Ceux qui croient que le gouvernement va faire la sourde oreille à l’égard des revendications de la police se trompent énormément.

Il n’y a pas de propriétaires dupes au point de ne pas prendre soin de son berger duquel dépend sa sécurité.

Les forces de l’ordre constituent partout l’ossature de la dictature et il est ainsi inconcevable que le pouvoir algérien déroge à cette règle en adoptant une attitude contraire à celle de ses vigiles quitte à faire du général Hamel un bouc émissaire.

C’est pourquoi, on n’a pas entendu cette fois Sellal, terrorisé, prononcer le fameux vocable « fakakir » mais vient de signer le décret par lequel il se soumet au dictat de la police.

S’il a été incapable d’engager le bras de fer avec les ex-agents de la police communale comme ce fut le cas avec, nous pauvres retraités, il l’est encore plus lorsqu’il s’agit de l’un des supports de la tyrannie.

La manifestation de la police nationale démontre, si besoin est, qu’elle constitue le revers de la médaille et que faire un parallèle avec son homologue tunisien pour déclencher un nouveau printemps arabe relève de la stupidité des uns et des fantasmes des autres.

La réaction du Gouvernement été prévisible pour sauver la face. En effet, deux hauts gradés en charge du volet sécuritaire à Alger viennent, selon certaines sources, d’être placés en « congé spécial » en guise de mesures disciplinaires futures. Il s’agit de l’inspecteur général au niveau de la DGSN et du chef de sureté de la wilaya d’Alger. Un feuilleton qui s’annonce riche en rebondissements dans un pays où seuls ceux qui disposent de la force de dissuasion ont le droit de se révolter avec la certitude d’obtenir gain de cause sans pertes et fracas, tout est sacrifiable pourvu éviter la rupture du système.

Certains devaient dire pourquoi on ne leur a pas opposé la gendarmerie, je leur réponds que malgré l’inimitié manifeste entre les deux corps constitués, les loups ne se mangent pas entre eux et que les clans rivaux au pouvoir se montrent solidaires pour faire face au danger : la contestation populaire.

On a beau spéculer sur les tenants et les aboutissants de cet évènement hors norme, la seule vérité irrécusable est que c’est ça l’Etat de droit en Algérie et rien d’autre et quiconque continue de soutenir qu’il existe un Etat se nourrit de chimères…

Mahmoud Hammana
19 octobre 2014

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