Il ne faut pas avoir la mémoire courte

Algérie : l’espoir de s’en sortir s’éloigne t-il de plus en plus maintenant que les réserves s’épuisent ?

Souvenons-nous : n’avions-nous pas connu pire qu’aujourd’hui, à cette époque pas si lointaine que cela, époque de destructions de biens et d’assassinats d’algériens ! Souvenons-nous, c’était l’horreur absolue. Et durant toute une décennie, nul ne songeait un jour juste entrevoir la lumière au bout du tunnel. La crise s’installait et n’en finissait pas. Nous avions atteints le fond du trou et inlassablement nous avions continué à creuser nos tombes. Longtemps. Sous les regards interloqués de toute la planète. Une crise aux multiples dimensions.

Qui ne se souvient pas de ces terribles années (1990-2000) où beaucoup d’entre-nous se levaient à l’aube pour guetter ce camion qui nous ramenait, la neige tombante, des sachets de lait ! Qui ne se souvient pas très tôt le matin de ces chaînes devant les boulangeries qui nous épuisaient les nerfs pour notre ravitaillement en baguettes de pain !

Puis un jour malgré le » terrorisme résiduel » tout était fini. Nous laissant émerger petit à petit à la lumière du jour. Nous laissant reprendre peu à peu confiance en la vie. L’horreur commençait à être reléguée loin derrière nous.

Oui bien sûr, nos gouvernants n’ont pas tiré toutes les leçons du passé avec l’arrivée de l’ombelle financière née d’un baril de pétrole atteignant les 120 dollars. Rien n’a vraiment été fait malgré les réserves de change et le fond de régulation des recettes.

Il aurait fallu ne jamais oublier ce que tous avions enduré durant cette décennie terrible et noire.

Aujourd’hui , que de nouveau la menace est là, il ne faut pas perdre espoir. Gare à la panique. Il est urgent de se retrousser tous les manches et de faire confiance à l’élite, aux compétents. Et main dans la main, tous ensemble pour l’édification du pays, sans perdre confiance.

Nourdine Amokrane
18 novembre 2016

***

Si seul…

J’ai lu hier cette phrase d’un journaliste algérien : « nous étions si seuls…. ». il évoquait les temps de la guerre civile qui a ravagé le pays. Cela m’a interpellé et rappelé oh ! Combien beaucoup d’entre nous vivions ou vivrons bientôt si seuls puisque aujourd’hui en haut de l’échelle, ils viennent d’adopter la loi de finances 2017. Ils ont décidé de laminer le pouvoir d’achat des citoyens. « La loi de finances 2017 a été finalement adoptée mardi. Un véritable coup de grâce du gouvernement et des députés « lit-on dans el watan de ce vendredi 25 novembre 2016. Ou encore « c’est la première fois depuis pratiquement la fin des années 90 que l’on s’en prend aussi lourdement et aussi brusquement au pouvoir d’achat des ménages. »

Cela m’a interpellé. Les mots du journaliste m’avaient touché. Et résonnent en moi aujourd’hui en pensant à l’Algérie d’en bas où l’on se sent toujours si seuls : si seul devant le juge, si seul devant le policier, devant le patron. Si seul quand on chôme sans savoir à qui s’adresser. Si seul quand personne ne nous écoute, n’y peut rien pour nous. Si seul pour au bout toujours essayer d’oublier sans y parvenir, parfois encore à croire qu’un jour …peut être surgira la solution à nos problèmes.

Même en temps d’abondance, souvenez –vous lorsque le pétrole culminait vers les hauteurs qui en avaient bénéficié vraiment, les pauvres étaient en majorité restés pauvres.

Pourquoi les acculer de nouveau aujourd’hui ?

L’état d’indigence depuis des décennies, C’est l’état quotidien de beaucoup d’entres nous de l’autre côté de la barrière, pas du même bord que tous les puissants, là ou ailleurs. Du côté de ceux qui chôment, de ceux qui n’arrivent pas à boucler les fin de mois, du côté des malades et des maudits du côté de ceux qui n’arrivent pas à trouver les sérénités.

J’avais souffert, je souffre encore de ne pas pouvoir subvenir à mes besoins les plus élémentaires alors que beaucoup pavoisent à leurs lieux de travail ; certains sans remplir leurs tâches et certains de leur impunité.

Pourtant c’était facile de se réinsérer dans la société algérienne si ce n’était pas cette maladie de l’âme : j’avais tant de difficultés –si exigeant de moi- à me réadapter. Alors de mois en mois, d’année en année, je découvrais ce qu’est être seul comme cette multitude d’anonymes. J’ai découvert la vacuité de ces mots inutiles « tous frères ! »

A chaque difficulté, à chaque problème l’absence des frères était cruelle. Oui monsieur Farah vous n’étiez pas vous n’êtes pas les seuls à découvrir « cette solitude face… ».

Pour certains depuis longtemps c’ést un état permanent.

Nourdine Amokrane
25 novembre 2016

Comments are closed.

Exit mobile version