Le rejet du cinquième mandat s’est substitué dans le jargon politique de l’algérien à toutes autres formes de contestation populaire. Au point d’avoir l’impression que c’est Bouteflika le problème alors que c’est faux. Force est de constater que la constitution n’a jamais été respectée quand il s’agit de trouver un moyen légal pour permettre à ses prédécesseurs de briguer autant de mandats qu’ils le veulent.

Autant dire que la question aurait du se poser, pour le principe, de ce qu’on appelle communément «l’indépendance ». Donc, il ne saurait être honnêtement question d’exception imputable à l’ère du Tlemcenien, quoi que ce qu’on dit sur le bonhomme est justifié.

D’où la nécessité , pour une issue de la « crise», de situer la question dans son vrai contexte qui nous renvoie aux luttes intestines qui caractérisèrent le passage de l’Algérie d’une possession française à un Etat présumé indépendant avec tout ce qui accompagna cette transition de dégâts, de dommages et de souffrances. Un fait certain qui demeure malheureusement occulté au bénéfice du colonisateur.

Il y a beaucoup à redire sur le sujet mais ce dont à quoi tout le monde convient, c’est que la responsabilité incombe aux peuples avant d’être accessoirement celle des régimes.
C’est une réalité incontestable qui explique pourquoi certains peuples eurent raison du despotisme alors que d’autres sont encore au stade de la recherche de leur identité et se limitent à spéculer sur la possibilité du soulèvement au lieu de s’engager résolument dans la bataille du recouvrement de la souveraineté en mettant à contribution l’expérience de ceux qui ont réussi à briser ce tabou (la soumission à la dictature) au lieu de la mettre en cause, de la dénigrer…

Ainsi, si dictature il y a, c’est que de l’autre coté il existe un peuple complaisant sinon traitre.
Malheureusement, le concept de révolution est désormais conçu en Algérie de façon à ce qu’il véhicule tout ce qui est synonyme de désastre, pour s’ériger en culture chez l’algérien au lieu de se réconcilier avec son passé, son histoire, de la réhabiliter.
D’où leur horreur injustifié du combat contre le régime pour faire de l’échec de l’expérience syrienne(l’erreur étant celle de l’opposition et non de la révolution) un alibi pour justifier leur immobilisme au nom de la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale; alors que l’escalade dans la stratégie du combat ne signifie pas nécessairement le recours à la violence, du fait des méthodes pacifiques qui s’offrent.

L’algérien fait face, au fait, à une crise intellectuelle conjuguée à la déchéance des valeurs morales qui débouche sur une crise de la conception de la bravoure et non à une crise politique. C’est le fond de la question.

HAMMANA Mahmoud

Un commentaire

  1. MORSLI Noureddine on

    `…Il y a beaucoup à redire sur le sujet mais ce dont à quoi tout le monde convient, c’est que la responsabilité incombe aux peuples avant d’être accessoirement celle des régimes…`, moi je ne suis pas d`accord: « C’est l’élite qui montre au peuple le fils d’Ariane dans le labyrinthe de la vie ; quand l’élite a failli, le peuple s’est égaré et l’embryon d’état s’est gangréné. » etant un pays du thiers-monde, la defaillance vient de l`elite militaire d`abords et civile ensuite.

Exit mobile version