Au fond, je crois que durant longtemps, je suis resté sans comprendre les conflits dans le monde et la bestialité de certains hommes vis-à-vis de leurs semblables. Certainement comme tous les adolescents dans le monde, tous ces jeunes idéalistes épris de justice et d’égalité, ces âmes bien éduquées. C’est bien plus tard en creusant dans les livres de philosophes et en regardant certains films ( qui nous apprenaient que déjà dans les  temps passés et lointains, des primitifs se battaient , s’entretuaient pour quelques gibiers) que j’ai commencé –sans jamais l’accepter- à comprendre les besoins de certains, aujourd’hui de l’élite, de vivre seuls dans l’opulence en s’accaparant des richesses de la terre. Ce que continuent encore maintenant à dénoncer certains esprits fort éclairés qui refusent d’accepter que des hommes meurent pour que d’autres vivent chichement dans le gaspillage. Ils continuent à évoquer cette problématique mondiale.

C’est ainsi que monsieur Omar Aktouf phd et professeur à HeC de Montréal est intervenu dans les colonnes du quotidien national d’informations algérien El watan du 30 septembre 2016 :

« Il ne saurait y avoir croissance en un lieu que s’il y a décroissance toujours plus grande ailleurs (effets cumulatifs du principe de non-usage total de l’énergie).

Cela signifie qu’il n’y a croissance du PNB aux USA par exemple, que parce qu’il y a dégringolade – constante et toujours plus importante – de la qualité de vie des plus démunis, des Amérindiens, des Noirs, de la Nature…; que parce qu’il y a destruction de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Syrie, de la Libye… hyper pauvreté en Afrique, en Asie… réchauffement global, étouffement des océans, hausse des chômages, des inégalités, des conflits. La boucle de rétroaction positive du profit et de la croissance s’alimente d’une autre qui, elle, forcément, s’accélère plus vite : celle de la dégradation exponentielle de la qualité de vie du plus grand nombre et de la nature… » (1)

J’avoue que j’ai encore de la peine à accepter cela. Ce qui m’amène à mon propos d’aujourd’hui : quelles raisons font-elles que de «  brillants intellectuels » de « notre monde pauvre » s’alignent-ils sans états d’âme sur les politiques destructrices des puissances hégémoniques. Ignorent-elles que notre retard est dû à la percée de ces puissances hégémoniques. Bref que les malheurs des uns font les bonheurs des autres.

J’ose espérer que messieurs Kamal Daoud et Bou alem Sansal éminent écrivains et chroniqueurs sont autre chose que cela. Mais ont-ils un autre choix en ce monde que celui d’essayer de dialoguer avec ce monde dominant, « d’où vient le mal » ?

Certains pensent que c’est difficile de faire autrement quand par exemple l’éminent Edgar Morin himself bien natif du monde des dominants avait subi les foudres (2) des bien pensants lorsqu’il avait juste affirmé : « Les barbares tuent indistinctement par attentats suicides, les civilisés tuent indistinctement par missiles et drones. »

Nourdine Amokrane
10 octobre 2016

Notes de référence :

(1) http://www.elwatan.com/contributions/mon-testament-intellectuel-30-09-2016-329729_120.php
(2) http://magazine-litteraire.com/naufrage-dun-intellectuel

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