Sur Europe 1, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères estime que l’Algérie « ne suivra pas la voie de la Tunisie et de l’Egypte », a-t-il déclaré lundi 14 février, avant de préciser que l’état d’urgence, instauré en 1992, serait levé « dans les jours prochains »…

Mais tout le monde sait que début février, alors qu’un soulèvement populaire venait de faire tomber le régime Ben Ali à Tunis et qu’un autre menaçait le président égyptien Hosni Moubarak, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé février la levée prochaine de l’état d’urgence. Serait-il un hasard et une position indissociable de ces événements ? Certainement pas ! Serait-il une réponse aux demandes légitimes et à répétitions de nos concitoyens broyés par l’injustice et la Hogra ? Non plus.

Il a également promis un meilleur accès aux médias pour les « partis d’opposition » et l’adoption de mesures favorables à la création d’emploi. Quel enchantement ! Mais de quels partis d’oppositions s’agit-il ? Est-ce, ces « micro satellites » au ventre gros, qui font partie du gouvernement, et qui faisaient systématiquement allégeance aux dirigeants qui nous ont menés au désastre politique, culturelle, et économique… En dépit d’une richesse astronomique tirée de nos hydrocarbures, sans aucune planification sérieuse, servant juste à financer des projets aux sempiternels « jamais aboutis »?

Mais le pire, est cette petite phrase passée quasi inaperçue, et qui en vaut toutes les abstentions en termes de commentaires ! Notamment, lorsque monsieur le ministre, souligne, pour la même occasion de la  « levée de l’Etat d’urgence » : « le retour à l’état de droit qui permet de manière totale l’expression des opinions » ! Tiens, nous y voilà ! N’est-ce pas un véritable démenti aux affirmations de son chef, M. Ouyahia, qui a toujours pourtant prôné le contraire lorsqu’on l’accusait d’atteinte et de violations aux droits de l’Homme ?

Disons, juste qu’il s’agit d’un formidable « aveu » d’une vérité à ciel ouvert ! Que l’Etat de droit a été décrété « absent » depuis l’instauration de l’état d’urgence en 1992…

Merci monsieur le ministre… A quand les prochaines autres vérités… ?!

Samy Khoukoum
14 février 2011

2 commentaires

  1. Voilà encore un autre exemple! MEDELCI, qui ne fut pas assez intelligent ,lors du braquage à ciel ouvert(proces Khalifa-caisse)pour prendre les mesures idoines bien qu’informé,et qui ressort en tant que simple témoin.Le voilà donc déclarer que la levée de l’état d’urgence permettra LE RETOUR A L’ETAT DE DROIT. Nous n ‘ y étions donc pas! Question à ^poser au Président. Nous étions donc,selon l’aveu, devant la presse étrangère,dans un Etat de non droit,c’est la Loi de la force qui règne et non la force de la Loi.
    MEDELCI ministre des affaires étrangères! c’est la meilleure blague du siècle.

  2. Un message peut-t-il en cacher un autre Mr Medelci
    Le pire dans cette affaire de « lapsus ou pas » dans la déclaration de Mr Medelci sur Europe 1, est lorsqu’on connait la sensibilité d’Alger sur tout le volet diplomatique, une « bourde » de cette nature ne peut pas nous laisser sans perplexité. Car beaucoup de questions surgissent presque d’elles-mêmes et naturellement ! Et la « bourde » est analysable à deux niveaux (au moins !).
    Soit, c’est un « aveu » pour lâcher un peu de leste par rapport à la pression de plus en plus croissante (interne et externe) qui s’exerce sur le régime d’Alger. Et par conséquent, le chef de la diplomatie devait donner quelques « gages » aux chancelleries occidentales sur le fait qu’il y a une prise de conscience du besoin de répondre urgemment à la demande de « levée d e l’Etat d’urgence » ; et se donner – par ricochet – bonne conscience vis-à-vis du peuple qui ne jure que par le « changement » (même si la mobilisation peine pour les raisons que tout le monde connait par cœur, dont la récupération par untel ou untel) .
    Une attitude en somme « positive », faute de quoi, le régime serait lâché littéralement à l’instar de Ben Ali, et Moubarek… !
    Soit, et là c’est loin d’être innocent ! Un véritable message d’un « clan » contre un autre au sein du régime. Le but étant de « discréditer » l’entité qui a du faire face à une gestion politico-sécuritaire catastrophique et désastreuse de l’après annulation du processus électoral de décembre 1991. Dont le bilan sur le plan humain nous donne encore des « cauchemars » même à l’état de veille…
    C’est dire que l’entité qui est visée ici est celle du clan des « éradicateurs ».
    Personnellement, j’ai la faiblesse de croire qu’il s’agit bien de la seconde hypothèse ! Car, des « bourdes » de cette nature dans un contexte ultra explosif, ne devrait pas figurer forcément dans « l’abécédaire diplomatique d’Alger » !
    Cordialement,
    Samy Khoukoum.

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