Il en sera de même pour leurs complices de tous genres : hommes et femmes politiques, diplomates, journalistes, intellectuels et autres représentants de la société dite civile.

Les listes sont longues. Elles sont hélas trop longues et se rallongent de jour en jour avec de nouvelles recrues au service du crime organisé à grande échelle dans notre pays.

Mais la vérité sur les crimes perpétrés contre le peuple algérien fait déjà son chemin. Elle finira par triompher sur la redoutable machine du mensonge engagée à plein régime par le pouvoir militaire algérien. C’est irréversible. Rien, ni personne ne pourra l’arrêter.

Ni les pétrodollars qui coulent actuellement à flot.

Ni l’éloquence mercenaire de Abdelaziz Bouteflika.

Ni les yeux vigilants de Larbi Belkheir, Abdelhamid Djouadi, Ahmed Sanhadji, Mohamed Touati et les autres, qui veillent au Palais d’El Mouradia sur la manière dont sont gérées les affaires de l’Etat, et surtout sur la bonne allocation de la manne pétrolière.

Ni les mains fortes prêtées à Bouteflika par les Mahieddine Amimour, Ali Benflis, Abdelaziz Benkhadem, Yazid Zerhouni et les autres qui ont accepté, en fin de carrière, comme l’avaient fait beaucoup d’autres avant eux, de salir leurs casiers moral, politique et judiciaire.

Encore moins les services commandés des diplomates sycophantes des généraux qui, lorsque sonnera l’heure de la vérité et de la justice en Algérie, feront leur honte et entraîneront leur perdition.

Alors, s’il est un conseil fraternel à donner à M. Ghoualmi, c’est le suivant :

Sauvez ce qu’il vous reste d’honneur avant qu’il ne soit trop tard.

Libérez votre âme et votre conscience, enchaînées par une poignée de francs maudits, souillés pas le sang des innocents.

Ayez de la dignité et donnez votre démission.

Soyez du côté de votre peuple qui veut se libérer du joug de la dictature.

Refusez d’entretenir un édifice qui s’écroule jour après jour.

Arrêtez de défendre le dernier des Etats-assassins du XXième siècle et de soutenir les derniers Pinochets de notre temps.

Et comme dirait George Orwell, cessez de rendre le mensonge vraisemblable, le crime d’Etat acceptable et de donner à du vent l’apparence de solidité.

Notes

[*] Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le RND il conviendrait peut-être de rappeler qu’il s’agit d’une excrétion de l’ère sanglante du général-président Liamine Zeroual, un instrument de fraude fabriqué pour les besoins des élections présidentielles et squatté après le départ de Zeroual par Ahmed Ouyahia. Ouyahia est l’ex-Premier ministre qui a excellé dans la fraude électorale et dans la falsification des statistiques de guerre. Il a été imposé à Abdelaziz Bouteflika comme ministre de la Justice, justement pour perpétuer l’injustice et afin de barrer le chemin au rétablissement de la justice. Ce même Ouyahia reprochait à AI d’agir pour le compte « d’officines avec des relais identifiés à l’intérieur et à l’extérieur » (Djilali B., ‘Les responsables algériens refusent de rencontrer la délégation de R. Clark : Un niet à Amnesty’, Le Quotidien d’Oran, 11 novembre 2000.)

[†] Rummel estime que « le nombre de morts pourrait être d’environ 360’000’000 de personnes » (R. J. Rummel, Death by Government, Transaction Publisher, New Brunswick N.J. 1997, p. 9).

[1] Amnesty International, Algérie : La vérité et la justice occultées par l’impunité, Novembre 2000, Index AI: MDE 28/011/00.
[2] Djilali B., ‘Les responsables algériens refusent de rencontrer la délégation de R. Clark : Un niet à Amnesty’, Le Quotidien d’Oran, 11 novembre 2000.
[3] Zine Cherfaoui, ‘Tirs groupés contre Amnesty International’, La Tribune, 11 novembre 2000.
[4] APS, 12 novembre 2000.
[5] Zine Cherfaoui, op. cit.
[6] A. C., ‘Rapport d’Amnesty International sur l’Algérie : Nouvelles réactions d’indignation’, Liberté, 12 novembre 2000.
[7] Djamel B., ‘FLN, ANR et sénateurs réagissent au rapport d’Amnesty : « Que vise réellement cette ONG ? »’, Le Matin, 12 novembre 2000.
[8] Ibid.
[9] A. C., op. cit.
[10] Ibid.
[11] Ghada H., ‘ONDH, journées d’étude sur les droits de l’Homme : Entre théorie et pratique’, Le Matin, 16 novembre 2000.
[12] Amnesty International, op. cit.
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Ibid.
[17] Ibid.
[18] K. Y., ‘Le Monde s’autocensure… en Algérie (comme pendant la guerre de libération !)’, Libre Algérie, 56 , 23 octobre – 5 novembre 2000.
[19] Salima Tlemçani, ‘Un Livre mensonger : Colère des rescapés de Bentalha’, El Watan, 12 novembre 2000.
[20] M. B., ‘Qui a tué à Bentalha ? suscite l’indignation des victimes du terrorisme : Qui a payé Yous Nasrallah ?’ Liberté, 12 novembre 2000.
[21] Ibid.
[22] Ibid.
[23] Ibid.
[24] Ibid.
[25] Ibid.
[26] Salima Tlemçani, ‘Un Livre mensonger : Colère des rescapés de Bentalha’, Op. cit.
[27] Salima Tlemçani, ‘Massacre de Bentalha : Un livre qui suscite des polémiques’, El Watan, 30 octobre 2000.
[28] Ibid.
[29] Ibid.
[30] Ibid.
[31] Mohamed Ghoualmi, ‘Au sujet du livre Qui a tué à Bentalha ?’, Le Quotidien d’Oran, 9 novembre 2000.
[32] Y. Bedjaoui, M. Aït-Larbi et A. Aroua, An Inquiry to the Algerian Massacres, Hoggar, Genève 1999. URL : hoggar.org.
[33] Jean-Marie Cavada, ‘La marche du siècle’, la chaîne de télévision France 3, 9 septembre 1998.
[34] Ibid.
[35] International Crisis Group, The Algerian Crisis : Not Over Yet, Africa Report No 24, Algiers/Paris/ London/Brussels, 20 October 2000.
[36] M.S. Lalioui, ‘Reactions of the Algerian Army to the Massacres’, in Y. Bedjaoui et al., op. cit.
[37] MAOL, documents disponibles au site anp.org.
[38] Mohamed Ghoualmi, op. cit.
[39] Ibid.
[40] Ibid.
[41] Ibid.
[42] Ibid.
[43] Abla Cherif, ‘Des habitants de Bentalha réagissent au livre de Nasroullah Yous : « On veut innocenter les terroristes ! »’, Le Matin, 12 novembre 2000.
[44] Mohamed Ghoualmi, op. cit.
[45] In Y. Bedjaoui et al., op. cit.
[46] In Y. Bedjaoui et al., op. cit.
[47] In Y. Bedjaoui et al., op. cit.
[48] AFP, 27 novembre 1997.
[49] Mourad Dhina, ‘Le FIS et le drame algérien’, contribution au colloque sur Les dimensions réelles de la crise algérienne, Genève 21-22 juin 2000. Voir texte intégral de l’intervention à l’adresse : ccfis.org.
[50] Ibid.
[51] Staub E., The Roots of Evil : The Origins of Genocide and Other Group Violence, Cambridge University Press, Cambridge 1989.
[52] Déclaration d’Ahmed Attaf en janvier 1995, alors porte-parole du gouvernement, suite à la signature à Rome de la plate-forme du Contrat national (AFP, 18 janvier 1995).
[53] Francis David, 24 Heures (Lausanne), 16 novembre 1998.
[54] Bouhassoune Lahouar, ‘Ali Yahia Abdennour et Amnesty à Oran’, Le Quotidien d’Oran, 16 novembre 2000.

Remerciements : L’auteur tient à exprimer sa reconnaissance au docteur Moussa Aït-Embarek pour avoir pris de son temps à lire et à critiquer le manuscrit.

Abbas Aroua
20 novembre 2000

1 2 3 4

Comments are closed.

Exit mobile version