan des Bouteflika qui préparera les présidentielles de 2014. La nouvelle direction du FLN saura trouver les arguments pour proposer la présidence d’honneur du Parti à Said Bouteflika digne héritier de son frère Abdelaziz ; l’âge aidant.

FFS, quitte ou double !

Le cas du FFS est plus grave de part sa stature, son histoire et de son président Ait Ahmed. Aujourd’hui, plusieurs cadres du FFS appellent sincèrement à la tenue d’une conférence de Cadres pour faire l’inventaire sur la participation du parti, autrefois de l’opposition, aux élections du 10 Mai. La seule réponse d’Ait Ahmed est un appel par « lettre » à la « purge », un appel digne des régimes dictatoriaux.

Ait Ahmed n’a pas jugé utile de donner, ni aux militants du FFS ni à ses sympathisants, les raisons exactes de sa participation aux élections législatives en préférant parler uniquement d’une « participation tactique ». Aujourd’hui, Ait Ahmed ne juge pas utile de leur expliquer le sensé de ces décisions.

Plusieurs personnalités ont émis des doutes sur cette stratégie tout en supposant qu’Ait Ahmed « disposerait » d’informations graves non divulguées et non « divulguables ». Aujourd’hui, il ressort qu’un « quarto » de personnes a décidé de la stratégie du FFS en concertation avec la présidence de la république.

Malheureusement, aujourd’hui, aussi en raison de son âge avancé, Ait Ahmed est devenu le « Talon d’Achille » du FFS après avoir été sa force. Et le fonctionnement du FFS qui donne à Ait Ahmed tous les pouvoirs de décision est le point faible du parti. Cette faille a été exploitée à fond par Saïd Bouteflika depuis 2009.

A l’époque, plusieurs quotidiens nationaux faisaient état des escapades périodiques de Saïd Bouteflika à Tizi-Ouzou pour rencontrer des personnalités de la région. Il est rentré en contact assez rapidement avec une famille très proche d’Ait Ahmed qui « gérait » déjà le Parti avec une influence insoupçonnable.

Deux actions sont ensuite déclenchées par le Clan des Bouteflika. La première est de permettre à cette famille déjà riche de s’enrichir davantage et rapidement par de la corruption, pour l’utiliser comme intermédiaire auprès d’Ait Ahmed. La seconde action est plus complexe puisqu’il s’agit de convaincre Ait Ahmed d’une alliance « stratégique » avec la présidence de la république pour destituer le Clan de Toufik.

Même si tout le monde sait qu’Ait Ahmed ne porte pas dans son cœur les généraux janviéristes, il a toujours renvoyé dos-à-dos et les militaires et la présidence. Ce qui rend la possibilité d’une alliance non triviale. Cette alliance s’est, tout de même, concrétisée avec le concours du feu Ben Bella, de Hanoun et la famille proche d’Ait Ahmed ; tous mobilisés par le Clan des Bouteflika.

Le souhait sincère d’Ait Ahmed d’en découdre avec le Clan de Toufik peut-être, en partie, la raison subjective qui l’a conduit à accepter la mascarade électorale en engageant le FFS. En tous cas, ses différents messages plaident dans ce sens.

C’est une fois que l’accord de participation aux élections scellé qu’Ait Ahmed procède aux changements « utiles » au niveau du FFS, et cela bien avant l’annonce officielle des élections. Dès le 18 novembre 2011, Ait Ahmed a remplacé Tabbou par Laskri et le secrétariat du FFS par un nouveau disposé à s’allier avec la présidence. On peut compatir avec Tabbou, pour avoir été éjecté de ses fonctions de Secrétaire Général du FFS, mais lui-même avait dans le passé cautionner ce genre de procédés !

La compagne électorale du FFS a montré l’important fossé qui sépare la base militante du FFS de sa direction, qui n’est jamais arrivée à drainer les foules ni même à tenir un discours sensé ou cohérent. Pour la première fois, les algériens découvrent la langue du bois version FFS !

Durant toute la campagne électorale, le FFS n’a pas dénoncé, comme à son accoutumée, les exactions commises par le pouvoir à l’encontre de citoyens partisans du boycott ni dénoncé la fermeture des médias-lourds à ces partisans de boycott dont le RCD. Et dire que le FFS lui-même a beaucoup souffert, depuis des années, de ces pratiques. Mais il faut croire que c’est la faute de Toufik et que Bouteflika n’y pouvait rien.

Cette fois-ci, le FFS s’est renié complètement. Bouchachi également. Connu pour sa défense acharnée des droits des algériens, Bouchachi a, malheureusement, lui aussi choisi « l’alliance présidentielle » en quittant la LADDH et en se présentant à la députation sous la bananière FFS.

Aujourd’hui, vu le désintérêt flagrant qu’a réservé l’algérien aux élections législatives, et l’incontestable fraude qui les a marquées, plusieurs cadre du FFS exigent un droit d’inventaire transparent sur leur participation. La seule réponse d’Ait Ahmed est un appel à la « purge », et la direction s’est appliquée en mettant à l’écart certains cadres.

En tous cas, pour certains militants du FFS, Ait Ahmed est passé d’un « Zaim » à un « Zaïmillon ». D’autres croient que, de toutes les façons, le FFS mourra à la mort d’Ait Ahmed. A moins que les actions courantes que mènent quelques cadres du FFS, dont certains déjà éloignés du parti, arrivent à récupérer la base militante.  

2014 : l’année des présidentielles ?

Les élections législatives ont porté un coup au Clan de Toufik. L’éloignement de ce Clan, qui n’a cessé de saigner l’Algérie depuis plus de 20 ans, est demandé par tout citoyen jaloux de son pays. La mise à bas d’Ouyahia, de Belkhadem et de Soltani est également demandée. Mais cela ne doit pas se faire par l’installation définitive au pouvoir du Clan des Bouteflika réputé pourri et corrompu.

Alors qu’aujourd’hui, il est fort probable qu’à défaut de ne pouvoir valider la candidature de Said Bouteflika aux prochaines élections présidentielles de 2014 –ou avant–, Abdelaziz Bouteflika pourra bien se représenter. La constitution ne limite pas le nombre de mandats présidentiels.

En tous cas, jusqu’à présent, le seul gagnant de ces élections est le corrompu archi-milliardaire Said Bouteflika, que jadis se réclamait Trotskiste.

Samy Khoukoum
28 juin 2012

Un commentaire

  1. kader khouk on

    La !Shute de Khouya Sami
    Malheuresemnet Khouya Samy tas tombe dans le meme piege que pluseur analysateur politics et les intelectuelles ont tombes dont! cest que il n ya pas un Clan dit Boutef ou Clan dit Touf. je port a votre connaissance que historiquemet le Clan Touf il est issue de Clan Boutef., et Touf. a jouer un role important pour installer Boutef.au pouvoir, alord malgrer ils exist vraiment des conflees de dominance et des avantages financielles collosalss, mais elles ont tout de suite mise sous controle, parceque lenjeu majeur et la mise en sene le conflit de deux clan qui se combatre, et derriere les rideaux. C’est tout partie de la disinformation et deversion des reelles problem de pays cultur, Economies, Sociale et politic biensure! Ma preuve et lhistoire de la naissance de ces deux dit clans et les personnes purees qui les presentes! Peut etre une autre fois je t’expliquere le syndrom historique de drame qui a batu
    Algerie?! cest un ouverage excatement que travaille sur!!

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